Au-delà de son hospitalité, l'un des éléments fondant la réputation du pays de la Téranga à l'international est sa richesse sur le plan musical. Mbalax, Rap, R’N’B, le Sénégal a connu une pléthore d'artistes tous aussi talentueux les uns que les autres. De ce fait, entreprendre un classement des plus grandes figures de la musique sénégalaise peut s'apparenter à un exercice périlleux tant les choix sont difficiles.
Sur la base des critères que sont la durée de la carrière, la discographie et l'impact tant sur le plan national qu'international, Seneweb a dressé une liste de 15 illustres personnages de la musique sénégalaise. Faisant la part belle aux chanteurs, ce panthéon musical voit la présence d'autres acteurs oeuvrant ou ayant oeuvré pour le rayonnement de la mélodie vert-jaune-rouge.
15-Salam Diallo : « L’ambianceur » !
Si le Mbalax était un plat, il serait certainement l'assaisonnement qui en relève le goût. Le lead-vocal du « Nokoss (assaisonnement en wolof) band », Salam Diallo, qui a fait ses débuts comme percussionniste et danseur, a tracé son propre sillon : l’ambiance (Slam version Mbalax). L’ancien membre du Super Diamono et de Lemzo Diamono, a lancé sa carrière en solo en 2001, au lendemain de l’éclatement du groupe mythique de Lamine Faye et Cie.
C’est la naissance du Nokoss Band, groupe avec lequel Salam Diallo, « l’ambianceur » de la musique sénégalaise est allé à la conquête des mélomanes du Mbalax au Sénégal et dans la diaspora. En plus de plusieurs apparitions remarquées dans des tubes légendaires de grands chanteurs comme Alioune Mbaye Nder (Pansement), Viviane (waaw), Salam a su s’imposer grâce à ses titres : « Ndokolé » (2004), « Je suis là » (2008), « Goana » (2010).
Son succès a d’ailleurs inspiré un autre percussionniste et danseur, Pape Ndiaye Thiopet qui a lui aussi eu son moment de gloire.
14-Boubacar Diallo alias Dj Boubs, un champion du micro
Qui peut parler de la musique sénégalaise sans citer Dj Boubs ? Il y a joué sa partition. Son nom est indissociable au micro. Il est un héros voire un héraut de la bande FM. De son vrai nom Boubacar Diallo, il a réussi à se frayer un chemin dans le monde des médias grâce à son courage, sa persévérance, son abnégation, son esprit travailleur, son sens de l’écoute et son professionnalisme. Les artistes peuvent témoigner…
Titulaire d’un bac G, Boubacar Diallo a, auparavant, essayé d’autres professions avant d’intégrer, en 1997, le groupe Walfadjri, l’une des premiers groupes privés du Sénégal, fondé par le défunt Sidy Lamine Niasse. Son émission «Sappeu deugine ndatt saay » était très écoutée sur Walf Fm. Dj Boubs participait ainsi, à sa manière, à la promotion de la musique sénégalaise à l’instar du défunt Magatte Wade de la RTS avec «Télé Variétés ».
Le succès n’a jamais eu raison de son humilité. Il poursuit son ascension. Sans scandale. Il assure l’animation des soirées de gala des VIP, fait les plus grandes publicités. Le natif de Rufisque faisait de la production aussi. On le voyait souvent aux côtés du Roi du Mbalax, Youssou Ndour, Mbaye Dièye Faye, Fatou Guéweul Diouf, Kiné Lam, Coumba Gawlo Seck entre autres ténors de la musique sénégalaise. Boubacar Diallo a également propulsé la carrière de beaucoup de jeunes artistes musiciens.
Le propriétaire de Boubs Communication a été le directeur de la programmation musicale de la RFM et concepteur et animateur de l'émission Mbalax «Degueun Taan» avant de devenir un des membres fondateurs du Groupe Emedia Invest. Un groupe de presse que "le Micro d'Or" a lancé avec les journalistes Mamoudou Ibra Kane, Alassane Samba Diop et Mamadou Ndiaye. El Maestro des MC n’a pas encore dit son dernier mot.
13-Lamine Faye : Lemzo a marqué son ‘’Diamono’’ (temps)
Il peut légitimement réclamer à Timbaland (rappeur/producteur américain) la paternité de son fameux studio « Hit Factory ». La vraie usine à « hit » de la musique sénégalaise dans les années 1990 c’était, sans conteste, le groupe Lemzo Diamono drivé par Lamine Faye. Le génie de la guitare qui s’ennuyait au Super Diamono de ses grands frères Oumar Pène et Ismaël Lo, lance son propre groupe avec comme projet : révolutionner le Mbalax. L’idée a eu un franc succès.
Son Mbalax amélioré, joué sur des notes de Marimba, fait fureur avec des tubes légendaires qui sont restés dans les annales : Setsima (My lover) ; Simb (faux lion) ; Cocorico ; Atterrissage ; Marimbalax… Usine à hits, Lemzo Diamono était également une pépinière de jeunes talents. Il a produit entre autres grands noms de la musique sénégalaise : Alioune Mbaye Nder, Fallou Dieng, Pape Diouf, Mada Ba, Salam Diallo, Mamadou Lamine Maïga, Amy Mbengue.
Le groupe du grand frère de Habib Faye (défunt guitariste de Youssou Ndour) a survécu 8 ans (1990-1998) avant de se disloquer. Son leader, Lamine Faye, lui, est tombé dans l’oubli.
12-Viviane Chidid, l’art de capter l’air du temps
Viviane. Elle est dite Reine du Mbalax. Un surnom qui lui va bien. Elle a démarré à Saly en live avant d’atterrir chez Youssou Ndour avec le Super Etoile en 1993 comme choriste. Ce, pour enfin créer son groupe en 2001, «Le Djolof Band» après avoir sorti son premier album intitulé «Entre Nous » en 1999. Depuis, l'auteure de sa "Sama Néné" mène bien sa carrière.
A la base, elle fait du Mbalax, mais s’ouvre aux autres cultures afin d’exporter sa musique. Artiste qui s’adapte à toutes les saisons, Viviane, qui a vu le jour le 29 septembre 1973, suit la direction du courant musical afin d’être en phase avec la tendance du moment. Raison pour laquelle est aimée de toutes les générations. Elle peut faire de la variété, chanter du traditionnel, de la musique moderne, hip-hop, afrobeat et du RnB. Ses clips valent également toujours le coup d'œil.
Avec une plastique qui vend bien, Viviane Chidid est une artiste qui se distingue des autres avec ce bonus. On lui reproche parfois de ne pas exceller en live. Il faut noter que Viviane est une alto. Elle n’est pas soprane. Sa voix ne peut pas atteindre certaines notes car elle est alto, c’est pourquoi, durant ses concerts, elle joue avec des ondulations pour ne pas dégammer. Sinon, elle sait faire.
La maman de Zeyna et Phillipe Ndour (qui est aussi dans le milieu musical) assure l’ambiance lors de ses prestations. Elle sait chauffer son public. Elle se produit beaucoup à l’extérieur mais malgré son ouverture, sa musique n’a pas encore eu le même retentissement à l’international. Le barrière de la langue se pose mais Viviane a encore de nombreuses années pour conquérir le monde.
11-Wally Seck, l’ héritier de Thione Seck
S’il y a un artiste qui a évolué durant ces années, c’est bien Waly Seck. Le Golden boy de la musique sénégalaise. A ses débuts, beaucoup ne croyaient pas en lui. Sa voix n’était pas trop convaincante et c’est à peine si on comprenait ses paroles.
