Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire sur le cas d’un bébé né avec une malformation d’une main dans l’Ain, a-t-on appris jeudi auprès du procureur de la République.
Le pôle santé publique du parquet de Marseille a ouvert cette enquête préliminaire mercredi pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois”, a précisé Xavier Tarabeux à l’AFP, confirmant une information du Parisien.
Elle fait suite à la plainte déposée en août par les parents de cet enfant, Louis, né sans doigts à la main droite en 2012.
L’enquête a été confiée à l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) et à la gendarmerie de Lyon, a précisé le procureur de la République.
L’avocat lyonnais de la famille du petit garçon, Me Fabien Rajon avait saisi le tribunal de grande instance de Marseille qui dispose de l’un des deux pôles de santé publique en France, avec celui de Paris.
20 cas
Première plainte à être déposée, selon Me Rajon, dans l’affaire des enfants nés avec une malformation des membres supérieurs (souvent les bras), elle faisait suite à la décision d’un comité d’experts de ne pas poursuivre les investigations sur des cas d’enfants nés avec cette malformation dans l’Ain.
En octobre 2018, l’organisme Santé publique France avait indiqué n’avoir identifié aucune cause pour les cas suspects dans ce département et avait estimé qu’il n’y avait pas d’”excès de cas” dans l’Ain.
En février 2019, une nouvelle enquête avait été menée par Santé publique France et l’agence de sécurité sanitaire Anses sur ces enfants --20 au total-- nés dans le Morbihan, l’Ain et la Loire-Atlantique avec une “agénésie transverse des membres supérieurs” (ATMS).
Ce comité a recommandé, en juillet, de mener des investigations complémentaires uniquement pour les cas situés dans le Morbihan. Dans l’Ain, les scientifiques ont à nouveau conclu à “l’absence d’excès de cas”. En Loire-Atlantique, ils ont dit vouloir attendre “la fin de l’année” pour achever le recensement des cas et statuer sur un éventuel “excès”.
Dans l’Ain, les familles des enfants atteints de malformation s’interrogent sur d’éventuelles responsabilités des nappes phréatiques de problèmes sur le réseau d’assainissement ou de distribution de l’eau. L’hypothèse d’une pollution par des pesticides ou des rejets toxiques est une des pistes privilégiées par Emmanuelle Amar, responsable du registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera), qui avait donné l’alerte dans l’Ain.
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