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LIVRE D’HIER ET D’AUJOURDH’UI « LES GARDIENS DU TEMPLE» DE CHEIKH HAMIDOU KANE : Chronique des déchirures d’un pays africain au lendemain des indépendances

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LIVRE D’HIER ET D’AUJOURDH’UI « LES GARDIENS DU TEMPLE» DE CHEIKH HAMIDOU KANE : Chronique des déchirures d’un pays africain au lendemain des indépendances

Cheikh Hamidou Kane, dans son second roman «Les gardiens du temple», a retracé les péripéties d'un pays africain qui ressemble fort au Sénégal aux lendemains des indépendances. Déchirés entre la tradition à l'image des Sessene qui n'enterrent pas leurs morts, et l'influence occidentale d’un pays pas très solide encore, les personnages de Cheikh Hamidou Kane ont su aborder cette ambiguïté dans des circonstances parfois difficiles.

Le début du livre de Cheikh Hamidou Kane «Les gardiens du temple», ressemble un peu à son célèbre roman «L’aventure ambiguë», et on pense même à un moment que c’est la suite logique puisqu’au premier chapitre déjà, une confusion se présente, avec le fameux «Pays des Diallobe». Cheikh Hamidou Kane met en exergue, dans cet ouvrage, plusieurs problématiques qui secouent l'Afrique au lendemain des indépendances. La préservation de l'identité culturelle et traditionnelle des Africains qui étaient partis en Europe pour étudier et qui sont revenus au bercail n’en est pas la moindre. C'est le cas de Salif Bâ, personnage principal du roman, fils du chef des Diallobé, à l’image de Samba Diallo le premier des Diallobé à s’expatrier, qui revient dans son pays natal.
Nommé Résident chef à Kolé, une ville du pays, par le premier président de la nouvelle République du nom de Jérémie Laskol, il doit au cours de sa mission réussir à unir, à travers les liens du mariage, deux communautés différentes et très conservatrices des valeurs traditionnelles : les Diallobé et les Sessene. La communauté des Diallobé, comme dans L'aventure ambiguë, est réputée pour sa foi en Islam, et les enfants en bas âge commencent à psalmodier les versets du Coran. Les Sessene ont une tradition différente de celle des Diallobé car ils n'enterrent pas leurs morts, mais les couvrent d'une mince couche d'argile avant de les placer debout dans un baobab creux. Et tout est arrivé au moment où, grâce à une bonne pluviosité qui a permis d'avoir des récoltes fastueuses, les Sessene se convainquent que si le bonheur est de retour chez eux, c'est grâce à Salif Bâ leur cousin Diallobé. Et pour accroître ce bonheur, ils ont décidé de consolider ces liens en mêlant le sang des Sessene à celui des Diallobé, en unissant Farba Mâri le griot des Diallobé et Daba Mbaye la fille des griots Sessene. Et ces derniers allaient être le couple gardien du temple.
Cheikh Hamidou Kane met en exergue les conditions de vie des populations, la manière dont le pouvoir actuel, dirigé par des autochtones, les opprime en voulant changer leur comportement rebelle. En effet, des passages du roman montrent comment «mitraillettes au poing, visière aux yeux», le sergent Malamine dirigeait les opérations pour disperser les populations, en grève générale. Les cireurs de chaussures, les mécaniciens, tous afflueront à la Place de l'indépendance en demandant la démission du président de la République qui était en congé lorsque les événements ont surgi, l’obligeant à écourter ses vacances. La manifestation connaît son paroxysme. C’est à la suite de cela que le Résident chef Salif Ba, avec quelques collègues, sont allés voir le Président pour discuter afin de trouver des solutions à cette crise. Et le résultat trouvé a été la nomination de Salif dans le gouvernement pour porter la voix du peuple en tant que membre du comité préparatoire.
À travers «Les gardiens du Temple», Cheikh Hamidou Kane fait ressortir que c'est dans le dialogue et la concertation qu'on peut trouver une solution aux problèmes même les plus compliqués. À la page 258, il décrit comment Moriko, qui négociait, s’est adressé aux grévistes au nom du président. Ceci dans le respect, la franchise et avec beaucoup de courage, pour finalement dissuader les grévistes qui étaient prêts à mourir face à la répression des forces de l'ordre, prêts à continuer leurs mouvements d'humeur. Ils ont fini par céder et ont rebroussé tranquillement chemin. La leçon de l’auteur : la violence ne résout rien dans une crise.

*310 pages : Nouvelles Editions Ivoiriennes, 1996



3 Commentaires

  1. Auteur

    Diallo Mamadou Alpha

    En Février, 2014 (12:03 PM)
    il est vrai que la violence ne resout souvent rien mais c'est la meilleure manière de faire pression sur les despotes
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2015 (18:45 PM)
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (14:50 PM)
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