J’emprunte à Stéphane Hessel le titre de son best-seller invitant ses compatriotes à trouver mille et une raisons de s’indigner. Au Sénégal, nombreuses sont les raisons qui font que chaque Sénégalais, quelle que soit sa sensibilité politique ou religieuse, trouvera sans chercher des motifs à son indignation.
Comment ne pas s’indigner de la proposition consistant à faire du Magal de Touba un jour férié, chômé et payé ? Seul un Etat qui travaille peu, et qui ne cherche pas à trouver du travail à sa jeunesse peut faire l’apologie de l’oisiveté et du chômage, à l’heure où la santé des finances publiques n’est pas très enviable. Si seulement l’Etat commençait par donner aux jeunes des raisons de se lever très tôt le matin, et non les encourager à compter les poteaux dans les rues.
De nos jours, dans nos républiques où l’amalgame est constant entre politique et religion, un fourre-tout où n’importe qui dit n’importe quoi, il est possible d’être président de la République sans être père de la nation, car un père de la nation n’a ni appartenance politique, ni religieuse ni confrérique. On ne gère pas un Etat sur des improvisations et sautes d’humeur. Les populations sénégalaises, dans leur ensemble, se sont bien accommodées du Magal de Touba sans que cela porte un préjudice réel au bon fonctionnement de leur administration.
Parce que les Mourides, dans leur sagesse et leur retenue, ne sont pas demandeurs d’une telle faveur consistant à faire du Magal un jour chômé et payé. Mieux, la communauté mouride, a fait du travail et de l’adoration, son crédo, le socle sur lequel repose l’essentiel de ses valeurs. Elle se passerait donc volontiers de certaines déclarations politiciennes visant à saper la cohésion sociale, à semer la zizanie au sein des familles religieuses, et au-delà, dresser les confréries les unes contre les autres. Même si l’idée est louable de décréter férié le jour du Magal, une telle proposition émanant de l’Etat au plus haut niveau, me paraît inquiétante.
Elle est symptomatique même de l’état de déliquescence dans lequel languissent les institutions de la République, dont les représentants, pour certains d’entre eux, ont beaucoup de mal à habiter la fonction. Il faut que l’Etat et ses commis arrêtent d’instrumentaliser le mouridisme et d’en faire leur fonds de commerce. Il convient de dénoncer cela avec vigueur. Indignez-vous ! « Regardez autour de vous, dit Stéphane Hessel, vous y trouverez les thèmes qui justifient votre indignation. »
Momar Mbaye
2 Commentaires
Al
En Janvier, 2011 (13:13 PM)Yirim Mbangik
En Janvier, 2011 (00:39 AM)DANGEENNA INIAANE TE SOKHOR WAAYE GANIAAGI YAGGNA DEMMBELE WAAYE MANOULEENNA TEE MAGAL DOON FEETE SOUNGIOU TOUDDEE TOUBA REKK NGEEN DIOK DI TALALALALAY DINOU LEUDIELEK HEIRCH MARX KI HEGEL BAUER NOUNN AY DIOULITE LANOU DOUNOU ROY AY JUIFS SERIGNE TOUBA LA NOUY ROY YOW PEUL KOU INIAANNGA WAAYE DANGKOO DONNOU MANNOO MA TAKHA WAKH THI AP SERIGNE LOU NIAAW NDAKH YOW AMOO PEETE PEUL MANNGEY SEEN COSAAN WAAYE BOO MOYTOUWOUL DINAALA WAKH SABOPPOU
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