Une affaire insolite et très bizarre sera jugée, mardi prochain, au tribunal des flagrants délits de Dakar. En effet, rapporte le quotidien l’Observateur, I. D et son époux sont poursuivis pour faux dans une écriture authentique par son ex-petit copain. Elle est accusée d’avoir changé le nom de famille de son enfant né hors mariage.
A peine 20 ans, le jeune Ibrahima risque de voir son avenir basculé à cause d’une histoire de paternité que se disputent ses ''parents''. En effet, l’élève s’est retrouvé avec deux actes de naissance. L’un fait à la commune de Dakar-Plateau par D. Diop qui serait son père biologique et l’autre obtenu par M. Ndiaye, l’époux de sa mère, à la commune de Biscuiterie.
Interrogé par les enquêteurs de la sûreté urbaine, le jeune élève qui cherche désespérément son père biologique a déclaré : « Je ne sais pas si c’est D. Diop ou M. Ndiaye mon père. Mais tous les deux prennent soin de moi. Je mène une vie harmonieuse avec eux et ils se comportent tous comme de bons pères. Cette situation me met à l’aise ».
I. D : « j’ai su ma grossesse à 5 mois »
De son côté, I. D, la principale mise en cause trouve néanmoins des explications au changement de nom de son enfant. Né hors mariage. « Je ne sais pas falsifier un document administratif. J’ai entretenu une relation amoureuse avec D. Diop pendant 6 ans et quand nous avons décidé de nous marier, sa mère s’y était opposée disant que nous n’avons pas la même situation familiale. Malgré tout, nous avions continué notre idylle, parce qu’il continuait de promettre de m’épouser. Quand j’ai découvert qu’il avait d’autres copines, j’ai décidé de faire autant en nouant une relation avec M. Ndiaye qui est devenu mon mari. Malgré ça, j’étais toujours amoureuse de D. Diop, espérant qu’il m’épousera un jour. Mais quelques mois plus tard, je suis tombé enceinte de M. Ndiaye. J’ai su ma grossesse à 5 mois, mais je n’avais pas informé mes deux copains. La preuve, D. Diop, l’a apprise de mes voisins et s’est engagé à prendre soin de moi. Croyant qu’il était l’auteur de ma grossesse, il a attesté que cela faciliterai notre mariage. Mais malheureusement, il s’est marié avec une autre femme. C’est à ce moment que j’ai informé M. Ndiaye qu’il est le père biologique de l’enfant. Et je ne savais pas que D. Diop avait déjà déclaré mon enfant. Et je compte sur la justice pour que cette affaire soit tirée au clair. C’est mon mari qui est le père de mon fils », explique I. D.
D. Diop : « Elle a accouché le 11 janvier 2001 à l’hôpital Aristide Le Dantec »
De son côté, D. Diop a donné une version totalement différente de celle de son ex-copine. « J’entretenais une relation amoureuse avec I. D depuis 2000. Elle est tombée enceinte de moi, et j’ai accepté la paternité de l’enfant. Je l’ai assistée durant toute la période et elle a accouché le 11 janvier 2001 à l’hôpital Aristide Le Dantec et l’enfant a été déclaré au centre d’état civil de l’hôpital. Je l’ai baptisé au nom de I. Diop et depuis lors, je m’occupe de lui. Un jour, il m’a appelé pour me dire que son nom a été changé et qu’on l’appelle I. Ndiaye dans son établissement. J’ai appelé sa mère, mais non seulement elle n’a pas voulu parler de l’affaire, mais elle me proférait des menaces. »
M. Ndiaye : « c’est sa tante décédée qui avait baptisé »
Pour sa part, M. Ndiaye, l’époux de I. D, n’a rien fait d’autre que de conforter les propos de sa femme. "Mon épouse a raison. Je suis le père biologique de l’enfant. En 2000, j’entretenais une relation amoureuse avec elle. Quelques mois après, je suis parti en voyage. Un jour, un ami m’a informé de son état de grossesse. Mais il n’a pas précisé l’auteur. Je me suis senti trahi et j’ai appelle I. D pour la traiter de tous les noms. A mon retour de voyage, je lui ai rendu visite, et nous en avons profité pour nous remettre ensemble. Et quand je lui ai interpellé sur le père de son enfant, il m’a fait savoir que D. voulait le marier, mais ses parents s’y étaient opposés. Cependant, D. Diop a su qu’elle était enceinte et il lui a expliqué que ça allait faciliter les choses pour leur mariage reconnaissant ainsi la paternité de l’enfant. D’après I. D, c’est sa tante décédée qui avait baptisé l’enfant de ses propres moyens, mais c’est moi-même qui avais déclaré l’enfant à l’état civil en 2001, lors d’une audience foraine. Et c’est bien avant notre mariage. Mais je ne savais pas que D. Diop l’avait déjà déclaré. Je n’ai jamais su que la mairie de Biscuiterie m’avait délivré un acte de naissance pour déclaration tardive et c’est la mairie qui est responsable de cette maladresse. J’ai connu D. Diop quand je courtisais I. D. D’ailleurs, on s’est même battu à cause d’elle », a révélé le mari.
A noter le couple est actuellement en prison.
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