Le numéro deux de la junte guinéenne, le ministre de la Défense Sékouba Konaté, s’est engagé mercredi à initier le retour à un gouvernement civil et a annoncé qu’il faudrait au chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, encore du temps pour se rétablir après la tentative d’assassinat dont il a été victime le 3 décembre.Les déclarations de Konaté, dans une allocution à la télévision nationale guinéenne, sont le signe le plus évident à ce jour montrant que l’avenir politique de Camara est compromis. "Sa vie n’est pas en danger mais il faut du temps et de la patience et un suivi médical pendant un certain temps pour qu’il se rétablisse", a affirmé Konaté. "Il nous faut poser des actes allant dans le sens de l’apaisement, de l’unité de tous les Guinéens, de la refondation de notre Etat et notre système politique".
"Pour ce faire, et conformément aux accords de Ouagadougou, nous décidons, à partir de l’instant, du choix d’un Premier ministre issu de l’opposition désigné par elle-même, qui engagera avec l’ensemble des structures politiques et sociales du pays des discussions en vue de la mise en place d’un gouvernement de transition d’union nationale", a-t-il ajouté.
Konaté a aussi affirmé attendre d’un futur gouvernement de transition qu’il décide d’une nouvelle date de tenue des élections, initialement prévues pour ce mois-ci mais reportées par la crise politique.
Dadis bis.. ?
"La chose la plus importante est de rétablir la confiance entre le gouvernement et les gouvernés", a laissé entendre le nouvel Homme fort qui s’est rendu au chevet de Camara cette semaine à l’hôpital, et a eu des entretiens avec des diplomates américains et français qui se sont employés à le persuader de permettre le retour à un pouvoir civil en Guinée, en l’absence de Camara. Si l’on ignore dans quelle mesure Konaté remplacera ou non Camara dans un gouvernement de transition, il assure qu’il ne s’accrochera pas au pouvoir : "Je n’hésiterai pas un moment à démissionner si j’ai l’impression que je prêche dans le désert et vais à l’encontre de l’histoire et de la volonté du peuple", a-t-il dit dans son allocution.
Parmi les possibles candidats au poste de Premier ministre, dans les rangs de l’opposition, figurent Jean-Marie Doré, François Lonceny Fall et Sidya Touré. Comme Camara, Doré est originaire de la Guinée forestière, région où vivent plusieurs minorités ethniques qui, de longue date, s’estiment sous-représentées dans les instances du pouvoir.
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