L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont repris jeudi leurs affrontements transfrontaliers, après une journée de cessez-le-feu. Les deux belligérants s'accusent mutuellement d'avoir commencé les hostilités.
L’accalmie a été de courte durée. Après une journée de cessez-le-feu, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont repris jeudi 16 juillet leurs affrontements transfrontaliers, selon les ministères de la Défense des deux pays qui s'accusent mutuellement d'avoir initié les hostilités.
Les belligérants ont indiqué dans des communiqués séparés que "des combats sont en cours" jeudi matin à la frontière nord entre les deux pays, Erevan comme Bakou affirmant chacun avoir répliqué à une offensive adverse.
"Une bataille intense"
Les deux pays, en conflit depuis des décennies, avaient cessé les combats entre mercredi minuit (20h GMT mardi) et jeudi matin, après trois jours d'affrontements meurtriers.
"Après une bataille intense, l'ennemi a été repoussé", a indiqué le ministère arménien, affirmant avoir empêché jeudi matin "une tentative d'infiltration" et infligé des pertes à son adversaire.
Puis, selon Erevan, les forces azerbaïdjanaises ont commencé peu après 5h, heure locale à "pilonner les villages de Aygepar et Movses au mortier et à l'obusier D30".
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a lui affirmé l'inverse, disant "qu'une unité des forces armées de l'Arménie ont de nouveaux tenté d'attaquer nos positions dans le district de Tovouz de la frontière azéro-arménienne".
Selon lui, les villages d'Agdam, Donar Gouchtchou et Vakhidli essuyaient "des tirs d'armes lourdes et de mortiers".
Aucun camp n'a fait état de pertes jeudi, l'Azerbaïdjan précisant seulement ne pas avoir enregistré de victimes parmi les civils.
Appels au cessez-le-feu
Au moins 16 personnes ont été tuées entre dimanche et mardi dans les affrontements les plus graves entre les deux pays depuis 2016. Parmi elles, 11 militaires et un civil azerbaïdjanais et quatre soldats arméniens. Bakou a notamment perdu un général.
Les deux ex-républiques soviétiques sont en conflit depuis des décennies autour du Nagorny Karabakh, une région sécessionniste d'Azerbaïdjan soutenue par l'Arménie et théâtre d'une guerre au début des années 1990.
Les récents affrontements ont cependant lieu loin de ce territoire, à la frontière nord entre ces deux ex-républiques soviétiques du Caucase, une escalade rare qui laisse craindre un conflit de plus grande ampleur dans l'instable Caucase.
La Russie, la puissance régionale, les États-Unis et l'Union européenne ont tous appelé l'Azerbaïdjan et l'Arménie à cesser les hostilités.
Alliances
Bakou, qui dispose de revenus importants grâce à ses réserves immenses de pétrole, a depuis des années dépensé sans compter en matière d'armement, et a menacé de reprendre le Nagorny Karabakh par les armes si nécessaire, alors qu'une médiation internationale échoue depuis près de trente ans à trouver une solution négociée.
L'Azerbaïdjan dispose aussi du soutien de la Turquie. L'Arménie est elle plus proche de la Russie, qui dispose d'une base militaire en territoire arménien. Erevan appartient aussi à une alliance politico-militaire dirigée par Moscou, l'Organisation du traité de sécurité collective.
Le Kremlin, qui se positionne en arbitre dans la région pour y maintenir son influence, livre cependant des armes aux deux pays.
Il est néanmoins parvenu jusqu'ici à prévenir une guerre ouverte entre ces ex-républiques soviétiques, qui avaient failli basculer dans la guerre la dernière fois en 2016.
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