Banjul - Une femme qui avait été enlevée en Gambie, et soumise à une cure rituelle dans le cadre d’une campagne ciblant les présumés sorciers, est décédée la semaine dernière à l’hôpital, a-t-on appris hier auprès de sa famille et de sources hospitalières.
Plus d’un millier d’hommes et de femmes, présentés comme de présumés sorciers, auraient ainsi subi des cures forcées ces dernières semaines selon des sources policières et Amnesty international. Sansang Camara, 39 ans, avait été enlevée le 20 mars en même temps qu’une vingtaine d’autres femmes dans son village de Sintet (ouest). Elle avait été libérée le 25 mars, mais est décédée deux jours plus tard.
"Sansang est morte des suites de graves complications au niveau de l’estomac après avoir été contrainte de boire des breuvages administrés par de prétendus guérisseurs de sorcières", a déclaré un médecin sous couvert de l’anonymat à l’hôpital Sulayman Junkung Jammeh (ouest).
De retour chez elle mercredi, "elle se plaignait de douleurs à l’estomac et a été conduite en urgence à l’hôpital où son décès a été constaté deux jours plus tard", a confirmé son frère Amadou Camara. Le 18 mars, l’organisation Amnesty international avait annoncé que deux personnes ayant subi ces rituels étaient décédées.
"La chasse aux sorciers se poursuit dans le pays et des dizaines de femmes sont actuellement retenues par des ravisseurs" a déclaré hier à l’Afp une source policière sous couvert de l’anonymat. La semaine dernière, des habitants du village de Makumbaya (à 50 km de Banjul) avaient expliqué à l’Afp avoir été ainsi enlevés, retenus pendant plusieurs jours et obligés à boire des breuvages hallucinogènes. Plusieurs femmes avaient été violées, selon ces témoignages.
Les prétendus guérisseurs de sorciers ont été vus accompagnés d’hommes armés appartenant aux forces de l’ordre, selon Amnesty International.
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