Au fil du temps, le jeune homme a grandi. Une croissance qui lui a permis de gagner en maturité. Aussi bien mentalement que musicalement. Et le fait d’enchaîner les soirées a permis de faire éclore sa voix qui, aujourd’hui, s’est bien affirmée. Elle est devenue plus imposante, plus sûre , plus nette et plus harmonieuse.
Le lead-vocal du groupe Raam Daan et patron du groupe Faramareen music productions est aussi un artiste qui ose au risque de se casser le nez. Une audace qui lui permet de s’imposer dans le milieu alors que son premier projet musical a été dévoilé au grand public en 2007 avec «Bo Dioudo».
Techniquement, il s’est amélioré. A l’image de Viviane, le fils de Thione Seck, né le 27 avril 1985, a diversifié sa musique en s’ouvrant à d’autres cultures musicales. Il a posé une grosse pierre dans la musique sénégalaise. Un travail acharné qui se dénote dans chacun de ses projets. Si Youssou Ndour est incontestablement le roi du Mbalax, Waly a été audacieux au point que ses fans osent le comparer au king.
Il faut reconnaître à Waly son ascension fulgurante et sa belle carrière qui ne fait que commencer. Il a aussi fait des feats avec des artistes étrangers comme Chris Brown. Un bel essai qui malheureusement a été un flop. Mais, étant un artiste qui n’a pas l’intention de rester que dans le cocon du Mbalax, il peut, au fil des ans, se percher au sommet. Et pourquoi pas, devenir le prochain Youssou Ndour.
10-Doudou Ndiaye Rose : La percutante rose immarcescible
Que serait la culture sénégalaise sans le Sabar (instrument de percussion) ? Et que serait le Sabar sans Doudou Ndiaye Coumba Rose ? Cette dernière interrogation témoigne à suffisance l’importance de l’homme dans la promotion de cet instrument. Né d’une famille de griots, Doudou Ndiaye Rose succombe très tôt à l’appel du Tam-Tam. Son ouverture d’esprit et sa volonté de moderniser les percussions vont grandement faciliter son ascension.
Le premier grand défi de Doudou Ndiaye intervient le 4 avril 1960. A l’occasion de la fête de l’indépendance, le Président Léopold Sédar Senghor lui confie 110 tambourinaires pour un spectacle. Par la suite, il entreprend un pèlerinage musical à l’intérieur du pays dans le but de se former aux sonorités traditionnelles.
En 1972, il fait la rencontre de Julien Jouga, célèbre chanteur et maître de chœur sénégalais. Bien au-delà de la musique, les deux hommes s’engagent à œuvrer pour la promotion du dialogue islamo-chretien. Une collaboration qui va notamment aboutir à la sortie du célèbre morceau « Jamm » en 1996. Au niveau international, le percussionniste fait parler son art sur plusieurs scènes. L’une des plus mémorables est son défilé accompagné de son groupe lors des célébrations du Bicentenaire de la Révolution française sur les Champs-Elysées.
Niveau reconnaissance, Doudou Ndiaye croule sous les médailles. Il est d’abord promu par l’ancien président français, François Mitterrand, chevalier des arts et des lettres puis par Abdou Diouf au même titre. Abdoulaye Wade quant à lui l’élève chevalier dans l’Ordre national du lion et grand croix de la Légion d’honneur. La consécration vient de l’UNESCO qui le nomme « Trésor humain vivant ». Décédé le 19 août 2015, Doudou Ndiaye Rose laisse une trace indélébile.
9-Positive Black Soul, duo légendaire
C’est l’histoire de deux artistes unis par les liens sacrés des valeurs communes. Véritables rivaux dans les années 80 en raison de la concurrence entre leur quartier de résidence (amitié 2 et liberté 6), Didier Awadi et Amadou Barry dit Doug E Tee se construisent, chacun de son côté, une notoriété dans la sphère musicale urbaine. Mais en 1989, Didier Awadi invite Doug E Tee à sa fête d’anniversaire.
Ayant en commun plusieurs centres d’intérêts dont le panafricanisme et certaines figures emblématiques sénégalaises, le courant passe très vite entre les deux hommes. Et c’est de cette rencontre que naît le Positive Black Soul (PBS). Fort de leur popularité respective, le groupe ne peine pas à se faire remarquer. Leur réputation connaît même une ascension plutôt fulgurante. Le destin va mettre sur leur route la légende du rap français MC Solaar qui venait se produire à Dakar en 1992.
Impressionné, le rappeur invite le groupe pour des prestations de première partie. Sur le plan national, PBS n’est plus à présenter mais l’envie de s’internationaliser est forte. Dans cette quête, le groupe s’appuie sur ses innombrables qualités en excellant aussi bien dans le rap que le Reggae. Leur influence est telle qu'ils inspirent d’autres groupes de Rap sénégalais. En 1994, les deux rappeurs sortent leur premier album « Boul Falé ».
Cette œuvre les révèle aux yeux du monde. Sur une pente ascendante, Baaba Maal les invite la même année sur son album « Firin' In Fouta » pour le morceau « Swing Yéla ». En 2001, les deux hommes prennent la décision d’entreprendre des carrières solos. Ils se retrouvent en 2009 pour la célébration des 20 ans du groupe à l’occasion d’un concert. Ils récidivent en 2014 pour les 25 ans du groupe avec la sortie de l’album « PBS25 »
8-Souleymane Faye : Le « Bob Dylan » du Djolof
Si la musique avait une âme, elle ne trouverait sans doute pas, au Sénégal, un meilleur corps que celui de Souleymane Faye pour se réincarner. Tant l’ancien lead vocal du groupe Xalam II représente la musique dans ce qu’elle a de plus profond, de plus poétique, de plus authentique et de plus rebelle. Virtuose à la verve et au verbe agréables, Diégo, qui avait des relations conflictuelles avec l’école, qu’il a très tôt quittée (au primaire), a débuté sa carrière en reprenant des tubes phares de la musique anglaise et française qu’il traduisait en Wolof.
« J’évoluais au sein d’un orchestre à l’hôtel Novotel de Dakar. Je reprenais des chansons de Johnny, Goldman, Brel, Brassens… C’est comme ça que j’ai parfait mon français, ayant arrêté mes études à l’école primaire. J’y ai également appris la chorégraphie, le son, la lumière et la danse de ballet», se rappelle-t-il. Son intégration dans le groupe Xalam est d’ailleurs le fruit d’un heureux hasard. C’est Magaye Niang qui, tombé sur le charme de Jules lors d’une prestation au Novotel en 1985, l’a mis en rapport avec son frère Abdoulaye Prosper Niang, leader du groupe Xalam II basé en France.
Une collaboration qui durera le temps d’une rose (il rejoint le groupe en France en 1986 et quitte en fin 1987). « J’avais une famille dont je devais m’occuper. J’ai perdu mon père quand j’avais deux ans et je ne voulais pas que mes enfants vivent cette absence paternelle », justifie celui qu’on surnomme le « Bob Dylan sénégalais ».
Aujourd’hui, du haut de 50 années de carrière, Diégo (né en 1951) ne compte que trois albums : Nitki (2000), Guëw (2001) et Gawlo & Diego avec Coumba Gawlo (2003). Un choix que l’ancien ébéniste devenu roi du Jazz-Mbalax explique ainsi : « je ne fais pas de musique commerciale ».
