Un tribunal égyptien a ordonné lundi la libération sous caution d'Alaa Abdel Fattah, une figure de la révolte populaire de 2011 qui chassa du pouvoir le président Hosni Moubarak, a indiqué un avocat de la défense.
Alaa Abdel Fattah était jugé dans un nouveau procès après avoir été condamné par contumace à 15 ans de prison. Il était accusé d'avoir attaqué un policier durant une manifestation illégale.
"Le tribunal a ordonné la libération sous caution d'Alaa Abdel Fattah et de deux autres détenus", a indiqué un avocat de la défense Mohamed Abdel Aziz, précisant que la caution était de 5.000 livres égyptiennes (environ 540 euros). "Le tribunal a également demandé une enquête du parquet pour l'utilisation de vidéos personnelles appartenant à M. Abdel Fattah qui constitue une violation de l'intimité du prévenu", a précisé l'avocat.
Lors d'une audience précédente, le parquet avait diffusé des vidéos personnelles de M. Abdel Fattah, sans aucun lien avec l'affaire, selon M. Abdel Aziz.
Le 11 juin, le même tribunal avait condamné par contumace M. Abdel Fattah et 24 autres personnes à 15 ans de prison pour avoir participé à des violences lors d'une manifestation illégale. Ce verdict avait été annoncé par surprise, le jeune militant de gauche et deux autres prévenus qui se trouvaient à l'extérieur du tribunal s'étaient vu refuser l'entrée par la police. Ils avaient été arrêtés immédiatement après l'annonce du verdict.
Depuis que les militaires ont destitué en juillet 2013 l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, les autorités installées par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi mènent une répression implacable contre tout type d'opposition, islamiste comme laïque. La répression ciblant les pro-Morsi a fait au moins 1.400 morts. Des centaines de partisans du président islamiste ont également été condamnés à mort dans des procès expéditifs, tandis que 15.000 autres ont été arrêtés.
Et cette répression d'abord limitée aux islamistes, s'est élargie aux mouvements de la jeunesse, fer de lance de la révolte de 2011. Des dizaines de militants ont ainsi été emprisonnés pour avoir violé une loi controversée limitant le droit de manifester.
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