Cette précision contredit des propos tenus à deux reprises par le ministre de la défense, Nelson Jobim. Celui-ci avait affirmé n'avoir aucun doute sur le fait que les débris aperçus par les avions brésiliens étaient ceux de l'Airbus. Le matin même, le général Cardoso avait annoncé que la marine avait récupéré un fragment de la soute à bagages et deux bouées du vol AF 447. Les débris récupérés - d'environ 2,5 m2 - sont ceux d'une pièce de bois qui n'existe pas sur l'Airbus. Le général a aussi exclu que les tâches d'huile aperçues proviennent de l'avion.
Les familles des victimes de l'Airbus devaient être emmenées vendredi par l'armée de l'air soit à Recife, dans le nord-est du pays, soit dans l'île de Fernando de Noronha, base avancée des recherches, à 650 km du lieu où les débris de l'avion ont été localisés.
EVITER "TOUTE SPÉCULATION"
Jeudi, une cérémonie religieuse oecuménique avait rassemblé un millier de Français et de Brésiliens à Rio de Janeiro à la mémoire des victimes, et en présence des familles, des équipages d'Air France en escale et des ministres des affaires étrangères des deux pays. Bernard Kouchner, qui s'est entretenu avec les familles endeuillées, a souligné qu'il "faudra du temps" pour connaître les causes de la catastrophe et assuré que le gouvernement n'avait "aucune raison de cacher quoi que ce soit".
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a, en ce sens, émis une mise en garde jeudi pour éviter toute "spéculation sur la base d'informations parcellaires et non validées". Pour l'instant, rappelle le BEA, parmi les seuls éléments établis figure la présence, à proximité de la route prévue de l'avion au-dessus de l'Atlantique, d'"importantes cellules convectives", c'est-à-dire de courants ascendants et descendants, caractéristiques des régions équatoriales.
D'autre part, l'exploitation des messages automatiques transmis par l'avion montre l'"incohérence des différentes vitesses mesurées".
L'information publiée par Le Monde, selon laquelle Airbus allait publier une "recommandation" destinée aux compagnies aériennes exploitant des A330 pour leur rappeler la nécessité de maintenir vitesse et assiette de l'appareil dans la traversée de turbulences, a suscité un vif débat entre Air France, le BEA et Airbus, retardant de quelques heures ou de quelques jours cette publication. En effet, la mise en cause implicite des procédures suivies par l'équipage a suscité une vive émotion dans la communauté des pilotes de ligne qui l'ont exprimée par la voix de leurs représentants syndicaux.
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