Sénégalaises, Sénégalais, chers compatriotes désemparés,
«Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites», nous dit Marc Aurèle. Et vous conviendrez avec nous que si le peuple sénégalais a confié son destin à Me Wade, ce n’était pas pour qu’il en fasse un festin au point de lui faire perdre ses repères. Raison pour laquelle tout le monde se demande actuellement où va le Sénégal tellement les comportements les plus inattendus se font jour. Et comme en Afrique les festins se terminent souvent dans la bagarre, il y a lieu de s’inquiéter et de prendre les dispositions nécessaires car, à force de trinquer, le peuple finit par se saouler et …bonjour les dégâts. C’est pourquoi un citoyen inquiet pour le devenir de son pays vient en toute humilité vous alerter.
Sénégalaises, Sénégalais, notre pays est en route vers le sommet de la décadence. Malgré la gravité de l’heure, les voix autorisées sont aphones et laissent faire tout simplement parce qu’avec ses munitions, Wade a dynamité leurs convictions profondes en les invitant à la bamboula de «ndoumbelane». Paul Doumer a raison de dire que «chez les Nations en décadence, les hommes d’intelligence ne manquent pas, au contraire pourrait-on dire … Mais, ce sont les hommes de caractère qui disparaissent». Et par la faute d’esprits embrumés par les délices du pouvoir, nous assistons avec amertume et désespoir à la régression de notre beau pays jadis réputé être un modèle de démocratie. Donc, chers concitoyens désemparés, il est temps de nous ressaisir si nous voulons retrouver le chemin de la bonne gouvernance car, point n’est besoin d’être devin pour savoir que le chaos finit toujours par s’installer là où l’impunité et l’injustice sont érigées en mode de gestion.
Le Sénégal est un beau pays, où il fait bon vivre à cause de la paix et de la stabilité qui y règnent mais, son avenir devient de plus en plus incertain et le peuple se retrouve dans une galère qui ressemble étrangement au Dc-10 de Zam Zam et à moins d’un changement, le crash risque d’être inévitable. Le Sénégalais, jadis souriant et avenant, devient de plus en plus renfrogné parce que martyrisé par la cherté de la vie et tyrannisé par les excès du régime libéral.
Chers compatriotes, il faut nous rendre à l’évidence, nos leaders ne sont que des dealers plus soucieux de pérenniser leur règne par tous les moyens que d’améliorer nos conditions de vie. Ainsi, ils ont plongé le pays dans une profonde incertitude, due au fait que la manifestation est devenue le seul moyen de négociation dont le peuple dispose, étant donné que le Parlement et la Justice sont au service exclusif du Maître. D’ailleurs, nos députés mange-mil…liards sont tellement repus qu’ils passent tout leur temps à roupiller et voter des lois impopulaires. Les forces de l’ordre sont, par la force des choses, devenues les féroces de l’ordre, dotées de matraques électriques, elles sont promptes à «électrocuter» tout contestataire ou mal-pensant mais, ce n’est pas une raison pour accepter l’inacceptable. Comme le dit Jimmy Carter, «nous devons accepter le changement mais conserver nos principes». Malheureusement, les principes élémentaires de bonne gouvernance sont foulés au pied par le Maître du «Je» qui a fini de dépouiller nos Institutions et notre Constitution de toute crédibilité dans le seul but de hisser son fils au sommet.
Chers concitoyens, la situation est certes grave mais, pas question de céder au découragement, il suffit seulement d’assumer notre choix qui est de faire du Sénégal une République démocratique et non une monarchie. Pour ce faire, nous devons nous battre de toutes nos forces étant entendu que le devoir de chaque citoyen est de lutter pour le maintien de l’égalité et la sauvegarde de la Justice, seuls gages d’une paix durable. Exigeons plus de respect et de considération car, il est clair que les libéraux nous mènent en bateau avec leurs histoires sans tête ni queue, après avoir trimballé et égaré le peuple dans les obscurs chantiers de Thiès de Idy, ils reviennent pour nous embarquer dans la blanchisserie de Macky, ce qui prouve que ce sont des esprits sans horizon. La seule réussite des libéraux, c’est d’avoir transformé le Sénégal en une immense scène de théâtre où les acteurs nous servent des comédies grotesques et trop c’est trop, nous sommes un peuple pacifique mais pas soumis. La seule alternative pour éviter le chaos, c’est de nous libérer des Libéraux puis, de les traduire en Justice pour offense au peuple, diffusion de fausses promesses, comportements de nature à troubler la stabilité du pays et association de prédateurs.
Le mot de la fin, nous l’emprunterons au doyen Mamadou Dia, (paix à son âme) : «En Afrique, comme au pays des Incas, comme sous toutes les latitudes, les peuples sous l’oppression finissent par se redresser : c’est là l’explication des crises qui commencent à secouer les Etats Nations et dont on serait mieux inspiré de ne pas falsifier les causes pour des raisons politiciennes afin de leur apporter les remèdes qu’elles exigent. Ces remèdes ne sont pas autre chose que ceux qui s’imposent à toutes les Nations modernes qui ne peuvent qu’être l’incarnation des peuples et non de quelques groupes de privilégiés ni même de l’Etat qui dit se mettre au service de la Nation . Elles ne peuvent être que plurales et non monolithiques, respectueuses de la diversité des tendances et des familles spirituelles.(…) La seule voie qui s’ouvre aux Nations africaines comme à toute unité scellée, c’est la démocratie qui, malgré les difficultés que suscite son exercice normal dans les pays en crise de croissance, est seule capable de faire de la Nation le projet commun, la création de la collectivité entière assurant à chacun le plein développement de son être, l’œuvre collective entraînante qui garantit dans l’enthousiasme la participation de tous.»
Sénégalaises, Sénégalais, chers compatriotes désemparés, merci de votre attention.
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