Paris et ses lieux touristiques désertés, les images sont inédites. Les rues des villes et des campagnes de l'Hexagone étaient vides, mardi. Et elles continuent de l'être, mercredi 18 mars, au deuxième jour de mesures restrictives sans précédent pour faire "la guerre" au coronavirus, mettant la France et ses voisins européens à l'arrêt.
Au cas où le message ne serait pas passé, le Premier ministre, Édouard Philippe, a martelé mardi soir que les Français devaient "rester chez eux", lors d'une intervention depuis Matignon dans le journal télévisé de France 2, afin de limiter lui-même le plus possible les contacts extérieurs.
L'ensemble de la population doit rester cloîtrée à la maison sous peine d'amendes, sauf pour se nourrir, se soigner ou travailler, en particulier les personnels de santé et les forces de l'ordre.Nous demandons aux Français de rester chez eux, pour se protéger, protéger les autres et aider les soignants à faire face à la montée de l’épidémie. #JT20H #COVID19 pic.twitter.com/82EgvqetUt
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) March 17, 2020
Quelque 100 000 policiers et gendarmes ont été déployés dans le pays pour faire respecter ces mesures. Un décret publié mercredi 18 mars au Journal officiel indique que le montant de l'amende pour non-respect du confinement est désormais de 135 euros.
Ces dispositions extrêmes visent à empêcher l'envolée des contaminations et la saturation des services d'urgence : mardi soir, 699 patients dans un état grave étaient en réanimation (contre 400 dimanche) sur un total de 2 579 malades hospitalisés, selon le bilan de la Direction générale de la Santé (DGS).
Mille nouveaux cas en 24 heures, 27 décès supplémentaires
Le directeur, Jérôme Salomon, a annoncé un total de 175 décès (27 de plus que la veille) et de 7 730 personnes testées positives (1 000 nouveaux cas en 24 heures) : "Nous sommes tous potentiellement porteurs", a-t-il souligné en insistant sur la nécessité d'éviter tout contact pour éviter de répandre le virus.
Face à la propagation exponentielle du coronavirus, toutes les personnes qui circulent doivent désormais être "en mesure de justifier leur déplacement", a rappelé le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
De son côté, l'Agence du médicament a annoncé des restrictions sur la vente du paracétamol, préconisé pour combattre les symptômes de l'infection. Dès mercredi, une seule boîte par client en pharmacie, deux en cas de maladie et la vente sera suspendue en ligne.
"On est parti sur au moins deux semaines de confinement collectif, on sait que c'est une période qui est nécessaire pour bloquer la circulation du virus" a affirmé le ministre de la Santé Olivier Véran, prêt à prolonger la mesure.
Ce confinement doit ménager les hôpitaux où la situation est "très tendue", notamment dans certaines régions comme le Grand Est, a reconnu Olivier Véran. Le déploiement d'un hôpital militaire est programmé en Alsace, avec le transfert, par l'armée, de malades vers d'autres sites.
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