Face aux agissements multiples et souvent incontrôlés de certains communicateurs traditionnels, un concept de nos jours galvaudé et colporté un peu partout, un des leurs s’interroge et tire la sonnette d’alarme. Cheikh Léba Samb, un communicateur traditionnel basé à Bambey dans le centre du pays, croit savoir que les repères ne sont plus là où ils étaient. Au vu des attitudes souvent répréhensibles que prennent ces paires dans des cérémonies du genre meeting, visite de ministre et même souvent dans des réunions purement techniques, le communicateur s’indigne que ceux qui jadis faisaient la fierté de toute une population, se donnent à la merci de celle là.
«Certain griots ne songent simplement qu’au côté lucratif et personnel. Leur soucis, ce sont les retombées financières et matérielles que les louanges leur procurent à travers les meetings, réunions, visites à domicile et autres rassemblements populaires. Nonobstant sa fonction originelle, le communicateur traditionnel doit à nos jours, avoir un statut plus adapté qui lui confère une place très différente dont à besoin un acteur moderne de développement », dixit le communicateur traditionnel en butte aux mutations multiformes qui entraînent une dégradation de leur fonction.
Pour lui, c’est parce que nos dirigeants sont soucieux de l’apport qu’ils peuvent être pour la société qu’ils leur ont fait une place dans les rencontres, mais s’offusque-t-il : « Qu’on n'en abuse pas». Pour Monsieur Samb : « Le développement d’un pays doit être global, entier et en progression permanente, prenant en compte pour ainsi dire tous les secteurs de la vie nationale. Un souci constant d’harmonisation des réflexions et activités s’impose au planificateur des politiques sectorielles. Il est indéniable que le niveau des moyens constitue un critère capital pour faire émerger une nation tant au plan national qu’international.
La mondialisation, la détérioration des termes de l’échange, le développement fulgurant des techniques et technologies assaillent les peuples en voie de développement de plus en plus affaiblis par les maladies, le chômage de leur jeunesse, la fuite des cerveaux, la pression économique étrangère, la dégradation des écosystèmes et j’en passe", analyse-t-il avec finesse. "Le Sénégal a heureusement compris que la richesse la plus sûre et la plus salutaire n’est autre chose que sa culture, base essentielle de son expression, je veux dire sa propre identité", reconnaît-il, satisfait. Dés lors, la création du réseau National des communicateurs traditionnels devenait une réponse très appropriée a l’installation d’un développement durable. En effet, le griotisme d’antan est un fléau qui conduit a la dépendance, a l’oisiveté et à un conservatisme inutile.
Mais, prévient-il : « Ce n’est efficient que si les uns et les autres sont conscients du phénomène de modernisation des détenteurs de notre patrimoine national que l’état à la charge d aider, de réorganiser et de réorienter à bon escient ». Malheureusement, le constat est amer lui : «Le réseau semble dévier de son objectif premier. La structure est dans une léthargie totale. Pas de réunion à plus forte raison un renouvellement des instances. L’organe directeur qui devrait être la première source de déploiement de toutes les activités est hélas affecté à plus d’un titre", remarque-t-il.
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