« Ebola est une menace pour la paix », a estimé le Conseil de sécurité des Nations unies lors d’une déclaration jeudi 16 octobre. Le Conseil qui réclame une hausse spectaculaire des moyens pour stopper l'épidémie. C'est un peu le leitmotiv de ces derniers jours, car la maladie progresse inexorablement. L’Union africaine ajoute aussi sa voix et demande à l'Afrique de s'engager davantage dans cette guerre sans relâche, d'autant que dans certains pays le système de santé s'est effondré. C'est le cas au Liberia, ce qui n’a fait que renforcer l’épidémie.
A Monrovia, 50% des cliniques, avec les soins de base, ont fermé. Même chose pour plus de 60% des centres de santé. Parmi les six hôpitaux publics de la ville, un seul reste ouvert.
« Le système s’est effondré », explique Thomas Curbillon, chef de mission MSF (Médecins sans frontières). Une des causes s’explique par la mort des agents de santé. Mal formés, mal équipés et en première ligne pour soigner les malades, ils ont payé un lourd tribu. Entre juin et fin août, environ 12% sont morts ou tombés malades. Voyant leurs collègues disparaître, le reste du personnel a souvent préféré fuir.
Dès lors, les établissements sanitaires ont été perçus par la population comme des foyers d’infection et le résultat est que les patients ont déserté les lieux. « La peur s’est généralisée », indique Thomas Curbillon.
L’hôpital JFK était le plus grand du pays, avec 400 lits, 800 patients par jour. Avec Ebola, c’est devenu un bâtiment fantôme recevant quelques dizaines de personnes au quotidien. Tous doivent passer par un centre de triage où les infirmières les interrogent, prennent leur température et tout cela sans gants, sans masques, sans combinaison. « J’ai peur, on n’a pas de moyens », confie l’une d’elles.
Dans le même temps, des centres de traitement d’Ebola se sont ouverts. MSF gère le plus important. D’autres comme la clinique Island ou l’hôpital Redemption sont décrits comme des mouroirs.
Deux nouveaux hôpitaux doivent sortir de terre d’ici mi-novembre. Mais pour que les malades s’y rendent, il faudra les convaincre qu’ils vont là-bas pour être soignés et non pas pour mourir.
5 Commentaires
Yup[
En Octobre, 2014 (23:24 PM)Jander19
En Octobre, 2014 (23:30 PM)Anna
En Octobre, 2014 (05:03 AM)Gallaye
En Octobre, 2014 (08:53 AM)Xeme
En Octobre, 2014 (09:13 AM)Participer à la Discussion