Dans une interview accordée à la chaîne de télévision américaine ABC, le président Hosni Moubarak a déclaré ce jeudi 3 février 2011 qu'il était prêt à quitter le pouvoir, mais qu'il ne pouvait s'y résoudre dans l'immédiat, car il craignait que le chaos ne s'installe en Egypte. Son départ est néanmoins en discussions avec les Etats-Unis qui souhaitent que l’actuel vice-président Omar Souleimane prenne la tête de la transition Interrogé par la journaliste américaine Christiane Amanpour, Hosni Moubarak aurait également affirmé ne pas vouloir voir « les Egyptiens se battre entre eux », après les affrontements violents qui ont opposé ses partisans aux manifestants réclamant son départ.
« J'ai été très mécontent de ce qui s'est passé hier », a encore déclaré le président égyptien, pour qui l'implication du mouvement islamiste des Frères musulmans dans les violences sur la place Tahrir du Caire ne fait pas de doute. Hosni Moubarak s'est dit soulagé d'avoir promis qu'il ne se présenterait pas à la présidentielle de septembre. Il a également déclaré devant son fils Gamal, présent lors de l'entretien, qu'il n'avait jamais eu l'intention que ce dernier lui succède. En revanche, il a aussi déclaré qu'il n'entendait pas quitter le pays et souhaitait mourir en terre égyptienne. A propos des risques d'intervention armée contre les manifestants, Christiane Amanpour dit avoir posé la question à plusieurs reprises et obtenu à chaque fois la même réponse : « nous n'autoriserons jamais un recours à la force contre le peuple ».
Les Etats-Unis envisagent un départ rapide d'Hosni Moubarak
Le New York Times affirme, jeudi 3 février 2011, que des discussions sont en cours, entre Washington et le Caire envisageant le départ immédiat du président Moubarak et son remplacement à la tête du pays. On en sait un peu plus, désormais, sur cette transition ordonnée que les Etats-Unis appellent de leurs voeux depuis plusieurs jours, en Egypte. Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes Selon le quotidien new-yorkais, d'intenses discussions se tiennent en effet depuis plusieurs jours maintenant entre responsables américains et égyptiens. Des discussions auxquelles Hosni Moubarak ne participerait pas mais qui impliqueraient plusieurs membres de son administration, à commencer par le vice-président Omar Souleimane.
C'est lui que Washington verrait bien prendre la tête d'un gouvernement de transition, avec le soutien de l'armée et de son chef d'état-major Sami Enan. Les deux hommes, épaulés par l'actuel ministre de la Défense Mohamed Tantawi, engageraient immédiatement un processus de réforme constitutionnelle en lien avec les membres de toute l'opposition égyptienne, y compris le mouvement des Frères musulmans. Sur son site internet, le New York Times précise qu'il ne s'agit que d'un scenario parmi d'autres. Mais un scenario plutôt crédible, au vu de la personnalité d'Omar Souleimane. Selon plusieurs sources, c'est lui qui avait orchestré les interrogatoires secrets de la CIA, sur le sol égyptien, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme menée par l'administration Bush. Une proximité avec les Etats-Unis qui lui a valu, dès sa nomination la semaine dernière, d'être qualifié d'homme de Washington par certains manifestants.
7 Commentaires
Banc Diaxlé
En Février, 2011 (07:55 AM)K17
En Février, 2011 (07:57 AM)Dommage
En Février, 2011 (09:13 AM)Doof
En Février, 2011 (10:35 AM)K
En Février, 2011 (13:46 PM)Anonyne
En Février, 2011 (20:50 PM)Deugueurbeut
En Février, 2011 (00:32 AM)Participer à la Discussion