Le président de la République, Me Abdoulaye Wade est rentré hier à Dakar en provenance de Bucarest, la capitale roumaine où il a pris part aux travaux du XIe Sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie. S’adressant à la presse, peu après sa descente d’avion, Me Abdoulaye Wade a fait un compte rendu des travaux qui ont été l’occasion d’aborder plusieurs points de l’actualité internationale. C’est ainsi que la situation en Côte d’Ivoire a été abordée• dans la capitale roumaine. Les travaux de ce sommet ont en outre, donné une large place aux technologies de l’information dans l’éducation. Le secrétaire général de l’OIF, M. Abdou Diouf, a d’ailleurs été reconduit à la tête de cette organisation pour un mandat de quatre ans. Le président qui a pris la parole devant ses pairs, a salué le leadership d’Abdou Diouf, ainsi que le relate notre envoyé spécial.
BUCAREST (Roumanie) : Le XIe Sommet de la Francophonie a pris fin, hier, à Bucarest avec la réélection à l’unanimité de notre compatriote Abdou Diouf au poste de Secrétaire général de l’Organisation internationale pour un second mandat de quatre ans. À l’endroit du secrétaire général de l’Oif, Abdou Diouf, le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade lui a témoigné sa satisfaction et sa fierté pour la manière « faite de haute compétence, d’efficacité et de délicatesse, avec laquelle il dirige notre Organisation ». En s’adressant à ses pairs, Me Abdoulaye Wade a, après avoir transmis ses remerciements au président de la Roumaine, Traian Basescu, dans cette ville où il s’était rendu il y a 50 ans lors du festival mondial de la Jeunesse, conduisant la troupe culturelle pour le compte de la fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (Feanf), Me Abdoulaye Wade a déclaré ceci : « me voilà à ce nouveau rendez-vous du Sommet qui coïncide avec la célébration du 100è anniversaire de la naissance d’un des pères fondateurs, mon illustre compatriote feu le Président Léopold Sédar Senghor ».
Il a ajouté :»nous devons rendre à Sédar ce qui appartient à Sédar car c’est sur le legs qu’il nous a laissé que nous érigeons aujourd’hui les fondements de la diversité culturelle contre les risques d’uniformisation de la pensée et de l’action ».
Qualité du rapport
À l’endroit du secrétaire général de l’Oif, Abdou Diouf, le chef de l’Etat lui a témoigné sa satisfaction et sa fierté pour la manière « faite de haute compétence, d’efficacité et de délicatesse, avec laquelle il dirige notre Organisation ». « Je suis très sensible à la richesse et à la qualité du rapport qu’il a présenté. Je l’encourage et le félicite, pour la réforme qu’il est en train de mener, ainsi que pour toutes les actions politiques qu’il a entreprises notamment dans le domaine de la démocratie et des droits de l’Homme », a encore déclaré Me Wade.
Le président de la République s’est dit heureux de constater que la conférence des ministres ait adopté un vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales avant de poursuivre :»assumer sans complexe notre francophonie n’est pas un signe de repli sur soi mais simplement l’affirmation de ce que nous sommes, de ce qui nous réunit ».
Pour lui, il reste que cette question requiert en amont, qu’un enseignement et une formation de qualité soient dispensés aux ressortissants des pays membres de notre communauté, afin de mieux les outiller, et ce par les moyens les plus efficaces. Selon Me Wade, le thème des assises de Bucarest n’en est que plus pertinent dans une société où le savoir trace de nouvelles frontières entre les nations qui avancent vers le progrès et celles qui restent à la périphérie.
Au 2e Forum mondial de l’Education pour Tous à Dakar, a rappelé Me Wade, la communauté internationale s’engageait à atteindre la scolarisation universelle à l’horizon 2015. A mi-parcours où en sommes nous réellement ? c’est en ces termes que s’est interrogé le président de la République avant d’indiquer :»le constat n’est pas encourageant ; il y a tellement à faire ! Et tous, nous savons que promouvoir le secteur de l’éducation revient à développer tous les potentiels, y compris l’idéal démocratique et le progrès économique et social. C’est pour cela qu’au Sénégal nous avons fait le pari des ressources humaines de qualité en consacrant 40 % de notre budget à l’éducation. C’est beaucoup mais bien un investissement sur le futur ». Il a cité en exemple la Case des Tout-Petits, porte d’entrée dans le système éducatif sénégalais dont le concept a été lancé en 2000 et reconnu comme modèle par l’Unesco comme projet universel.
Université du futur
Sur son projet d’Université du Futur Africain, le président de la République a dit que cet établissement, bâti sur le site de la prestigieuse Ecole William Ponty, que nombre d’éminents francophones ont fréquenté, sera doté d’infrastructures et services de télécommunications modernes permettant à ses étudiants de suivre, en temps ré, par satellite, les cours sur des programmes dûment sélectionnés d’université partenaires d’Europe et des Etats-Unis. S’agissant des Ntics, Me Wade a souligné qu’elles offrent une formidable opportunité de communiquer, d’échanger et d’acquérir des connaissances sans éprouver le moindre besoin de se déplacer. Il a encore poursuivi :»enseigner, c’était d’abord transmettre, diffuser un savoir en créant un lien privilégié. Au fil du temps, cette relation s’est désincarnée, pour répondre aux contraintes et aspirations de notre temps, se traduisant par l’enseignement par correspondance d’abord, et maintenant par l’enseignement à distance, via internet et les Ntics ». « C’est le pari que nous voulons réussira avec le Fonds de solidarité numérique que j’avais proposé en ma qualité de coordonnateur du Nepad pour les Tic, au Sommet mondial de la Société de l’Information en décembre 2003 à Genève », a rappelé le Chef de l’Etat à ses pairs.
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