7-Talla Diagne : De roi de la distribution à prince de la production
Cantine B224 ! Il ne s’agit guère d’un simple emplacement du marché Sandaga de Dakar. La fameuse boutique du commerçant Talla Diagne était, jusqu’à un passé très récent, une grande fabrique à stars. Bien des carrières se sont faites et défaites dans cette petite cantine qui gérait à elle seule, le monopole de la distribution de l’industrie musicale sénégalaise dans son entièreté. Talla Diagne, le baol-baol, tenait à lui-seul les rênes de la distribution dans cette toute petite pièce coincée au cœur du célèbre marché Sandaga.
Son règne sur la production musicale sénégalaise, entre les années 1980 jusqu’au début des années 2000, était sans partage. Même le roi du Mbalakh, Youssou Ndour qui disposait déjà de son label XXL « Jololi », mangeait dans sa main. Le Goat de la musique sénégalaise n’avait jamais osé se passer de ses services car contourner Diagne dans la distribution de ses produits était totalement suicidaire pour un artiste qui veut écouler ses cassettes et CD. Un positionnement stratégique qui faisait de Talla Diagne le maître incontesté de la distribution musicale.
Fort de cette expérience et de cette influence réelle sur l’industrie musicale, Diagne a décidé de se lancer dans la production. Là-bas également toutes les étoiles étaient alignées. En effet, la tentative fit mouche et le label de production, d’édition et de promotion, KSF Productions (Keur Serigne Fallou Productions) propulsera dans son envol de grands noms de la musique comme Kiné Lam (son album Dogo a été produit par KSF), Fatou Guéweul Diouf, Black Mbolo (groupe de rap), Jant Bi (groupe de rap), entre autres.
Sa suprématie s’est effritée avec la digitalisation de la production artistique qui a fini de faire du streaming le remplaçant de la vente physique. Diagne, qui tenait difficilement le coup, a été enfoncé dans le précipice par une affaire d’homicide volontaire en 2011. L’ancien maître de la distribution gérait secrètement un réseau d’émigration clandestine. Il a été incarcéré après le décès d’une sénégalaise des suites d’une hypothermie entre la Grèce et la Turquie.
6-Coumba Gawlo Seck, LA Diva
Bon sang ne saurait mentir. Fille des griots Laye Bamba Seck et Fatou Kiné Mbaye, Coumba Gawlo ne pouvait que suivre les pas de ses géniteurs. D’autant plus que son potentiel musical a été détecté très tôt dès l’âge de 7 ans. Sept ans plus tard, elle remporte le concours « Voix d’or du Sénégal » grâce au morceau « Soweto », en hommage à Nelson Mandela, composé par son père.
Sous l’aile du producteur Ibrahima Sylla, et son label Syllart Records, la jeune chanteuse sort une cassette par an de 1990 à 1994. Cependant, c’est l’album « Seytané » qui va la propulser au devant de la scène nationale. La diva va atteindre le point culminant de sa carrière en 1998 avec son « Yo Malé » enregistré avec le Français Patrick Bruel.
Parmi les morceaux de cet album, c’est la reprise du titre de Myriam Makeba « Pata Pata » qui marquera les esprits à tel point qu’il sera double disque d’or et disque de platine. Deux ans plus tard, Coumba Gawlo fait son come-back au pays avec l’album « Bine Bine » vantant les astuces de séduction des femmes sénégalaises. Parmi sa ribambelle de distinctions, on peut citer son titre de « meilleure artiste de l’Afrique de l’Ouest » aux Kora Awards grâce à l’album « Sa Lii Sa Léé ».
Après des problèmes aux cordes vocales, la chanteuse est contrainte de subir une intervention chirurgicale à la gorge en 2021. Elle effectue son come-back le 7 mars 2022 avec la sortie du clip « Tekk Gui » entonnée avec une voix pleinement retrouvée.
5-Ibra Kassé, le père de la musique Sénégalaise
Il avait le don de transformer en or tout ce qu’il touchait sur le plan musical. En 1960, Ibra Kassé fonde le Miami, l’un des clubs les plus réputés de la capitale dakaroise. Cette discothèque réussit un positionnement rapide grâce aux prestations du groupe musical, le Star Band créé par le propriétaire des lieux. Véritable usine à talents, l’orchestre est un véritable tremplin vers la gloire pour de nombreux chanteurs. Ce qui va faire dire à Ndiouga Dieng que : « Tous ceux qui sont passés entre les mains d’Ibra Kassé sont devenus des stars ».
De Laba Sosseh à Pape Fall ou encore Youssou Ndour, la liste des artistes passés par le Star Band est longue. Ibra Kassé est aussi considéré comme l’introducteur du Tama (instrument de percussion porté sous l’aisselle). Mais des divisions internes vont entraîner les départs de plusieurs chanteurs qui à leur tour formeront des groupes musicaux concurrents tels que : l’orchestra Baobab, l’étoile de Dakar, le Super étoile…
Ibra Kassé prépare aussi sa succession en jetant son fils Alioune Kassé dans le grand bain en tant que chanteur. Ce dernier a, dans une interview, souligné la rigueur de son paternel : « un jour, parce que je chantais apparemment faux, il m’a fait descendre du podium, en plein concert ». A la mort de d’Ibra Kassé en juillet 1992, ce sont ses enfants qui prendront les rênes du club et du groupe. Quelque temps après, le Star Band deviendra le groupe Kassé Star avec comme tête de gondole Alioune Kassé.
4-Orchestra Baobab : Une splendeur qui défie le temps
A l’instar de l’arbre majestueux, symbole du Sénégal, dont il porte le nom, l’Ochestra Baobab n’a jamais plié face à l’usure du temps. Fondé au début des années 1970 par Adrien Senghor, le neveu de l’ancien président poète, Léopold Sédar Senghor, l’orchestre se produisait à l’ultra select club Baobab de Adrien où se retrouvait tout le gratin de Dakar notamment l’aristocratie au pouvoir. Il avait ainsi marqué le Dakar by night avec ses soirées très courues.
Sous la direction du saxophoniste Oumar Barro Ndiaye, l'orchestre Baobab sort des murs du night-club d’Adrien Senghor pour conquérir le Sénégal et le monde. Le projet titanesque s’est révélé être un franc succès car l’orchestre se fait un nom sur l'étendue du territoire national et hors des frontières avec des chanteurs Comme Balla Sidibé, Rudy Gomis, Laye Mboup, Ndiouga Dieng, Thione Seck, Mapenda Seck, Assane Mboup. Ceci, à travers un style musical marqué par un mélange de sonorités cubaines, de mélodies sénégalo-africaines surfant sur du Jazz et de la Soul musique.
Aujourd’hui, cinquante ans après sa création, le Baobab reste inamovible. Malgré la disparition de la quasi-totalité de ses figures ayant causé une longue pause d’une dizaine d’années, ‘’l’arbre’’ s’est régénéré. Le flambeau est désormais porté par les nouveaux membres notamment les fils des illustres disparus dont Zacharia Koité (fils de Mountaga Koité, défunt batteur) et Alpha Dieng (fils aîné de Ndiouga Dieng) qui ont été biberonnés aux mélodies de l’Orchestra Baobab. « L’Orchestra Baobab, c’est la maison de nos pères et personne ne laisse la maison de son père s’effondrer », jurent les nouveaux gardiens du temple dans un entretien avec RFI.
