ABIDJAN - Les attaques armées contre les populations ivoiriennes se sont multipliées dans la partie ouest de la "zone de confiance" (ZDC) depuis le début de son démantèlement, a affirmé mercredi l’ONG Médecins sans frontière (MSF), qui déplore au moins un mort et plusieurs cas de viols. "Depuis le 16 avril, début du démantèlement de la zone, l’équipe de MSF basée à Bangolo (500 km à l’ouest d’Abidjan) constate les conséquence d’une nouvelle vague de violence", indique MSF dans un communiqué. "Les attaques contre les minibus, les cambriolages, les assassinats et les viols sont à nouveau le lot quotidien des habitants et des personnes qui doivent transiter par cette zone", explique MSF, ajoutant avoir "accueilli six personnes, victimes d’agression". Selon l’organisation, "une septième personne n’a pas survécu" et "parmi les blessés, trois femmes avaient subi des viols". Le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, chef de la rébellion devenu Premier ministre à la fin mars, ont célébré le 16 avril le retour de la paix en lançant dans le centre du pays le démantèlement de la ZDC, une bande de terre séparant le nord du sud ivoirien, surveillée jusqu’ici par les Casques bleus onusiens et les soldats français de l’opération Licorne. MSF précise que la plupart "des agressions ont lieu sur la route principale qui relie Man et Duékoué", à 600 km à l’ouest d’Abidjan, soulignant que "le déploiement annoncé des forces de sécurité ivoiriennes (en remplacement des forces internationales) ne soulage guère les habitants".
MSF est la seule organisation humanitaire basée en permanence dans cette zone où elle assure plus de 4.300 consultations par mois, indique le texte. La Côte d’Ivoire est coupée en deux depuis septembre 2002 après la tentative de coup d’Etat de la rébellion des Forces nouvelles (FN), qui contrôle depuis le nord du pays, contre M. Gbagbo, qui a gardé le pouvoir dans le sud.
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