Pas le biologique, ministre d’État. Non ! Pas l’adoptif, maire de Thiès. Mais le spirituel, de l’autre côté de nos terres, Chef de l’Etat de la Guinée (décidément, qu’ils occupent tous des postes de responsabilité publique, vos fils. Quel honneur pour un père !).
Papa Wade, terme affectueux qu’il a employé pour rentrer dans vos grâces vous a ému, séduit. Et vous avez plaidé auprès de la communauté internationale qui a finalement légitimé son pouvoir de fait. Sa communauté nationale l’a aussi adopté, convaincue de sa profession de foi de remettre au terme de la transition le pouvoir au civil. Au fil des jours, obnubilé par les charmes dorés du pouvoir à l’image de son frère d’armes, Robert Gueï de la Côte d’Ivoire voisine, votre « Fils » se fait de plus en plus autoritaire, menaçant, humiliant Ambassadeurs, hauts fonctionnaires de l’Etat et opposants.
Le 28 septembre dernier, date anniversaire du retentissant « non » de Sékou Touré à la Communauté française du Général De Gaulle, votre fils Dadis a commis une boucherie. Sa troupe a tué, violé, blessé des Guinéens qui manifestaient pour qu’il respecte ses engagements.
Papa Wade, le respect de la parole donnée, est une vertu sacro-sainte de nos sociétés traditionnelles.
Dites-le à votre fils. Dites lui qu’après 51 ans d’indépendance, politiquement, sa patrie demeure une dictature et, économiquement, un désastre et « un scandale géologique ».
Dites-lui que ses sœurs et frères de la Guinée qui ont tant souffert ont à présent droit à l’idéal de démocratie et de justice.
Au passage, dites lui que vous n’exercer plus dans un barreau. Qu’il peut après les évènements sanglants du 28 septembre s’attacher les services du non moins célèbre maître Jacques Vergès, dans la perspective des poursuites du Tpi.
Papa Wade, oui, parlez à votre fils Dadis.
C’est un SOS.
Yacouba Diarra Traoré
Journaliste à PIC
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