3-Baaba Maal : le héraut de la culture pulaar
Il n’est pas le genre à se laisser cantonner. Né d’une famille de pêcheurs, Baaba Maal est passionné par la musique en grande partie grâce à sa mère qui chante souvent dans des cérémonies. Son baccalauréat en poche, il étudie la musique au conservatoire de Dakar. En marge de sa formation, Baaba part à la rencontre des populations longeant le fleuve Sénégal avec son groupe Yeli Taaré Fouta dont figure son ami de longue date, Mansour Seck.
Le premier gros coup de projecteur intervient en février 1986 lors d’une prestation au théâtre Daniel Sorano avec son groupe le Daande Lenol. Le public sénégalais découvre un artiste chanteur assez particulier alliant aussi bien le chant que la danse. Deux ans plus tard, il sort son premier album « Wango » qui fait grand bruit au Sénégal et chez le voisin mauritanien. Dans l’un des morceaux interprétés, l’artiste évoque la stigmatisation que subissent les noirs et plus particulièrement les Toucouleurs dans le pays.
Une dénonciation qui lui a valu les foudres des autorités mauritaniennes qui ont procédé à la destruction de ses cassettes et de ses disques. Bien loin d’être abattu, Baaba Maal continue d’être productif en sortant les albums Taara et Baayo. A l’échelle internationale, c’est l’album Firin'In Fouta qui le propulse au devant de la scène avec le titre « African Woman » en 1994. Le succès de ce disque est tel qu’il termine deuxième aux Grammy Awards dans la catégorie World Music.
En 2018, il va être à nouveau à l’honneur dans le film Black Panther en étant chanteur et co-auteur de la bande originale. Dans Wakanda Forever, sortie en 2022, Baaba Maal va être de nouveau sollicité cette fois-ci en faisant quelques brèves apparitions dans le film tout en faisant toujours entendre sa somptueuse voix notamment dans un chant en hommage à Chadwick Boseman. Cependant, nombreux sont les mélomanes admirateurs du lead vocal du Daande Lenol estimant qu’il méritait bien de reconnaissance au vu de son immense carrière.
2-Super Diamono : une constellation de légendes
Sous l’influence des sonorités afro-cubaines très en vogue dans le Dakar des années 1970, la musique sénégalaise a enfanté plusieurs orchestres. Mais un groupe de jeunes « rebelles » est venu casser les codes de cette musique ringarde à leurs yeux. Fruit de la fusion, en 1974, entre le Kadd Orchestra de Baïlo Diagne (où Oumar Pène qui rêvait de devenir footballeur, était apprenti chanteur depuis 1972) et le Tropical Jazz, le Diamono (la génération) s’est opposé à la tyrannie du Mbalax pur et dur en imposant sa trouvaille : « l’Afrofeeling » (un mélange de Jazz, funk et reggae relevé par les rythmes traditionnels).
C’est de là, d’ailleurs qu’est née cette rivalité entre ceux qu’on collait l’étiquette de « Orchestre des voyous » pour le look et les idées révolutionnaires de ses membres, le Diamono (devenu Super Diamono en 1976) et le Super étoile de Youssou Ndour. Une ‘’adversité’’ musicale qui a duré près de deux décennies avant un rapprochement inattendu en 1996 avec la collaboration entre le Super Diamono et le Super Etoile dans l’album Euleuk Sibir qui a explosé les ventes.
Académie musicale, le Super Diamono a fait éclore plusieurs talents qui ont marqué la musique sénégalaise : Ismaël Lo, Moussa Ngom, Mamadou Lamine Maïga, Mada Ba, Thio Mbaye, Lamine Faye, Salam Diallo, entre autres. En dehors de la Musique, le Super Diamono, à travers l’Amical des fans Afsud créée en 1989, œuvre également dans le social.
1-Youssou Ndour : Le G.O.A.T
Qui d’autre que lui ? Une question rhétorique comme pour dire que sa place de numéro 1 ne souffre d’aucune contestation. Son titre de « roi du Mbalax » lui a été attribué à l’unanimité. Une reconnaissance fruit d’une carrière qui a su résister à l’impact du temps. A l’âge de 11 ans, il tape dans l’œil d’un musicien qui n’hésite pas à le recommander à l’un des groupes les plus célèbres en ce temps : le Super Diamono. Là-bas, le jeune You fait étalage de son talent et gravit rapidement les échelons. Mais l’adolescent a faim de nouvelles expériences.
Il s’engage de 1975 à 1979 avec le Miami. Il décide, tout juste après, de monter l’Étoile de Dakar avec El Hadji Faye. Mais le scintillement du groupe dans la constellation musicale sénégalaise sera de courte durée et Youssou Ndour crée, par la suite, le Super Étoile de Dakar. N’étant plus à présenter sur la scène nationale, il se lance à la conquête du monde. Bien aidé par son ami, Peter Gabriel, qui lui laisse faire ses premières parties de concert à travers le monde, le leader du Super étoile arrive à tisser des liens avec des artistes internationaux.
Sa carrière internationale va prendre un véritable coup d’accélérateur après un duo avec la chanteuse Neneh Cherry sur le titre « Seven Seconds » qui va d’ailleurs lui valoir un double disque d’or en 1994.
Dans la foulée, il est contacté pour réaliser l’hymne de la coupe du monde 1998 en France « La cour des grands » avec la chanteuse belge Axelle Red. Véritable légende de la musique sénégalaise, Youssou Ndour va, tout au long de sa carrière, réussir à se maintenir sur le devant de la scène et devenir un artiste transgénérationnel. You a pratiquement chanté la vie sous toutes ses formes dans sa vingtaine d’albums.
De l’argent, à la propreté, en passant par la paix avec un point d’honneur sur la thématique de l’amour, Youssou Ndour se veut être un griot des valeurs sur un ton mélancolique et des sonorités joyeuses. La joie, c'est aussi le sentiment ressenti par ses fans, qui répondent toujours présents par milliers à ses grands bals de Bercy (Paris) à Dakar Arena en passant par le CICES.
Sur la base des critères que sont la durée de la carrière, la discographie et l'impact tant sur le plan national qu'international, Seneweb a dressé une liste de 15 illustres personnages de la musique sénégalaise. Faisant la part belle aux chanteurs, ce panthéon musical voit la présence d'autres acteurs oeuvrant ou ayant oeuvré pour le rayonnement de la mélodie vert-jaune-rouge.
15-Salam Diallo : « L’ambianceur » !
Si le Mbalax était un plat, il serait certainement l'assaisonnement qui en relève le goût. Le lead-vocal du « Nokoss (assaisonnement en wolof) band », Salam Diallo, qui a fait ses débuts comme percussionniste et danseur, a tracé son propre sillon : l’ambiance (Slam version Mbalax). L’ancien membre du Super Diamono et de Lemzo Diamono, a lancé sa carrière en solo en 2001, au lendemain de l’éclatement du groupe mythique de Lamine Faye et Cie.
C’est la naissance du Nokoss Band, groupe avec lequel Salam Diallo, « l’ambianceur » de la musique sénégalaise est allé à la conquête des mélomanes du Mbalax au Sénégal et dans la diaspora. En plus de plusieurs apparitions remarquées dans des tubes légendaires de grands chanteurs comme Alioune Mbaye Nder (Pansement), Viviane (waaw), Salam a su s’imposer grâce à ses titres : « Ndokolé » (2004), « Je suis là » (2008), « Goana » (2010).
Son succès a d’ailleurs inspiré un autre percussionniste et danseur, Pape Ndiaye Thiopet qui a lui aussi eu son moment de gloire.
