Démanteler les milices avant le 31 juillet et donner des pouvoirs étendus à la Commission électorale indépendante, ce sont deux des mesures fortes arrêtées par la réunion de Yamoussoukro en présence de Kofi Annan. Objectif : donner un coup d’accélérateur décisif au processus devant mener à la présidentielle du 31 octobre. Sinon, c’est à New York que l’avenir de la Côte d’ivoire se décidera.
Le sommet d’évaluation de la transition en Côte d’ivoire, tenu mercredi dans les locaux de la Fondation Felix Houphouët-Boigny à Yamoussoukro, n’aura pas abouti au chamboulement annoncé. Le secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies et les acteurs de la crise ivoirienne se sont finalement entendus pour repousser au 15 septembre prochain la décision de dire si oui ou non il sera possible d’organiser l’élection présidentielle à date échue. Prévu pour le 31 octobre, ce scrutin pourrait être reculé de trois mois, c’est-à-dire jusqu’en janvier 2007, si la feuille de route issue de l’accord de Pretoria cale en chemin.
Pour l’heure, il semble que l’Onu veuille donner une seconde chance aux protagonistes mais cette pédale douce a un prix que Koffi Annan s’est empressé de fixer : l’accélération de la mise en œuvre de la feuille de route. Au sortir de la réunion, des mesures fortes ont été prises avec un chronogramme d’application qui laisse peu de place aux tergiversations.
Pour relancer le dossier électoral, la date butoir du 15 juillet interpelle particulièrement le président Laurent Gbagbo car il lui est expressément demandé de publier le décret donnant des pouvoirs élargis à la Commission électorale indépendante. Chargée de superviser les élections à venir, la Cei est, de son côté, invitée à se déployer sur l’ensemble du territoire ivoirien à partir du 31 juillet afin de procéder à l’identification des électeurs et à l’établissement des listes électorales. Elle devrait être aidée dans sa tâche par la démultiplication des audiences foraines grâce au lancement de cinquante cours mobiles «au moins».
Concernant l’épineuse question du «Désarmement, démobilisation, réinsertion» (DDR), le conclave de Yamoussoukro mettra sur pied un groupe de surveillance regroupant les chefs militaires de l’Armée régulière et des Forces nouvelles, et des représentants de Charles Konan Banny et des forces de l’Onu. Mais la mesure-phare aura été l’exigence du démantèlement de toutes les milices avant le 31 juillet ainsi que la reprise sans condition du processus de pré-cantonnement des combattants. Cette opération permettra d’établir les listes de soldats et d’armes éparpillés entre les rebelles qui contrôlent le Nord du pays et les forces d’autodéfense favorables au régime du Président Gbagbo.
A peine voilées, les menaces du secrétaire général de l’Onu laissent clairement entendre que le financement du processus électoral dépend de la bonne volonté des acteurs. Cité par la presse ivoirienne, Kofi Annan a promis que «si des progrès significatifs sont faits, (il) ne doute pas que des moyens seront dégagés pour soutenir la dynamique de paix». L’idée du chronogramme, selon Pierre Schori, représentant de M. Annan, est que «les différentes étapes du processus devraient commencer sans condition et sans délai».
Outre Kofi Annan et Laurent Gbabgo, le Premier ministre Charles Konan Banny, Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles, Alassane Dramane Ouattara, président du Rdr, Olusegun Obasanjo du Nigeria et Thabo Mbeki d’Afrique du Sud étaient également présents au mini sommet de Yamoussoukro.
(Sources : presse ivoirienne)
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion