Pour commémorer la 28ème année de la disparition du Pr. Cheikh Anta Diop, ses amis et ses compagnons ont organisé, hier, un forum qui a pour thème « La crise des universités africaines ». Au cours des échanges, tous les panelistes sont d’avis qu’il faut mettre fin à cette situation au risque de voir disparaître l’université publique.
« La crise des universités africaines ». Ce thème a été au cœur des débats lors de la commémoration, hier, de la disparition du Pr. Cheikh Anta Diop. L’université, cet espace d’interrogation et de remise en question qui, en Afrique, est plongée dans un cycle de turbulence et de crise qui risque de la mener à sa perte si rien n’est fait, à en croire le Pr. Baydalaye Kane, recteur de l’Université de Thiès. « Les crises récurrentes et les violences multiformes dans les universités africaines constituent un sérieux obstacle à la performance, à la compétitivité et à la crédibilité. Il faut mettre un terme à ce cycle sous peine de tuer l’université publique », a-t-il martelé. Selon lui, l’une des sources majeures des crises qui secouent les universités africaines, c’est qu’il y a des besoins mal satisfaits et que le défi qu’il faut relever, c’est d’assurer une bonne articulation au sein du triptyque accès, qualité et efficacité. « La question que soulève ce triptyque est comment améliorer l’accès à l’enseignement supérieur tout en garantissant la qualité de la formation mesurable par l’efficacité interne (taux de réussite et diplomation des apprenants) et l’efficacité externe (taux d’insertion des diplômés dans le marché de l’emploi) », a souligné le Pr. Kane. Cette question qui se pose partout, mais particulièrement dans les pays africains, est, à son avis, la principale source des crises que traversent les universités africaines.
Absence de vision
Pour sa part, le Pr. Salimata Wade considère que les racines de cette crise sont profondes. Elle a soutenu que la crise actuelle des universités africaines et surtout celle qui tenaille l’Ucad est inévitable. Pour cette dernière, c’est le résultat d’un manque de vision non anticipée des responsables universitaires au niveau gouvernemental, ministériel, professoral et estudiantin. Cette absence de vision, selon elle, persiste depuis que l’université s’est « sénégalisée » et se manifeste, entre autres, par la différence entre le ratio enseignants/étudiants et un déficit infrastructurel. « A l’Ucad, il n’existe que 347 salles de classe et amphithéâtres pour 23.253 places physiques pour un effectif, en 2012, de 75.200 étudiants. Cette situation place l’université dans une crise qui devient cyclique et l’installe dans une turbulence permanente », a-t-elle soutenu.
Devant cette situation, Pierre Dieudonné Eboundi, président de la Ligue panafricaine, estime que l’Afrique a intérêt à reprendre en main son destin et son avenir dans un monde globalisé dans lequel elle peine à trouver sa place en renouant avec son histoire. « Chaque peuple doit se doter d’institutions à la hauteur de ses attentes comme c’était le cas autrefois. Celles que nous avons héritées des colons peinent à définir la place et le rôle véritable de l’éducation, car elles méconnaissent les véritables aspirations de nos peuples. L’histoire nous enseigne que, depuis le 14ème siècle, l’Afrique a perdu sa place de production et de diffusion du savoir, a argué l’universitaire camerounais.
Auparavant, Cheikh Mbacké Diop, fils de Cheikh Anta Diop, a fait un témoignage sur la dimension scientifique de son illustre père et s’est attardé sur la faiblesse des budgets des universités africaines qui, à son avis, ne leur permet pas de développer une intense activité de recherche pour le développement.
5 Commentaires
Asd
En Février, 2014 (23:29 PM)Xeuss2
En Février, 2014 (02:30 AM)Lcp
En Février, 2014 (12:32 PM)Wax Sa Xalaat
En Février, 2014 (12:52 PM)Général
En Février, 2014 (23:10 PM)Participer à la Discussion