Après la grosse polémique née de la tentative de corruption dont a été victime, Alex Ségura, l'ex-représentant de l'institution à Dakar, c'est au tour de l'Organisation mondiale de la Santé d'être dans l'œil du cyclone. Ses experts sont accusés de complicité avec les industries pharmaceutiques pour entuber les gouvernements et s'enrichir sur la peur de la grippe A. Contenu depuis plusieurs semaines dans le milieu des affaires, le mauvais climat de suspicion qui régnait en Europe du Nord a fini par s'installer à l'Ouest.
Après les altermondialistes qui accusaient les industries pharmaceutiques d'avoir inventé la menace pandémique de la grippe porcine pour se faire de l'argent -pour se remettre de la crise financière qui a secoué le monde l'année dernière mais aussi suite à la faillite de Barnard Madoff-, c'est au tour des parlementaires de se faire entendre. Premier à ouvrir les hostilités, M. Igor Barinov, député russe et président du Comité pour la Santé à la Douma, a exigé des représentants de son pays au siège de l'OMS, à Genève, qu'ils diligentent une enquête officielle. À l'en croire, «de graves accusations de corruption sont prononcées à l'encontre de l'OMS». Et pour faire la lumière, le parlementaire pense qu'«une commission internationale d'enquête doit s'organiser au plus vite.» Selon les pourfendeurs de l'Organisation, de nombreux experts de l'OMS ont profité de leurs positions pour lancer de fausses alertes pandémiques et effrayer les populations. Tombés dans le jeu des lobbys -ou complices des industriels-, de nombreux gouvernements ont investi des millions d'Euros du contribuable pour acheter des vaccins dont personne ne veut se faire inculquer. La banque JP Morgan, présente à Wall Street, avait affirmé que grâce à l'alerte pandémique lancée par l'OMS les groupes pharmaceutiques allaient gagner 7,5 à 10 milliards de dollars de bénéfices.
SRAS, ça vous rappelle quelque chose?
Présumés cerveaux de ce complot, les Drs Albert Osterhaus, David Salisbury, Arnold Monto et Frederik Hayden et Mme Margaret Chang commencent déjà à voir leurs noms cités publiquement par les parlementaires. En outre, ils sont accusés d'avoir caché au monde la corrélation de ce vaccin avec l'augmentation de l'autisme chez les enfants. Aussi de nombreux cas de décès suspects et inexpliqués seraient liés à ce vaccin. Nommé le pape de la grippe A, le professeur de l'université d'Erasme, à Rotterdam en Hollande, Albert Osterhaus est de toutes les campagnes du virus au point que ses pourfendeurs pensent qu'il est le père des grippes successives connues ces dernières années. Propulsé sur les devants de la scène lors des paniques crées par l'apparition des virus responsables du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère), il a été l'expert qui a soutenu que ce sont les volailles qui seraient porteuses de ce virus. Sur ses recommandations de nombreux oiseaux furent abattus et les laboratoires remplirent leurs caisses.
C'est lui qui déclara l'alerte pandémique
Paradoxalement ce n'est que dans les pays riches que ces phénomènes se produisent. Bizarrement, malgré son retard sanitaire, dû à la pauvreté, l'Afrique où les volailles se promènent à l'air libre a toujours, comme par magie, était épargnée par ce virus. Après avoir indiqué c'est la volaille qui serait responsable du virus H5N1, c'est encore lui qui avait soutenu que le virus pouvait contaminer des humains. Le 11 juin 2009, l'OMS annonçait que la propagation du virus de la grippe H1N1 avait atteint le niveau 6 de l'«urgence pandémique». ?De sources dignes de foi, l'organisation aurait agi à la suite de débats houleux à l'OMS, sur les conseils du Groupe stratégique consultatif d'experts de l'OMS. L'un des membres du SAGE se trouve être Albert Osterhaus. En plus d'être un consultant très écouté à Genève, l'homme était aussi le président (ESWI, European Scientific Working group on Influenza), qui se vaut être un «groupe multidisciplinaire de leaders d'opinion sur la grippe». Ses membres affirment que l'ESWI mené par Osterhaus est le pivot central «entre l'OMS à Genève, l'Institut Robert Koch à Berlin et l'Université du Connecticut aux États-Unis.»
Il reçoit de l'argent des Labos
Plus scandaleux, l'ESWI est entièrement financé par les laboratoires pharmaceutiques qui se mettent plein la poche grâce à l'urgence pandémique. L'ESWI reçoit des financements des fabricants et des distributeurs de vaccins contre le H1N1. Il s'agit de Baxter Vaccins, MedImmune, GlaxoSmithKline, Sanofi Pasteur, Novartis -qui produit le vaccin et le distributeur du Tamiflu-, Hofmann-La Roche. Déclenché par la Russie, la vague de protestation commence à gagner des partisans. Les Pays-Bas d'où est originaire le docteur a, l'instar des Russes, demandé l'ouverture d'une enquête. La France qui n'est parvenue à faire vacciner que 6 millions de personnes sur les soixante millions de doses commandées ne s'est, pour le moment, pas prononcée sur le sujet. En attendant, les salles de vaccinations se vident et ceux qui se sont déjà fait piquer se demandent quelles seront les conséquences de ce sérum sur leur organisme. En attendant d'avoir la réponse à cette question, les services de Roselyne Bachelot, le ministre de la Santé et des Sports, vient d'affirmer, ce soir, que des millions de Français, dont des centaines de femmes enceintes, ont été infectés par le virus H1N1 sans que cela n'ait aucune conséquence sur leur santé. N'est-ce pas là une manière plus diplomatique de reconnaître que ce virus ne serait pas aussi virulent qu'on voulait le faire croire?
Bacary Touré
Journaliste écrivain
0 Commentaires
Participer à la Discussion