LAGOS - Les chauffeurs de motos-taxis de Gwagwalada, petite localité proche d’Abuja, dans le centre du Nigeria, sont mobilisés contre un client qu’ils accusent d’utiliser un pigeon pour... voler des pénis. Selon l’agence de presse nationale News Agency of Nigeria (Nan), la dernière victime du suspect, qui nie tout en bloc, est un moto-taxi de 35 ans, Moussa Abubakar. Il a raconté sa mésaventure après avoir amené de force le passager « voleur de pénis » au commissariat. Abubakar a affirmé très sérieusement aux policiers que Mohammed Ma’aji, son passager, lui avait volé son bien grâce à un « pigeon spirituel » blanc qu’il avait dans un sac, et qui portait une « petite cravate noire » autour du cou. « J’ai conduit ce type à trois endroits différents. Sur le chemin du retour, aux environs de l’endroit où je l’avais pris en charge, il a serré fort ses jambes contre moi et tout de suite je me suis senti mal et faible », a raconté Moussa aux policiers, selon la Nan. « Alors je me suis arrêté tout de suite. J’ai regardé dans mon pantalon, il n’y avait plus rien ! », a-t-il poursuivi, précisant que le pigeon était devenu noir. Pour lui, il n’y a aucun doute : son passager venait de lui subtiliser ses attributs. « Je me suis mis à hurler pour alerter mes collègues et un policier est arrivé. » Mohammed Ma’aji nie tout : « j’en ai déjà un, que voulez-vous que je fasse du sien ? ». « Quant au pigeon, un religieux m’avait dit de le donner à un miséreux », a-t-il affirmé. « Si ça se trouve, Abubakar a perdu son pénis hier soir avec une femme », a-t-il poursuivi dans sa déposition. Très sérieusement, le chef de la police de Gwagwalada a indiqué à la Nan que ses hommes essayaient de récupérer l’objet du délit. Plus sérieusement encore, la branche locale de l’Union des transports motocyclistes a menacé d’intenter une action en justice contre l’homme au pigeon si le pénis n’était pas rendu dans 24 heures à son légitime propriétaire. Les rumeurs de vols d’organes génitaux perpétrés par des « sorciers » sont récurrentes au Nigeria et dans d’autres pays de la région du Golfe de Guinée où on pratique le culte du « juju », l’ancêtre du vaudou.
AFP
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