14-Boubacar Diallo alias Dj Boubs, un champion du micro
Qui peut parler de la musique sénégalaise sans citer Dj Boubs ? Il y a joué sa partition. Son nom est indissociable au micro. Il est un héros voire un héraut de la bande FM. De son vrai nom Boubacar Diallo, il a réussi à se frayer un chemin dans le monde des médias grâce à son courage, sa persévérance, son abnégation, son esprit travailleur, son sens de l’écoute et son professionnalisme. Les artistes peuvent témoigner…
Titulaire d’un bac G, Boubacar Diallo a, auparavant, essayé d’autres professions avant d’intégrer, en 1997, le groupe Walfadjri, l’une des premiers groupes privés du Sénégal, fondé par le défunt Sidy Lamine Niasse. Son émission «Sappeu deugine ndatt saay » était très écoutée sur Walf Fm. Dj Boubs participait ainsi, à sa manière, à la promotion de la musique sénégalaise à l’instar du défunt Magatte Wade de la RTS avec «Télé Variétés ».
Le succès n’a jamais eu raison de son humilité. Il poursuit son ascension. Sans scandale. Il assure l’animation des soirées de gala des VIP, fait les plus grandes publicités. Le natif de Rufisque faisait de la production aussi. On le voyait souvent aux côtés du Roi du Mbalax, Youssou Ndour, Mbaye Dièye Faye, Fatou Guéweul Diouf, Kiné Lam, Coumba Gawlo Seck entre autres ténors de la musique sénégalaise. Boubacar Diallo a également propulsé la carrière de beaucoup de jeunes artistes musiciens.
Le propriétaire de Boubs Communication a été le directeur de la programmation musicale de la RFM et concepteur et animateur de l'émission Mbalax «Degueun Taan» avant de devenir un des membres fondateurs du Groupe Emedia Invest. Un groupe de presse que "le Micro d'Or" a lancé avec les journalistes Mamoudou Ibra Kane, Alassane Samba Diop et Mamadou Ndiaye. El Maestro des MC n’a pas encore dit son dernier mot.
13-Lamine Faye : Lemzo a marqué son ‘’Diamono’’ (temps)
Il peut légitimement réclamer à Timbaland (rappeur/producteur américain) la paternité de son fameux studio « Hit Factory ». La vraie usine à « hit » de la musique sénégalaise dans les années 1990 c’était, sans conteste, le groupe Lemzo Diamono drivé par Lamine Faye. Le génie de la guitare qui s’ennuyait au Super Diamono de ses grands frères Oumar Pène et Ismaël Lo, lance son propre groupe avec comme projet : révolutionner le Mbalax. L’idée a eu un franc succès.
Son Mbalax amélioré, joué sur des notes de Marimba, fait fureur avec des tubes légendaires qui sont restés dans les annales : Setsima (My lover) ; Simb (faux lion) ; Cocorico ; Atterrissage ; Marimbalax… Usine à hits, Lemzo Diamono était également une pépinière de jeunes talents. Il a produit entre autres grands noms de la musique sénégalaise : Alioune Mbaye Nder, Fallou Dieng, Pape Diouf, Mada Ba, Salam Diallo, Mamadou Lamine Maïga, Amy Mbengue.
Le groupe du grand frère de Habib Faye (défunt guitariste de Youssou Ndour) a survécu 8 ans (1990-1998) avant de se disloquer. Son leader, Lamine Faye, lui, est tombé dans l’oubli.
12-Viviane Chidid, l’art de capter l’air du temps
Viviane. Elle est dite Reine du Mbalax. Un surnom qui lui va bien. Elle a démarré à Saly en live avant d’atterrir chez Youssou Ndour avec le Super Etoile en 1993 comme choriste. Ce, pour enfin créer son groupe en 2001, «Le Djolof Band» après avoir sorti son premier album intitulé «Entre Nous » en 1999. Depuis, l'auteure de sa "Sama Néné" mène bien sa carrière.
A la base, elle fait du Mbalax, mais s’ouvre aux autres cultures afin d’exporter sa musique. Artiste qui s’adapte à toutes les saisons, Viviane, qui a vu le jour le 29 septembre 1973, suit la direction du courant musical afin d’être en phase avec la tendance du moment. Raison pour laquelle est aimée de toutes les générations. Elle peut faire de la variété, chanter du traditionnel, de la musique moderne, hip-hop, afrobeat et du RnB. Ses clips valent également toujours le coup d'œil.
Avec une plastique qui vend bien, Viviane Chidid est une artiste qui se distingue des autres avec ce bonus. On lui reproche parfois de ne pas exceller en live. Il faut noter que Viviane est une alto. Elle n’est pas soprane. Sa voix ne peut pas atteindre certaines notes car elle est alto, c’est pourquoi, durant ses concerts, elle joue avec des ondulations pour ne pas dégammer. Sinon, elle sait faire.
La maman de Zeyna et Phillipe Ndour (qui est aussi dans le milieu musical) assure l’ambiance lors de ses prestations. Elle sait chauffer son public. Elle se produit beaucoup à l’extérieur mais malgré son ouverture, sa musique n’a pas encore eu le même retentissement à l’international. Le barrière de la langue se pose mais Viviane a encore de nombreuses années pour conquérir le monde.
11-Wally Seck, l’ héritier de Thione Seck
S’il y a un artiste qui a évolué durant ces années, c’est bien Waly Seck. Le Golden boy de la musique sénégalaise. A ses débuts, beaucoup ne croyaient pas en lui. Sa voix n’était pas trop convaincante et c’est à peine si on comprenait ses paroles.
Au fil du temps, le jeune homme a grandi. Une croissance qui lui a permis de gagner en maturité. Aussi bien mentalement que musicalement. Et le fait d’enchaîner les soirées a permis de faire éclore sa voix qui, aujourd’hui, s’est bien affirmée. Elle est devenue plus imposante, plus sûre , plus nette et plus harmonieuse.
Le lead-vocal du groupe Raam Daan et patron du groupe Faramareen music productions est aussi un artiste qui ose au risque de se casser le nez. Une audace qui lui permet de s’imposer dans le milieu alors que son premier projet musical a été dévoilé au grand public en 2007 avec «Bo Dioudo».
Techniquement, il s’est amélioré. A l’image de Viviane, le fils de Thione Seck, né le 27 avril 1985, a diversifié sa musique en s’ouvrant à d’autres cultures musicales. Il a posé une grosse pierre dans la musique sénégalaise. Un travail acharné qui se dénote dans chacun de ses projets. Si Youssou Ndour est incontestablement le roi du Mbalax, Waly a été audacieux au point que ses fans osent le comparer au king.
Il faut reconnaître à Waly son ascension fulgurante et sa belle carrière qui ne fait que commencer. Il a aussi fait des feats avec des artistes étrangers comme Chris Brown. Un bel essai qui malheureusement a été un flop. Mais, étant un artiste qui n’a pas l’intention de rester que dans le cocon du Mbalax, il peut, au fil des ans, se percher au sommet. Et pourquoi pas, devenir le prochain Youssou Ndour.
10-Doudou Ndiaye Rose : La percutante rose immarcescible
Que serait la culture sénégalaise sans le Sabar (instrument de percussion) ? Et que serait le Sabar sans Doudou Ndiaye Coumba Rose ? Cette dernière interrogation témoigne à suffisance l’importance de l’homme dans la promotion de cet instrument. Né d’une famille de griots, Doudou Ndiaye Rose succombe très tôt à l’appel du Tam-Tam. Son ouverture d’esprit et sa volonté de moderniser les percussions vont grandement faciliter son ascension.
