(Correspondant permanent à Paris) - Les candidats au regroupement familial ne se verront pas soumis aux tests Adn comme l'Assemblée nationale et le Sénat français l'avaient voté sur proposition du député Mariani. C'est la décision prise par le ministre de l'Immigration, de l'identité nationale et du développement solidaire, Eric Besson. ‘Je ne signerai pas ce décret d'application pour une raison simple. Je ne suis pas en mesure dans les délais impartis par la loi, c'est-à-dire au 31 décembre 2009, de respecter l'esprit et la lettre de la loi’, avertit le ministre français sur Europe 1, l'une des premières radios d'informations générales en France. Pour Eric besson, ‘le législateur a émis tellement de contraintes que le décret d'application n'est pas possible en l'état’. Une manière d'enterrer la loi qui devait faire obligation aux familles, qui voudraient faire venir en France leurs enfants, de prouver leur filiation en recourant aux tests Adn.
Au temps fort du débat sur l'opportunité d'une telle loi, l'opinion française avait été partagée. Certains estimaient le projet de loi comme liberticide. On se rappelle, d'ailleurs, que l'actuelle épouse de Nicolas Sarkozy, Carla Bruni, célibataire à l'époque, avait participé à un rassemblement dénonçant le recours aux tests Adn. Des manifestations avaient été organisées contre ladite loi par des organisations de défense des droits des étrangers. Manifestations auxquelles avaient participé les partis politiques de gauche.
Aujourd'hui, Eric Besson met fin ainsi à cette loi en refusant le décret de promulgation. ‘La loi a voulu encadrer très strictement cette expérimentation’, a expliqué le ministre lors de l'émission. ‘Seule la mère, sur une base volontaire, doit pouvoir demander ces tests d'empreinte génétique. La loi a dit aussi qu'il fallait assurer la confidentialité absolue des données, ne pas créer de fichier et veiller à la sécurité absolue (...) de la chaîne logistique’, a expliqué Eric Besson lors de l'émission Le grand rendez-vous Europe 1/Aujourd'hui en France.
‘Et moi je ne peux pas, dans le délai imparti, respecter et l'esprit et la lettre de la loi’, s'est défendu le ministre. Pour le ministre de l'Immigration, de l'identité nationale et du développement solidaire, les consulats français ‘ne sont pas équipés pour ces empreintes génétiques’. Il a estimé que ‘seuls les parlementaires pouvaient procéder à un report d'un an ou de deux ans du délai d'expérimentation’. Alors faut-il ranimer le débat sur les tests Adn ? ‘Non’, a répondu sèchement le ministre français en charge de l'immigration. Comme pour dire que les tests sont morts de leur belle mort après tant d'agitations.
0 Commentaires
Participer à la Discussion