Les autorités administratives et académiques ainsi que différents acteurs de l’éducation ont validé, mercredi, le document de contribution de la région de Tambacounda aux assises nationales de l’éducation, lors d’un CRD à la gouvernance, a constaté l’APS.
La mouture finale du document de 37 pages a été présentée aux participants, dont notamment des inspecteurs, des chefs d’établissements et des syndicalistes.
Les observations et suggestions qui ont été formulées y seront intégrées, avant son envoi dans la semaine, à Dakar. Le document pourrait même être envoyé ‘’aujourd’hui-même’’ (mercredi), si tout le toilettage nécessaire est fait, a indiqué à l’APS, l’inspecteur d’académie Alioune Ndiaye.
Avec un budget 7.657.000 francs CFA, sur un budget prévisionnel de 10.225.000 francs CFA, l’équipe chargée de la rédaction du document a sillonné depuis le 12 mars dernier, ‘’tous les départements et tous les arrondissements’’ pour collecter les données et les avis des citoyens sur leur vision du système éducatif, de formation et des apprentissages (SEFA), a dit Bangaly Diallo qui a assuré la fonction de secrétariat, dans la production du rapport.
Cela s’est fait, à travers l’organisation de trois comités départementaux de développement (CDD), quatre foras populaires, quatre émissions radios, une émission télévisée, ainsi des entretiens, des focus groupes, a indiqué M. Diallo, qui coordonne par ailleurs, la plateforme des acteurs non étatiques.
‘’Les acteurs ont fait un diagnostic sans complaisance du système (qui) a montré les contraintes, les défis à relever et les atouts sur lesquels on peut se baser pour faire tout cela’’, a-t-il noté.
L’étendue de la région, la rigueur du climat et l’inadaptation des infrastructures réalisées sont des contraintes spécifiques à la région, abordées par le document, en plus d’autres difficultés d’ordre général comme le faible niveau des élèves et des enseignants, la faible contribution des collectivités locales à l’éducation.
La gestion axée sur les résultats, la bonne gouvernance du système, la valorisation des langues nationales, entre autres, ont été recommandées par le rapport.
Tout comme les assises cherchent au plan national à bâtir une école authentiquement sénégalaise, le présent document a pour but de s’inspirer des ‘’valeurs locales’’, pour mettre sur pied une école en adéquation avec les réalités de la région, a-t-il expliqué.
‘’Pour bon nombre d’acteurs, il faut partir de l’éducation religieuse pour changer les mœurs, pour que les valeurs puissent revenir à l’école’’, a indiqué M. Diallo, un des huit membres d’un comité de rédaction sous la coordination de l’inspecteur d’académie.
‘’Si on veut un système performant, Tambacounda a réfléchi (et) a produit’’, a dit Bangaly Diallo, relevant que ‘’dans les coins les plus reculés, les acteurs de l’éducation se sont prononcés’’.
‘’Maintenant, a-t-il estimé, il a reste à mettre en place un dispositif de suivi d’évaluation pour que les conclusions des assises ne soient pas lettre morte’’.
‘’A l’Etat et aux collectivités locales, dans le cadre de l’Acte 3 de la décentralisation, de prendre en compte les préoccupations des acteurs pour avoir l’école que les acteurs veulent pour eux-mêmes et non l’école que les partenaires et l’Etat veulent’’, a-t-il poursuivi.
‘’Les délais étaient assez courts, ce n’était pas évident, mais grâce à l’engagement des uns et des autres, nous (les avons) respectés’’, s’est réjoui, pour sa part, le gouverneur Gabriel Ndiaye qui présidait le CRD.
Réaffirmant la volonté de l’Etat de trouver une solution aux problèmes de l’éducation sénégalaise, M. Ndiaye a souligné la nécessité d’ ‘’affronter’’ les problèmes au lieu de les ‘’caresser’’.
Faisant part de son espoir d’un redressement de la situation que traverse l’école, il a rassuré certains acteurs qui se sont inquiétés d’une éventuelle ‘’politisation’’ de ces assises, estimant que ''le temps de telles pratiques est dépassé''.
‘’Nous ne pouvons plus avoir des politiques conjoncturelles, il faut une vision dans la durée’’, qui s’applique indépendamment des contingences politiques, a-t-il relevé. Selon lui, ''quel que soit le président qui arrive au pouvoir, il doit appliquer ces assises''.
''Et cela, ne serait-ce que par humilité, par respect à toutes les sommités intellectuelles qui ont contribué à ce travail de réflexion mené jusque dans les coins les plus reculés du pays, mais aussi au nom du principe de continuité de l’Etat. Il ne sert à rien de réinventer la roue’’, a-t-il ajouté.
ADI/AD
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