Le premier grand défi de Doudou Ndiaye intervient le 4 avril 1960. A l’occasion de la fête de l’indépendance, le Président Léopold Sédar Senghor lui confie 110 tambourinaires pour un spectacle. Par la suite, il entreprend un pèlerinage musical à l’intérieur du pays dans le but de se former aux sonorités traditionnelles.
En 1972, il fait la rencontre de Julien Jouga, célèbre chanteur et maître de chœur sénégalais. Bien au-delà de la musique, les deux hommes s’engagent à œuvrer pour la promotion du dialogue islamo-chretien. Une collaboration qui va notamment aboutir à la sortie du célèbre morceau « Jamm » en 1996. Au niveau international, le percussionniste fait parler son art sur plusieurs scènes. L’une des plus mémorables est son défilé accompagné de son groupe lors des célébrations du Bicentenaire de la Révolution française sur les Champs-Elysées.
Niveau reconnaissance, Doudou Ndiaye croule sous les médailles. Il est d’abord promu par l’ancien président français, François Mitterrand, chevalier des arts et des lettres puis par Abdou Diouf au même titre. Abdoulaye Wade quant à lui l’élève chevalier dans l’Ordre national du lion et grand croix de la Légion d’honneur. La consécration vient de l’UNESCO qui le nomme « Trésor humain vivant ». Décédé le 19 août 2015, Doudou Ndiaye Rose laisse une trace indélébile.
9-Positive Black Soul, duo légendaire
C’est l’histoire de deux artistes unis par les liens sacrés des valeurs communes. Véritables rivaux dans les années 80 en raison de la concurrence entre leur quartier de résidence (amitié 2 et liberté 6), Didier Awadi et Amadou Barry dit Doug E Tee se construisent, chacun de son côté, une notoriété dans la sphère musicale urbaine. Mais en 1989, Didier Awadi invite Doug E Tee à sa fête d’anniversaire.
Ayant en commun plusieurs centres d’intérêts dont le panafricanisme et certaines figures emblématiques sénégalaises, le courant passe très vite entre les deux hommes. Et c’est de cette rencontre que naît le Positive Black Soul (PBS). Fort de leur popularité respective, le groupe ne peine pas à se faire remarquer. Leur réputation connaît même une ascension plutôt fulgurante. Le destin va mettre sur leur route la légende du rap français MC Solaar qui venait se produire à Dakar en 1992.
Impressionné, le rappeur invite le groupe pour des prestations de première partie. Sur le plan national, PBS n’est plus à présenter mais l’envie de s’internationaliser est forte. Dans cette quête, le groupe s’appuie sur ses innombrables qualités en excellant aussi bien dans le rap que le Reggae. Leur influence est telle qu'ils inspirent d’autres groupes de Rap sénégalais. En 1994, les deux rappeurs sortent leur premier album « Boul Falé ».
Cette œuvre les révèle aux yeux du monde. Sur une pente ascendante, Baaba Maal les invite la même année sur son album « Firin' In Fouta » pour le morceau « Swing Yéla ». En 2001, les deux hommes prennent la décision d’entreprendre des carrières solos. Ils se retrouvent en 2009 pour la célébration des 20 ans du groupe à l’occasion d’un concert. Ils récidivent en 2014 pour les 25 ans du groupe avec la sortie de l’album « PBS25 »
8-Souleymane Faye : Le « Bob Dylan » du Djolof
Si la musique avait une âme, elle ne trouverait sans doute pas, au Sénégal, un meilleur corps que celui de Souleymane Faye pour se réincarner. Tant l’ancien lead vocal du groupe Xalam II représente la musique dans ce qu’elle a de plus profond, de plus poétique, de plus authentique et de plus rebelle. Virtuose à la verve et au verbe agréables, Diégo, qui avait des relations conflictuelles avec l’école, qu’il a très tôt quittée (au primaire), a débuté sa carrière en reprenant des tubes phares de la musique anglaise et française qu’il traduisait en Wolof.
« J’évoluais au sein d’un orchestre à l’hôtel Novotel de Dakar. Je reprenais des chansons de Johnny, Goldman, Brel, Brassens… C’est comme ça que j’ai parfait mon français, ayant arrêté mes études à l’école primaire. J’y ai également appris la chorégraphie, le son, la lumière et la danse de ballet», se rappelle-t-il. Son intégration dans le groupe Xalam est d’ailleurs le fruit d’un heureux hasard. C’est Magaye Niang qui, tombé sur le charme de Jules lors d’une prestation au Novotel en 1985, l’a mis en rapport avec son frère Abdoulaye Prosper Niang, leader du groupe Xalam II basé en France.
Une collaboration qui durera le temps d’une rose (il rejoint le groupe en France en 1986 et quitte en fin 1987). « J’avais une famille dont je devais m’occuper. J’ai perdu mon père quand j’avais deux ans et je ne voulais pas que mes enfants vivent cette absence paternelle », justifie celui qu’on surnomme le « Bob Dylan sénégalais ».
Aujourd’hui, du haut de 50 années de carrière, Diégo (né en 1951) ne compte que trois albums : Nitki (2000), Guëw (2001) et Gawlo & Diego avec Coumba Gawlo (2003). Un choix que l’ancien ébéniste devenu roi du Jazz-Mbalax explique ainsi : « je ne fais pas de musique commerciale ».
7-Talla Diagne : De roi de la distribution à prince de la production
Cantine B224 ! Il ne s’agit guère d’un simple emplacement du marché Sandaga de Dakar. La fameuse boutique du commerçant Talla Diagne était, jusqu’à un passé très récent, une grande fabrique à stars. Bien des carrières se sont faites et défaites dans cette petite cantine qui gérait à elle seule, le monopole de la distribution de l’industrie musicale sénégalaise dans son entièreté. Talla Diagne, le baol-baol, tenait à lui-seul les rênes de la distribution dans cette toute petite pièce coincée au cœur du célèbre marché Sandaga.
Son règne sur la production musicale sénégalaise, entre les années 1980 jusqu’au début des années 2000, était sans partage. Même le roi du Mbalakh, Youssou Ndour qui disposait déjà de son label XXL « Jololi », mangeait dans sa main. Le Goat de la musique sénégalaise n’avait jamais osé se passer de ses services car contourner Diagne dans la distribution de ses produits était totalement suicidaire pour un artiste qui veut écouler ses cassettes et CD. Un positionnement stratégique qui faisait de Talla Diagne le maître incontesté de la distribution musicale.
Fort de cette expérience et de cette influence réelle sur l’industrie musicale, Diagne a décidé de se lancer dans la production. Là-bas également toutes les étoiles étaient alignées. En effet, la tentative fit mouche et le label de production, d’édition et de promotion, KSF Productions (Keur Serigne Fallou Productions) propulsera dans son envol de grands noms de la musique comme Kiné Lam (son album Dogo a été produit par KSF), Fatou Guéweul Diouf, Black Mbolo (groupe de rap), Jant Bi (groupe de rap), entre autres.
Sa suprématie s’est effritée avec la digitalisation de la production artistique qui a fini de faire du streaming le remplaçant de la vente physique. Diagne, qui tenait difficilement le coup, a été enfoncé dans le précipice par une affaire d’homicide volontaire en 2011. L’ancien maître de la distribution gérait secrètement un réseau d’émigration clandestine. Il a été incarcéré après le décès d’une sénégalaise des suites d’une hypothermie entre la Grèce et la Turquie.
