Les violences se déroulent au Jubaland, une région somalienne dont les relations sont depuis longtemps tendues avec le pouvoir central de Mogadiscio. Elles opposent les forces du Jubaland à l’armée nationale. Plusieurs sources parlent d’au moins cinq morts et chaque camp assure l’avoir emporté.
Les combats se concentrent sur Baled Hawo, une localité contrôlée par les troupes fédérales depuis presque un an, mais située au Jubaland, un État de la fédération somalienne qui a pourtant ses propres forces de sécurité.
Chaque camp accuse l'autre d’avoir lancé les hostilités, mais Mogadiscio dit en plus que l’assaut proviendrait d’un « allié du Kenya » voisin. La tension est vive entre les deux pays, au point que la Somalie a rompu ses liens diplomatiques avec Nairobi le mois dernier.
L’allié en question pourrait être Abdirashid Janan. Le ministre de la Sécurité du Jubaland, est en effet proche de Nairobi. Il s’est évadé d’une prison de Mogadiscio, il y a un an, et serait réfugié côté kényan de la frontière, d’où il aurait mobilisé ses forces.
Une région stratégique
La région attaquée englobe beaucoup d’enjeux également. C’est l’un des fiefs claniques du président somalien Mohamed Farmajo. Il souhaite y engranger des soutiens avant la présidentielle d’avril. C’est aussi une zone riche en terres fertiles. Enfin le Jubaland et son leader Ahmed Madobe sont en conflit avec le chef de l’État. Deux visions s’opposent : Farmajo a une conception centralisée du pouvoir somalien alors que Madobe lui veut plus d’autonomie pour sa région.
Depuis longtemps, le chef de l’État somalien tente de déstabiliser la zone, en y nommant des proches, mais aussi en déployant les troupes fédérales. Une situation surveillée de près, car les armées kényanes et éthiopiennes sont toutes proches. La moindre étincelle pourrait avoir de lourdes conséquences.
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