L’Assemblée Nationale du Sénégal est en phase d’enregistrer dans son palmarès de record un autre tripatouillage de la constitution de notre chère République depuis « l’alternance piégée ». Cette fois ci, certainement le plus grave, car ne s’agissant rien d’autre que de voter le Projet de loi créant une nouvelle institution fantasme au Sénégal pour juste satisfaire le désir de leur « maître » de contourner la souveraineté du peuple. Ce projet, nait étrangement juste au lendemain des élections régionales et locales passées, qui a vu la débâcle du camp présidentiel, est entrain de bénéficier précipitamment d’une procédure d’urgence comme s’il s’agissait d’une question d’intérêt national très pressante ou mieux de vie ou de mort. Ayant reçu la démonstration des sénégalais de l’impossibilité de passer par les urnes pour nous imposer son successeur choisi, il nous prépare un coup d’état à la hauteur de celui qui a porté le Président Abdou Diouf à la magistrature suprême en 1981. Grâce à la vigilance de certains journalistes, cette manœuvre, qui, jusqu’ici, est passée inaperçue avec l’indifférence presque totale des politiciens, commence à faire l’actualité ( espérons qu’il ne soit pas trop tard ).
J’avais abouti à cette analyse déjà au soir du 3 avril à la suite du discours traditionnel. Depuis lors, j’ai tout fait pour contacter en vain les « leaders » de l’opposition afin de les alerter et de collaborer à un combat musclé contre cet énième dérapage de Wade. Donc, je me demande tout bonnement où sont ces opposants qui prétendent diriger demain le pays? On a vraiment pas besoin d’être un génie pour comprendre les intentions de notre cher Président. Au lieu de se laisser distraire par cette espèce de remaniement ministériel interminable depuis maintenant une semaine avec des nominations et des réhabilitations au rythme des jours, il leur faudrait un peu plus de vigilance, ne serait-ce que pour mériter le choix de bon nombre de sénégalais à l’issue du scrutin du 22 mars.
Je crois que l’heure n’est plus au mutisme ou à la résignation car s’il crée ce poste de Vice-président, au-delà de tout ce que cela comporte en terme de changement de la configuration institutionnelle de notre pays, d’une ultérieure fragilisation de notre démocratie et de l’aggravement davantage du train de vie de l’Etat face aux multiples problèmes socio-économiques et budgétaires du pays, nul ne pourra plus jamais lui empêcher de « nommer » le quatrième Président de l’histoire de la République du Sénégal.
S’il a ses moutons de panurge aux deux chambres du parlement, nous, nous avons le devoir de nous mobiliser contre ce maudit projet de loi et d’emblée nous organiser et d’étudier tous les voies et moyens pour contrecarrer cette machination, allant des manifestations de masses au référendum induit par le peuple.
Je lance un appel solennel très senti à tous les patriotes sénégalaises et sénégalais, sans distinctions aucunes d’ethnie ou de race, de confession religieuse ou de confrérie, de sensibilité politique ou de statut civile, de résidence au Sénégal ou à l’étranger, de mener ensemble ce combat à l’envergure de la lutte pour l’indépendance sous l’emprise d’un régime résolu à remplacer la volonté du peuple qui, pourtant, l’a démocratiquement plébiscité pour incarner un « Gouvernement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple ».
M. DIOBAYE P. Ibrahima
Sénégalais de la diaspora
Initiateur du Mouvement
SOS Sénégal, WALU SUNUREW
e-mail : sos.senegal@ymail.com
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