6-Coumba Gawlo Seck, LA Diva
Bon sang ne saurait mentir. Fille des griots Laye Bamba Seck et Fatou Kiné Mbaye, Coumba Gawlo ne pouvait que suivre les pas de ses géniteurs. D’autant plus que son potentiel musical a été détecté très tôt dès l’âge de 7 ans. Sept ans plus tard, elle remporte le concours « Voix d’or du Sénégal » grâce au morceau « Soweto », en hommage à Nelson Mandela, composé par son père.
Sous l’aile du producteur Ibrahima Sylla, et son label Syllart Records, la jeune chanteuse sort une cassette par an de 1990 à 1994. Cependant, c’est l’album « Seytané » qui va la propulser au devant de la scène nationale. La diva va atteindre le point culminant de sa carrière en 1998 avec son « Yo Malé » enregistré avec le Français Patrick Bruel.
Parmi les morceaux de cet album, c’est la reprise du titre de Myriam Makeba « Pata Pata » qui marquera les esprits à tel point qu’il sera double disque d’or et disque de platine. Deux ans plus tard, Coumba Gawlo fait son come-back au pays avec l’album « Bine Bine » vantant les astuces de séduction des femmes sénégalaises. Parmi sa ribambelle de distinctions, on peut citer son titre de « meilleure artiste de l’Afrique de l’Ouest » aux Kora Awards grâce à l’album « Sa Lii Sa Léé ».
Après des problèmes aux cordes vocales, la chanteuse est contrainte de subir une intervention chirurgicale à la gorge en 2021. Elle effectue son come-back le 7 mars 2022 avec la sortie du clip « Tekk Gui » entonnée avec une voix pleinement retrouvée.
5-Ibra Kassé, le père de la musique Sénégalaise
Il avait le don de transformer en or tout ce qu’il touchait sur le plan musical. En 1960, Ibra Kassé fonde le Miami, l’un des clubs les plus réputés de la capitale dakaroise. Cette discothèque réussit un positionnement rapide grâce aux prestations du groupe musical, le Star Band créé par le propriétaire des lieux. Véritable usine à talents, l’orchestre est un véritable tremplin vers la gloire pour de nombreux chanteurs. Ce qui va faire dire à Ndiouga Dieng que : « Tous ceux qui sont passés entre les mains d’Ibra Kassé sont devenus des stars ».
De Laba Sosseh à Pape Fall ou encore Youssou Ndour, la liste des artistes passés par le Star Band est longue. Ibra Kassé est aussi considéré comme l’introducteur du Tama (instrument de percussion porté sous l’aisselle). Mais des divisions internes vont entraîner les départs de plusieurs chanteurs qui à leur tour formeront des groupes musicaux concurrents tels que : l’orchestra Baobab, l’étoile de Dakar, le Super étoile…
Ibra Kassé prépare aussi sa succession en jetant son fils Alioune Kassé dans le grand bain en tant que chanteur. Ce dernier a, dans une interview, souligné la rigueur de son paternel : « un jour, parce que je chantais apparemment faux, il m’a fait descendre du podium, en plein concert ». A la mort de d’Ibra Kassé en juillet 1992, ce sont ses enfants qui prendront les rênes du club et du groupe. Quelque temps après, le Star Band deviendra le groupe Kassé Star avec comme tête de gondole Alioune Kassé.
4-Orchestra Baobab : Une splendeur qui défie le temps
A l’instar de l’arbre majestueux, symbole du Sénégal, dont il porte le nom, l’Ochestra Baobab n’a jamais plié face à l’usure du temps. Fondé au début des années 1970 par Adrien Senghor, le neveu de l’ancien président poète, Léopold Sédar Senghor, l’orchestre se produisait à l’ultra select club Baobab de Adrien où se retrouvait tout le gratin de Dakar notamment l’aristocratie au pouvoir. Il avait ainsi marqué le Dakar by night avec ses soirées très courues.
Sous la direction du saxophoniste Oumar Barro Ndiaye, l'orchestre Baobab sort des murs du night-club d’Adrien Senghor pour conquérir le Sénégal et le monde. Le projet titanesque s’est révélé être un franc succès car l’orchestre se fait un nom sur l'étendue du territoire national et hors des frontières avec des chanteurs Comme Balla Sidibé, Rudy Gomis, Laye Mboup, Ndiouga Dieng, Thione Seck, Mapenda Seck, Assane Mboup. Ceci, à travers un style musical marqué par un mélange de sonorités cubaines, de mélodies sénégalo-africaines surfant sur du Jazz et de la Soul musique.
Aujourd’hui, cinquante ans après sa création, le Baobab reste inamovible. Malgré la disparition de la quasi-totalité de ses figures ayant causé une longue pause d’une dizaine d’années, ‘’l’arbre’’ s’est régénéré. Le flambeau est désormais porté par les nouveaux membres notamment les fils des illustres disparus dont Zacharia Koité (fils de Mountaga Koité, défunt batteur) et Alpha Dieng (fils aîné de Ndiouga Dieng) qui ont été biberonnés aux mélodies de l’Orchestra Baobab. « L’Orchestra Baobab, c’est la maison de nos pères et personne ne laisse la maison de son père s’effondrer », jurent les nouveaux gardiens du temple dans un entretien avec RFI.
3-Baaba Maal : le héraut de la culture pulaar
Il n’est pas le genre à se laisser cantonner. Né d’une famille de pêcheurs, Baaba Maal est passionné par la musique en grande partie grâce à sa mère qui chante souvent dans des cérémonies. Son baccalauréat en poche, il étudie la musique au conservatoire de Dakar. En marge de sa formation, Baaba part à la rencontre des populations longeant le fleuve Sénégal avec son groupe Yeli Taaré Fouta dont figure son ami de longue date, Mansour Seck.
Le premier gros coup de projecteur intervient en février 1986 lors d’une prestation au théâtre Daniel Sorano avec son groupe le Daande Lenol. Le public sénégalais découvre un artiste chanteur assez particulier alliant aussi bien le chant que la danse. Deux ans plus tard, il sort son premier album « Wango » qui fait grand bruit au Sénégal et chez le voisin mauritanien. Dans l’un des morceaux interprétés, l’artiste évoque la stigmatisation que subissent les noirs et plus particulièrement les Toucouleurs dans le pays.
Une dénonciation qui lui a valu les foudres des autorités mauritaniennes qui ont procédé à la destruction de ses cassettes et de ses disques. Bien loin d’être abattu, Baaba Maal continue d’être productif en sortant les albums Taara et Baayo. A l’échelle internationale, c’est l’album Firin'In Fouta qui le propulse au devant de la scène avec le titre « African Woman » en 1994. Le succès de ce disque est tel qu’il termine deuxième aux Grammy Awards dans la catégorie World Music.
En 2018, il va être à nouveau à l’honneur dans le film Black Panther en étant chanteur et co-auteur de la bande originale. Dans Wakanda Forever, sortie en 2022, Baaba Maal va être de nouveau sollicité cette fois-ci en faisant quelques brèves apparitions dans le film tout en faisant toujours entendre sa somptueuse voix notamment dans un chant en hommage à Chadwick Boseman. Cependant, nombreux sont les mélomanes admirateurs du lead vocal du Daande Lenol estimant qu’il méritait bien de reconnaissance au vu de son immense carrière.
