Ismaël Lô, membre de la famille des grands chanteurs populaires sénégalais avec Youssou N'Dour, Omar Pène ou Baaba Maal, fête ses 50 ans avec un nouveau disque, "Sénégal" (AZ-Universal), et viendra chanter mardi à Paris, à l'Olympia.
Sur ce disque, Ismaël Lô continue de creuser le sillon d'une chanson sénégalaise qui se pare d'une certaine sophistication et d'arrangements "occidentaux".
Il réussit le pari d'y interpréter une chanson sénégalaise moderne, et le fameux m'balax -style urbain né dans les années 1970 à Dakar, mêlant rythmes locaux, funk et rock, percussions traditionnelles et instruments modernes-, sans utiliser (ou presque) les percussions traditionnelles (sabars, tambours d'aisselle) généralement indissociables de ce style.
Outre l'influence de la variété française, sa musique subit également celles du reggae, dans certains morceaux, et du flamenco sur un titre.
A ses débuts, Ismaël Lô fut surnommé par mimétisme le Bob Dylan africain, parce qu'il chantait des ballades en s'accompagnant à la guitare acoustique et à l'harmonica.
Ce musicien originaire de Rufisque sur la côte sénégalaise, qui est également peintre, a forgé son propre style, en alternant les ballades folk et les chansons sur des rythmes plus soutenus. Parfois taxé de mièvrerie à cause de cette tendance à une musique jugée trop raffinée, Ismaël Lô a toujours abordé dans ses textes problèmes et faits de société.
Démocrate au sens propre du terme, musulman adepte de la non-violence, moraliste, il rappelle d'une voix douce, sans haine, aux politiciens de ne pas oublier ceux qui les ont élus dans la chanson "Manko".
Dans "Taar Dousey", cet ancien membre du Super Diamono -l'un des groupes phares de Dakar dans les seventies-, évoque aussi le problème des mariages forcés, ou met en garde dans "Tass Yakar" les jeunes qui veulent brûler les étapes.
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