Sur Le Post, le président de Droit au Logement - présent sur place - s'indigne que l'usage de la force ait été disproportionné. De son côté, la préfecture lui répond.
Mardi, une vidéo d'une expulsion de mal-logés la semaine passée à La Courneuve et postée sur le site Mediapart, a provoqué la stupeur. Les images de l'intervention musclée de la police ont été vues plus de 80.000 fois en 24 heures.
On y voit plusieurs familles se faire expulser du campement qu'elles occupaient au pied d'immeubles de La Courneuve, après avoir été délogées le 8 juillet de leurs appartements de la tour Balzac, dans la même ville.
Depuis l'expulsion, plusieurs réunions ont eu lieu à la préfecture, avec les associations de soutien. Le but de ces réunions est d'étudier les dossiers de chacun, indique la préfecture, qui ne souhaite pas commenter la vidéo. D'après nos informations, les dossiers sont en cours d'examen, et devraient être traités rapidement.
Que s'est-il vraiment passé lors de cette expulsion?
Selon une source proche des autorités préfectorales contactée par Le Post, l'expulsion s'est déroulée sans problème particulier, et sans faire de blessé. Dans un communiqué publié après l'expulsion, la préfecture indiquait même que l'évacuation s'était passée "plutôt dans le calme".
"Plusieurs personnes ont été blessées, surtout des femmes, et une militante (celle dont un policier tord le bras, tandis qu'un autre la tire par les pieds)" indique un communiqué du DAL. Contacté par Le Post, Jean-Baptiste Eyraud, président de l'association Droit au Logement Paris (DAL) confirme: "Il y a eu des blessés légers, des gens qui ont eu des pieds abimés, etc, mais pas de blessé grave". La femme enceinte, visible sur la vidéo, a été amenée à l'hôpital Avicennes de Bobigny (Seine-Saint-Denis), indique par ailleurs Mediapart.
Sur Le Post, Jean-Baptiste Eyraud, président de l'association Droit au Logement Paris dénonce les méthodes du nouveau préfet de Seine-Saint-Denis.
Comment avez-vous vécu l'expulsion?
"Le coup de tirer les femmes avec leur bébé, j'avais jamais vu ça! Quand on a affaire à des gens en difficulté, il faut faire différement.
Une intervention comme ça laisse des traces au niveau mental pour les enfants. Les adultes ont eu peur pour eux. Puis, j'ai été mis en garde à vue parce que je suis resté sur place après les sommations des policiers."
Vous aviez-déjà vécu une telle expulsion?
"On fait ça depuis 20 ans, mais c'est la première fois que les autorités emploient ces méthodes là. C'est une méthode importée par le préfet Lambert (ancien patron du RAID, proche de Nicolas Sarkozy, ndlr), qui suit le dossier directement. Il a une vision très policière. Ce que je vois ces derniers temps, c'est une dégradation, une montée en charge de la part de la police."
Quelle était l'attitude des CRS?
"Les CRS, il y en avait une 'armada'. L'impression que j'ai eu, c'est que c'était noir de policiers. On a senti qu'ils en avaient mobilisé beaucoup. Ils étaient en rang serrés, de plusieurs côtés. Ça faisait très militaire. C'était impressionnant."
Certains ont-il dérapé?
"Nous demandons à ce qu'il y ait des poursuites au vu des vidéos. On va voir avec nos avocats."
Que sont devenus les expulsés?
"Ils sont à l'hôtel. J'espère que ça va bien se terminer pour eux, qu'ils soient relogés dans des logements durables."
Qu'est-ce que vous a dit Christian Lambert, le préfet?
"Dès que j'ai été libéré de ma garde à vue, j'ai appelé le préfet. On a eu une réunion le lendemain, le jeudi. Puis une deuxième le vendredi sans Christian Lambert, avec le sous-prefet et le prefet à l'égalité des chances, monsieur Morel.
Au préfet, j'ai dénoncé la brutalité de l'intervention. Il a répondu que les sommations d'usage ont été faites. Selon lui, les choses ont été faites réglementairement."
Les réunions font-elles avancer les choses?
"C'est une première étape pour savoir si il va y avoir un maintien de la prise en charge dans des hôtels. Les réunions ont une autre tonalité que les interventions de la police. C'est une négociation plus classique comme on a l'habitude. Il y a d'autres associations qui sont présentes, comme SOS Racisme."
Face à de tels cas, que réclamez-vous?
"Nous voulons que la force soit proportionnée à la résistance. Ayant à faire à des femmes et des enfants, ils auraient dû prendre des dispositions spéciales. C'est une intervention précipitée. Les policiers étaient pressés, du coup ils ont été brutaux. Dans d'autres circonstances ils prennent leur temps."
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1 Commentaires
Coly
En Novembre, 2010 (07:24 AM)Participer à la Discussion