Raya Ly s’est fait une place au soleil dans l’univers de la musique en Guinée et dans le monde. Il s’est distingué dans la mise en orbite des jeunes artistes et le management de projets culturels. Ces efforts ont été couronnés de succès. Le responsable de la Start-Up culturelle et du Label Mintigui Prod qui encadre l’artiste guinéen Saïfond a décroché la distinction du meilleur management d’artistes en 2024.
Vous venez de décrocher le prix du meilleur Manager d’artistes en 2024. Quel commentaire faites-vous de cette distinction ?
C’est le fruit de plusieurs années de travail acharné, de dure labeur et de surtout de patience. Cette récompense démontre que ce nous faisons, aujourd’hui, petit qu’il soit, arrive à impacter et faire bouger un peu les lignes dans le secteur musical guinéen en particulier, mais également du monde culturel en général.
Je remercie mes équipes Nimba Music et Mintigui Prod de m’avoir permis de réaliser ces exploits. Cette distinction va également marquer une nouvelle ère pour moi et sera accompagnée du plus grand défi pour les années à venir.
Comment êtes-vous venu dans le monde de la culture ?
J’ai grandi dans un environnement artistique et musical favorable. Depuis tout petit, j’avais des frères aînés qui jouaient de la musique. J’ai grandi dans un quartier populaire de la banlieue de Conakry où à l’époque la culture urbaine était à la mode. Cet environnement m’a beaucoup influencé.
J’ai fait mes débuts en 2010 en créant avec des amis du quartier, un journal scolaire juvénile ( en papier) qui parlait de musique, de sports et des faits de société. C’est ainsi que j'ai commencé à côtoyer pas mal d’artistes et professionnels du métier.
Cela m’a permis d’organiser des soirées dansantes et de développer des concepts avec des artistes en herbe et comédiens. C’est en 2017 que les vraies choses ont vraiment démarré. J’ai fait des débuts professionnels dans le management avec un célèbre comédien guinéen appelé Thierno Thiopi. J’ai été son manager pendant 3 bonnes années. Et durant cette période, nous avons réussi à réaliser plusieurs films professionnels, des tournées en Guinée et dans la sous-région. Nous avons décroché beaucoup de contrats avec des entreprises locales. Cette première expérience m’a permis d’avoir un bon calendrier et d’acquérir d’autres compétences. Je parviendrais à obtenir un contrat d’essai en management artistique avec la jeune chanteuse Aïcha Kindia. Nous avons réussi à l’imposer dans le paysage musical de la Guinée. Et depuis lors, nous enchaînons les défis que nous avons relevés.
Quels sont les genres de projets culturels que vous mettez au profit des artistes ?
Nous proposons différents services aux artistes, allant de la gestion et du développement de carrière, la communication et marketing, jusqu’à l’organisation des concerts et tournées.
Quel regard portez-vous sur les politiques culturelles en Afrique ?
Je pense que l’Afrique, en général, s’en sort pas mal avec sa politique culturelle. Nous avons su conquérir le monde par nos sonorités musicales et nos danses. C’est un bon début car, de nos jours, nous avons des artistes qui s’imposent dans le reste du monde lors des spectacles et qui remportent des distinctions. Il nous reste maintenant d’avoir des institutions fortes afin d’accompagner cette créativité comme cela se fait dans les pays d’Afrique anglophone. Maintenant certaines régions de l’Afrique doivent revoir leur politique culturelle car les défis sont majeurs. En Afrique francophone, nous avons besoin de politiques culturelles qui pourront nous faire évoluer davantage. Il nous faut des institutions culturelles fortes pour développer notre industrie musicale.
Que pensez-vous de la musique de la Guinée d’aujourd’hui ?
Je pense que la musique guinéenne émerge. Nous avons des artistes très talentueux. Mais comme je le dis souvent, nous avons besoin encore d’institutions fortes pour les appuyer. Nous accompagnons dans l’exportation de la musique guinéenne. Que l’Etat à travers le ministère de la Culture et le FODAC (Fonds de développement des arts et culture ) nous assiste et nous accompagne dans nos différents projets.
Avez-vous des relations particulières avec le chanteur Saïfond Baldé ?
Tout à fait ! Si j’ai bonne mémoire, nous nous sommes connus en 2015 ou en 2016. Et depuis, nous entretenons de bonnes relations fraternelles y compris en dehors du travail. Nous sommes des frères qui aspirent et partagent les mêmes visions et objectifs. Et Saïfond, c’est une personne très spéciale pour moi. J’ai énormément de respect pour son travail et son sens de partage. Et en gros, c’est un Monsieur bosseur et un artiste complet qui m’a permis d’atteindre beaucoup d’objectifs de 2022 à 2024. Nous avons réussi à remplir un stade de 80.000 places. Nous avons effectué ensemble des tournées dans quelques villes de la Guinée et en France. En quelque sorte, c’est avec lui que j’ai commencé une carrière professionnelle beaucoup plus active. Je profite de votre micro pour lui dire encore merci pour les opportunités et la confiance placée en ma personne. La route est encore longue. Mais nous irons jusqu’au bout.
Vous avez décidé de lancer un festival dédié à la musique Halpular ! Quel est le but de ce festival ?
Nous travaillons actuellement sur la production de la 1ère édition d’un festival qu’on a appelé Festival des Musiques Pastorales ( FEMUPA ). Ce festival s'inscrit dans le cadre de la promotion de la musique pastorale et de la culture Halpular en général. Ce festival va offrir un espace d’expression à tous les professionnels de cette discipline musicale.
Pour plus de diversités à cet événement, la république sœur du Sénégal sera l’invitée d’honneur de cette 1ère édition et tout en sachant Baba Maal est nommé ambassadeur de cette édition.
Qu'est-ce qui vous lie avec l'artiste sénégalais Baaba Maal ?
J’ai énormément de respect et d’amour pour Baaba Maal. Sa carrière exemplaire fait de lui un modèle de réussite pour toute une génération. C’est une légende vivante. Nous le célébrons tant que nous pouvons. Et, il faut savoir qu’il a accepté d’être l’ambassadeur de la 1ère édition de notre festival FEMUPA. Par le biais de notre cher ami Monsieur Mané de Seneweb, nos correspondants à Dakar ont rencontré Baaba Maal. Et, il a promis de nous accompagner à 100%.
Certains disent que vous êtes Sénégalais, d’autres affirment que vous êtes Guinéen. Pouvez-vous apporter des éclaircissements par rapport à cela ?
Ce n’est pas la première fois qu’on me pose cette question. Il faut savoir que même si je porte un nom de famille « Ly » qui est très répandu ici au Sénégal, je suis de nationalité guinéenne. Mais le Sénégal, c’est ma seconde famille.
Avez-vous un message à adresser aux peuples sénégalais et guinéen?
Je ne vais pas être long. Je dirai tout simplement que l’histoire d’amour entre ces 2 pays n’a pas commencé aujourd’hui. Elle n’est pas prête à s’arrêter non plus. Donc, je demanderai aux deux peuples de continuer de s’unir et créer des projets communs. Je saisis cette occasion pour remercier infiniment Seneweb qui est un média très respecté. Le Femupa, c’est pour très bientôt.
2 Commentaires
Demander à l'etat de vous *acompagner* peu etre en Guinee , mais au Senegal , vu le context ,il faudra eviter ce genre de demande publiquement et continuer à grimper tout seul .le senegal a beaucoup change Mon cher .
Et le ministere de la culture n'existe pas aux usa .
Felicitations et encouragements .
Moctar Diallo
il y a 1 semaine (23:39 PM)Participer à la Discussion