Mr le Président, à la lecture de certains évènements qui viennent de se dérouler au Sénégal, je ne peux m'empêcher de me demander si vous connaissez bien l'histoire du Sénégal. Ou, peut-être que vous la connaissez bien, mais que vous avez décidé de n'en faire qu'à votre tête. En tant que citoyen soucieux du devenir de mon pays, je me dois de vous rappeler quelques faits importants.
Le 26 décembre 1982 a eu lieu à Ziguinchor, une marche sur la gouvernance et la radio, marche qui consacra le début de la rébellion en Casamance. Depuis cette date, soit 26 ans, l'armée y est sans pour autant qu'une issue n’ait été trouvée a la crise. Vous venez de commettre la même erreur, 26 ans après, jour pour jour, en assiégeant la ville de Kédougou, et en procédant à des arrestations tous azimuts en pleine nuit comme du temps de l'URSS ou de L'Allemagne Nazie.
Cette seule réponse que vous avez contre tous les problèmes que vivent les populations de Kédougou et qui sont bradage et expropriation des terres, exploitation de l'or de Sabodala pendant qu'une bonne partie de la population meurt de faim, mépris de la population de Kédougou qui voit la richesse de leur sol exploitée par des étrangers avec une main d'œuvre venue des autres régions du Sénégal, était la même réponse qu'avait le gouvernement de Senghor face à la colère grandissante des populations de la Casamance. Ce qui avait échappé aux autorités d'alors, et qui sans doute vous échappe à vous aussi, vous le trouverez sans nul doute dans ce texte d'Alain:
"La force ne peut triompher que de la force. Seulement la force qui triomphe c'est la force organisée, coordonnée. De plus, comme les faibles sont en général plus nombreux que les forts, et comme, ayant moins de confiance en eux-mêmes, ils sont plus portés á s'unir entre eux, l'union réalise la force des faibles, c'est-a-dire justement le contraire de la force, la force au service du droit. L'union défensive des faibles contre les forts, des pacifiques contre les brutaux, voila le droit véritable, le droit puissant, le droit non plus idée mais chose, le droit arme. Il ne faut donc pas dire seulement "L'union fait la force", il faut dire " l'union fait le droit". "(Alain, le Culte de la Raison comme fondement de la république)
Je sais, Mr le président, que vous avez plus de conseillers que de ministres dans votre pléthorique gouvernement, mais ils pouvaient au moins avoir la clairvoyance de vous dire que les mêmes causes ont toujours produit les mêmes effets, et que Kédougou risque de ne pas faire exception à la règle.
Vive le Sénégal, Gloire à ses enfants!
Amath Diouf
animateur à senewebradio
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