Le 26 août au soir, Sékouba Konaté, accompagné de Blaise Compaoré, rend visite à Moussa Dadis Camara, qui poursuit sa convalescence à la Villa des hôtes, dans le quartier Ouaga-2000. La rencontre entre les trois hommes est tendue. Dans une longue tirade, Dadis reproche à celui qu’il appelait dans tous ses discours « mon ami Sékouba Konaté » de l’avoir abandonné à son triste sort et de se montrer distant, voire méprisant, à son égard.
Ce dernier réplique calmement mais fermement?: « Depuis que tu vis à Ouaga, tu ne m’as soumis aucune demande que je n’ai pas satisfaite. Tu ne m’as pas informé de la mort de ton fils ni de l’arrivée de ta femme à Conakry pour accompagner le corps. Je me suis quand même rendu à ton domicile pour présenter mes condoléances. »
Les deux hommes éprouvent du ressentiment l’un envers l’autre. Dadis n’a jamais pardonné à son « intérimaire » de l’avoir écarté du pouvoir et tenu éloigné du pays, de connivence avec la communauté internationale. Sékouba Konaté accuse son prédécesseur d’être derrière les manœuvres de déstabilisation en Guinée forestière, sa région d’origine.
Enfin, Dadis a l’impression d’avoir tout perdu dans l’opération (sa santé, sa réputation et même sa liberté si la Cour pénale internationale venait à le poursuivre pour les massacres du 28 septembre 2009), alors que son « ami » a tout gagné (les honneurs, une sortie honorable et un avenir plus prometteur…).
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