L’Unité africaine est une condition nécessaire au développement d’une politique énergétique crédible. Le Pr. Momar Marième Dieng mise à fond sur le triomphe du thermonucléaire et suggère la création d’un centre pilote de fusion installé dans un pays africain et accessible à tous les chercheurs africains.
« Seul un Etat fédéral continental ou subcontinental offre un espace politique et économique en sécurité suffisamment stabilisé pour qu’une formule rationnelle de développement économique de nos pays aux potentialités diverses puisse être mise en œuvre. » Telle est la conviction du Pr. Momar Marième Dieng, ancien directeur de l’enseignement supérieur qui animait, samedi dernier, une conférence sur le thème : « Pour une politique énergétique et scientifique des Etats Unis d’Afrique ».
Dans le schéma qu’il a esquissé pour un développement énergétique du continent qui tienne compte à la fois des énergies renouvelables et non renouvelables, de l’écologie et des progrès techniques des prochaines décennies, le conférencier soutient que l’Afrique devra trouver une formule de pluralisme énergétique associant l’énergie hydroélectrique, l’énergie solaire, l’énergie géothermique, l’énergie nucléaire, les hydrocarbures, l’énergie thermonucléaire et les biocarburants. Il privilégie, cependant, le thermonucléaire, le solaire et l’énergie géothermique. D’où son invite à « miser à fond sur le triomphe du thermonucléaire ». Pour ce faire, il suggère la création d’un centre pilote de fusion installé dans un pays africain et accessible à tous les chercheurs africains.
Selon le conférencier, ce choix est dicté par le fait qu’avec l’épuisement prochain des hydrocarbures, le thermonucléaire sera probablement l’énergie de substitution. En plus, elle a l’avantage d’être « très peu polluante du point de vue radioactif et thermique ». Un autre argument de taille qui milite en faveur de ce choix, selon le Pr. Dieng : la voiture fonctionnant à l’hydrogène remplacera nécessairement la voiture actuelle à l’essence. « C’est en fonction de ce futur proche que nous devons repenser à tous nos problèmes de développement pour éviter des choix absurdes qui condamneraient la génération suivante, aujourd’hui en âge de voter, aux pires difficultés de demain », estime le Pr. Dieng.
Il propose également l’exploitation de l’énergie hydroélectrique. D’autant que les 2/3 des réserves mondiales d’énergie hydroélectriques se trouvent en Afrique. Il ajoute que l’interconnexion du réseau électrique africain permettrait de créer un marché intégré de l’énergie électrique à l’échelle du continent et de couvrir pratiquement les besoins énergétiques des Etats unis africains par une distribution rationnelle éliminant tout gaspillage.
Ainsi, pour exploiter judicieusement le potentiel énergétique énorme dont l’Afrique dispose, il affirme que « seul un Etat fédéral continental ou subcontinental permet de réaliser un tel développement autocentré ». Cependant, le Pr. Dieng estime que l’Afrique à cause de son retard de développement ne peut pas faire l’économie de l’énergie nucléaire de fusion pour faire face à ses besoins énergétiques. « Nous sommes obligés de développer sur le continent africain cette technologie très polluante parce qu’il y va de la survie de nos peuples », déclare-t-il.
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