Cherif Mouhamed Aïdara est victime de menaces de mort. Opérateur économique en Guinée Conakry, ce père de famille a dû prendre la fuite pour sauver sa vie. « On veut m’assassiné et me faire disparaitre », lance-t-il en haussant les épaules.
Le sieur Aidara prenait part à la conférence de presse tenue, ce mardi, par la section sénégalaise du Front nationale pour la défense de la constitution (Fndc). Installé présentement à Dakar avec sa femme et ses enfants, il explique comment il a atterri au pays de la Téranga.
« Avant mon arrivée à Dakar, j’ai reçu des menaces de mort sérieuses des hommes encagoulés aux alentours de mon domicile à Conakry. J’étais régulièrement suivi par des hommes à mon lieu de travail », explique-t-il.
Pour sauver sa peau, il a lancé une alerte : « j’ai par la suite alerté la presse et les forces de sécurités. Ils m’ont dit que l’heure est grave et qu’il faut faire très attention », raconte-t-il.
Dirigeant une organisation des hommes d’affaires en Guinée Conakry, Cherif M. Aidara explique que deux de ses camarades ont été assassinés.
« Il y a eu deux de nos membres qui ont été kidnappés et assassinés. Le lendemain, j’ai fait une vidéo pour dénoncer cela. En même temps parler de ma vie qui est danger. »
Depuis que les opérateurs économiques ont fermés les marchés, affirme-t-il, les menaces ont persisté pour Cherif.
« Nous avons pu fermer tous les marchés du pays et toutes les activités économiques pendant les manifestations du Front national pour la défense de la constitution en Guinée. Et depuis, le pouvoir s’est nettement braqué sur moi. Puisque la menace persistait, je devais trouver la solution pour quitter », raconte-t-il pour justifier sa fuite.
« Plus de 1 800 opérateurs économiques victimes de destruction de leurs biens »
Selon Cherif Mouhamed Aïdara, les opérateurs économiques en Guinée sont « très menacés » : « Depuis qu’Alpha Condé est au pouvoir, nous avons recensé 1800 opérateurs économiques victimes de destruction de leurs biens et plus de 230 milliards de perte. Et il y a un génocide qui est engagé. Parce qu’actuellement, le Fndc parle de 40 morts. Mais il y a eu plus de 140 morts en Guinée. Et les 99% de ces morts sont des opérateurs économiques peuls. Et c’est très grave », dénonce-t-il.
« Je suis déçu de la Cedeao… »
Au nom du Front national pour la défense de la constitution, Cherif M. Aidara déclare être déçu de l'attitude de la CDEAO n’est pas intervenue sur la situation préoccupante de la Guinée Conakry.
« Je suis déçu de la Cedeao et de l’Union africaine. Si nous avons une organisation à féliciter, c'est l’Union européenne, le FMI, la Banque mondiale et les USA. La Cedeao ne doit pas laisser Alpha Condé organiser un génocide en Guinée. Des destructions de biens, des assassinats ciblés. Aujourd’hui, la frontière est fermée sans raison », fustige Cherif Mouhamed Aidara.
« Nous sommes là provisoirement. Notre combat c’est à l’intérieur de la Guinée Conakry. Et nous avons demandé à nos concitoyens de résister », conclue-t-il.
0 Commentaires
Participer à la Discussion