L'organisation et la méthode dirigeaient toutes les actions du poète-président Senghor. En discutant samedi du thème ‘L'organisation et la méthode dans la pensée et l'action de Senghor’, universitaires et étudiants ont mis l'accent sur deux principes qui ont guidé la vie de Senghor : la rigueur et la méthode.
La méthode a été une préoccupation constante dans l'action senghorienne, dans ses écrits et même dans sa politique. Le constat est d'universitaires qui ont pris part,, samedi 20 mai 2006, au séminaire organisé par le département de Langues et Civilisations anciennes de la Faculté des Lettres de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Sur le thème ‘l'organisation et la méthode dans la pensée et l'action de Léopold Sédar Senghor’, ils ont ressorti les principes directeurs de l'action de Senghor. Le poète-président était un homme de vision, d'action, d'équilibre et de sagesse, qui impressionnait par son immense culture, son sens de la langue. Il était ‘l'expression de la rigueur et de la méthode’, indiquent les participants à la rencontre organisée dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance du défunt président. L'ancien ministre de l'Education, André Sonko, qui animait le séminaire, a ainsi confié que ‘tout dans le discours de Senghor respirait Descartes’.
Magicien des mots, Léopold Sédar Senghor incarnait les beautés de l'âme africaine. Par son goût éminent du dialogue et sa soif de l'autre, il fut un magnifique ‘passeur’ de cultures entre les civilisations. Selon André Sonko, le président Senghor qui tenait énormément à l'amélioration des structures, a beaucoup travaillé pour l'augmentation des liaisons interministérielles.
Léopold Sédar Senghor, explique l'ancien ministre, veillait strictement à la continuité de l'Etat. La ponctualité était également un des points forts du premier chef d'Etat du Sénégal qui avait le culte du travail bien fait. Il faisait toujours, d'après André Sonko, un lien entre la formation et l'expérience. ‘Senghor est une personnalité qui parle à l'esprit’, note-t-il. Doyen de la Faculté des Lettres de l'Université Cheikh Anta Diop, le professeur Mamadou Kandji se souvient que ‘le président Senghor parlait à l'époque de la nécessité de cultiver chez la jeune fille des valeurs gréco-latines pour lui inculquer la notion de rigueur, de méthode, afin de mieux gérer une économie familiale domestique bien réglée’. Ce qui a été donné aux étudiants comme viatique lors de la rencontre, c'est de pouvoir revenir à la lecture de Senghor, afin de mieux comprendre, de s'imprégner de sa pensée et de son action et d'en dresser un bilan critique pour que la communauté puisse tirer profit de la célébration de son centenaire.
A en croire le chef du département de Langues et Civilisations anciennes de la Faculté des Lettres de l'Ucad, Mame Sow Diouf, ‘si nous avons aujourd'hui un Etat qui fonctionne avec des institutions stables, nous le devons à Senghor’. Elle ajoute cependant ‘qu'il reste encore beaucoup de choses du legs de Senghor’. Malgré cela, relève Mame Sow Diouf, ‘on assiste à des relâchements aujourd'hui dans plusieurs domaines’. Le milieu universitaire connu par ‘sa rigueur qui était la règle au temps de Senghor, n'est pas épargné’, reconnaît-elle.
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