Le Premier ministre, Jean Castex, a préparé mardi les esprits des Français à une sortie progressive de l’actuel confinement, expliquant qu’il ne s’agirait pas d’un “retour à l’ante confinement”, de manière à éviter une nouvelle dégradation de la situation sanitaire.
L’ancien “M. Déconfinement”, arrivé à Matignon en juillet, était auditionné par la commission Covid-19 de l’Assemblée nationale, qui a entendu une cinquantaine de personnes depuis sa création en juin pour faire la lumière sur la gestion par les autorités françaises de la crise qui bouleverse le monde depuis un an.
“Mieux la phase actuelle de confinement produira ses effets, plus nous pourrons évoluer et passer à l’étape suivante qui ne sera pas le retour à l’ante confinement”, a dit Jean Castex, alors que la France est reconfinée depuis le 30 octobre.
“Il y aura des dispositions de freinage, qui sont en cours de calage, qui perdureront (...) parce que la situation se sera améliorée mais pas suffisamment, et puis surtout pour éviter qu’il y ait trop d’écart entre une période de confinement et une période de déconfinement”, a-t-il expliqué.
A la veille d’un nouveau conseil de défense à l’Elysée, le Premier ministre s’est montré prudent quant à une éventuelle réouverture des commerces dits non essentiels, que des professionnels réclament pour le 27 novembre.
“Si les indicateurs épidémiologiques suivent la tendance qui est la leur aujourd’hui, alors, autour du 1er décembre (...) avec des protocoles améliorés (...) on pourra effectivement envisager de rouvrir les commerces qui ne sont pas de première nécessité”, a-t-il dit.
Selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, le nouveau confinement a permis de freiner l’épidémie.
“On est sur la bonne voie”, a confirmé Jean Castex. “Notre pays tient le choc, notre pays se bat.”
Si l’ampleur de la “flambée épidémique” qui a précédé ce confinement a surpris, l’hypothèse d’un second confinement était sur la table du gouvernement français, a-t-il assuré en réponse aux accusations d’improvisation formulées par l’opposition.
“L’idée qu’une deuxième vague pouvait se produire était connue de tout le monde et le risque d’un reconfinement dans lequel nous nous trouvons était prévu, anticipé”, a-t-il dit.
Interrogé sur d’éventuelles dissensions au sein du gouvernement, en particulier avec le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, Jean Castex a répondu : “Ce qui compte, ce sont les décisions prises à l’arrivée.”
“Les ministres expriment leur avis, c’est heureux (...) comme il est heureux qu’à la fin il y a quelqu’un qui décide, il s’agit du président de la République et du Premier ministre”.
Selon les derniers chiffres annoncés mardi soir, la France a franchi le cap des deux millions de cas confirmés de contamination depuis le début de l’épidémie, qui a fait plus de 46.200 morts dans les hôpitaux et les Ehpad.
“Nos efforts collectifs commencent à porter des fruits”, a toutefois estimé le directeur général de la santé, Jérôme Salomon.
Elizabeth Pineau, édité par Jean-Stéphane Brosse
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