Quelque 200 000 manifestants ont défilé mercredi 9 mars partout en France pour dire non à la réforme du Code du travail El Khomri, le premier rendez-vous d'une contestation qui rassemble syndicats, étudiants et lycéens et que François Hollande a jugé « nécessaire d'écouter ». L'Unef a, par ailleurs, d'ores et déjà appelé à une « nouvelle journée d'action dans les universités », le 17 mars prochain.
Hasard du calendrier, la journée est aussi fortement perturbée dans les transports, en particulier à la SNCF, avec des motifs de contestation liés aux conditions de travail et aux salaires. A Paris, à l'appel de la CGT, de FO, de la FSU et de Solidaires, un défilé a réuni plusieurs milliers de personnes entre le Medef et le ministère du Travail à la mi-journée.
Les manifestants enjoignent François Hollande et Manuel Valls de cesser de reprendre les propositions du patronat, selon Philippe Martinez, numéro un de la CGT. Son syndicat, comme le syndicat Force Ouvrière, réclame le retrait du projet. Dans l'après-midi, place de la République à Paris, plusieurs milliers de lycéens et étudiants ont répondu à l'appel de syndicats et organisations de jeunesse (Unef, UNL, EELV, Front de gauche, jeunes communistes) se disant prêts à « lutter jusqu'au retrait ».
Une centaine de lycées bloqués
Un cortège de lycéens et étudiants, parti de la place de la Nation en fin de matinée, avait déjà rejoint la place de la République peu avant 13h00, en scandant « El Khomri, t'es foutue, la jeunesse est dans la rue », et en lançant des oeufs, des fumigènes et des pétards.
Une centaine de lycées, dont une quarantaine en Ile-de-France, ont fait l'objet d'un blocage, total ou filtrant, selon l'UNL, l'un des principaux syndicats de lycéens. Environ 150 rassemblements étaient prévus en régions : 10 000 personnes mobilisées à Toulouse, 4 500 à Rouen et Rennes, 5 000 à Marseille, 3 000 au Havre, 6 000 à Lille, 7 000 à Lyon, selon des chiffres de la police.
L'examen du projet en Conseil des ministres reporté
La date du 9 mars devait être celle de la présentation du projet El Khomri en Conseil des ministres. Mais la contestation a contraint le Premier ministre à revoir son calendrier. Manuel Valls a repris la concertation avec les partenaires sociaux et les députés socialistes et le projet sera finalement présenté le 24 mars.
Côté transports, à la SNCF, où seul un train sur trois circulait en moyenne, le taux de participation à la grève s'établissait, ce matin, à 35,5% pour l'ensemble du personnel.
Le trafic était, en revanche, quasiment normal à la RATP, sauf sur la ligne du RER B. Plus de 300 agents de la RATP en grève ont investi le hall du siège dans la matinée avec sifflets et pétards pour réclamer une hausse générale des salaires.
1 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2016 (05:47 AM)Participer à la Discussion