2-Super Diamono : une constellation de légendes
Sous l’influence des sonorités afro-cubaines très en vogue dans le Dakar des années 1970, la musique sénégalaise a enfanté plusieurs orchestres. Mais un groupe de jeunes « rebelles » est venu casser les codes de cette musique ringarde à leurs yeux. Fruit de la fusion, en 1974, entre le Kadd Orchestra de Baïlo Diagne (où Oumar Pène qui rêvait de devenir footballeur, était apprenti chanteur depuis 1972) et le Tropical Jazz, le Diamono (la génération) s’est opposé à la tyrannie du Mbalax pur et dur en imposant sa trouvaille : « l’Afrofeeling » (un mélange de Jazz, funk et reggae relevé par les rythmes traditionnels).
C’est de là, d’ailleurs qu’est née cette rivalité entre ceux qu’on collait l’étiquette de « Orchestre des voyous » pour le look et les idées révolutionnaires de ses membres, le Diamono (devenu Super Diamono en 1976) et le Super étoile de Youssou Ndour. Une ‘’adversité’’ musicale qui a duré près de deux décennies avant un rapprochement inattendu en 1996 avec la collaboration entre le Super Diamono et le Super Etoile dans l’album Euleuk Sibir qui a explosé les ventes.
Académie musicale, le Super Diamono a fait éclore plusieurs talents qui ont marqué la musique sénégalaise : Ismaël Lo, Moussa Ngom, Mamadou Lamine Maïga, Mada Ba, Thio Mbaye, Lamine Faye, Salam Diallo, entre autres. En dehors de la Musique, le Super Diamono, à travers l’Amical des fans Afsud créée en 1989, œuvre également dans le social.
1-Youssou Ndour : Le G.O.A.T
Qui d’autre que lui ? Une question rhétorique comme pour dire que sa place de numéro 1 ne souffre d’aucune contestation. Son titre de « roi du Mbalax » lui a été attribué à l’unanimité. Une reconnaissance fruit d’une carrière qui a su résister à l’impact du temps. A l’âge de 11 ans, il tape dans l’œil d’un musicien qui n’hésite pas à le recommander à l’un des groupes les plus célèbres en ce temps : le Super Diamono. Là-bas, le jeune You fait étalage de son talent et gravit rapidement les échelons. Mais l’adolescent a faim de nouvelles expériences.
Il s’engage de 1975 à 1979 avec le Miami. Il décide, tout juste après, de monter l’Étoile de Dakar avec El Hadji Faye. Mais le scintillement du groupe dans la constellation musicale sénégalaise sera de courte durée et Youssou Ndour crée, par la suite, le Super Étoile de Dakar. N’étant plus à présenter sur la scène nationale, il se lance à la conquête du monde. Bien aidé par son ami, Peter Gabriel, qui lui laisse faire ses premières parties de concert à travers le monde, le leader du Super étoile arrive à tisser des liens avec des artistes internationaux.
Sa carrière internationale va prendre un véritable coup d’accélérateur après un duo avec la chanteuse Neneh Cherry sur le titre « Seven Seconds » qui va d’ailleurs lui valoir un double disque d’or en 1994.
Dans la foulée, il est contacté pour réaliser l’hymne de la coupe du monde 1998 en France « La cour des grands » avec la chanteuse belge Axelle Red. Véritable légende de la musique sénégalaise, Youssou Ndour va, tout au long de sa carrière, réussir à se maintenir sur le devant de la scène et devenir un artiste transgénérationnel. You a pratiquement chanté la vie sous toutes ses formes dans sa vingtaine d’albums.
De l’argent, à la propreté, en passant par la paix avec un point d’honneur sur la thématique de l’amour, Youssou Ndour se veut être un griot des valeurs sur un ton mélancolique et des sonorités joyeuses. La joie, c'est aussi le sentiment ressenti par ses fans, qui répondent toujours présents par milliers à ses grands bals de Bercy (Paris) à Dakar Arena en passant par le CICES.
61 Commentaires
Ou vous avez laissé doudou sow du number one?
Karim$
En Février, 2023 (12:13 PM)Reply_author
En Février, 2023 (12:47 PM)Reply_author
En Février, 2023 (14:16 PM)Il est nul votre classement seneweb!
Reply_author
En Février, 2023 (14:24 PM)Reply_author
En Février, 2023 (15:03 PM)Xx
En Février, 2023 (15:16 PM)Reply_author
En Février, 2023 (15:30 PM)92330
En Février, 2023 (15:41 PM)à la place ils nous parle de salam diallo
Reply_authorahmadou Gueye
En Février, 2023 (03:40 AM)Reply
En Février, 2023 (14:56 PM)..
Reply_author
En Février, 2023 (16:27 PM)Bakary
En Février, 2023 (12:07 PM)Un Passant
En Février, 2023 (12:07 PM)Reply_author
En Février, 2023 (15:47 PM)Big
En Février, 2023 (12:15 PM)Fake
En Février, 2023 (12:19 PM)Reply Author
En Février, 2023 (12:28 PM)Bext
En Février, 2023 (12:29 PM)classement mensongère
Reply
En Février, 2023 (15:00 PM)..
Moi
En Février, 2023 (12:35 PM)Reply_author
En Février, 2023 (10:13 AM)Vérifier
En Février, 2023 (10:14 AM)Melomane
En Février, 2023 (12:39 PM)Makhou
En Février, 2023 (12:49 PM)Thiey
En Février, 2023 (12:49 PM)Zzzz
En Février, 2023 (13:03 PM)Sembe
En Février, 2023 (13:09 PM)Reply_author
En Février, 2023 (14:20 PM)Hjhh
En Février, 2023 (13:23 PM)Foulbes!!!
En Février, 2023 (13:46 PM)FOULBES!!!
Lemzodiamono
En Février, 2023 (13:51 PM)Man
En Février, 2023 (14:49 PM)Les trois groupes cités ont silloné le monde pour amener la musique Sénégalaise en dehors de nos frontières.
Faites des recherhes poussées avant de produire des trucs bidons.
Wasalam
Aboubacar Eros Sissoko
En Février, 2023 (14:57 PM)Les Touré Kounda devraient figurer
Tout comme Alla Seck le bayer Fall
Ismaela Lo
Thione Seck
Fatou Gawlo Seck
Et tant d'autres ayant fait la gloire de la musique sénégalaise à travers le monde
Reply_author
En Février, 2023 (15:52 PM)Thier
En Février, 2023 (15:08 PM)quand vous faites un article il faut aller au debut du travail.
Idson
En Février, 2023 (15:44 PM)Zs
En Février, 2023 (16:11 PM)La Presse Est Morte
En Février, 2023 (16:23 PM)Thiey Lii
En Février, 2023 (16:43 PM)Mbaye
En Février, 2023 (18:18 PM)qu'Allah les aide à arreter trés tot
MAGUETTE WADE
SONIA
Melomane
En Février, 2023 (21:27 PM)Salam
En Février, 2023 (21:49 PM)Thione ?
Ismaila Lo?
Xalam 2?
Super
En Février, 2023 (22:48 PM)Le Commentateur
En Février, 2023 (23:35 PM)Il y a des musiciens,
Il y a des croupe, il faut bien préciser !
Babisto
En Février, 2023 (13:05 PM)Bene
En Février, 2023 (16:28 PM)Respecter la musique sénégalaise way !
Na Ndao
En Février, 2023 (13:28 PM)Touksou
En Juin, 2023 (11:04 AM)Foulbes!!!
En Juin, 2023 (11:08 AM)Diagne
En Juin, 2023 (12:33 PM)Oumar
En Juin, 2023 (13:39 PM)"Focus 2024" lol
la musique est haram
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