L'Accord portant création de la zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf), a été signé à Kigali (Rwanda) le 21 mars 2018, lors du Sommet extraordinaire de l'Union africaine. Son objectif est de créer un marché intégré pour le commerce des biens et des services, ainsi que pour la libre circulation des personnes et des capitaux.
Toutefois, le constat, selon Souleymane Barro, directeur exécutif de Enda Centre Africain pour le Commerce l'Intégration et le Développement (CACID) est que sa mise en œuvre est en état de balbutiement depuis son entrée en vigueur.
"Il n’y a que 8 États qui l’ont mis en œuvre donc pourquoi les autres Etats ne l’ont toujours pas fait ? ", questionne M. Barro.
Ainsi, pour trouver les goulots d'étranglements de la mise en œuvre de la ZLECAF, un atelier régional multipartite sur la zone s'est ouvert à Saly.
"Il faut dire qu’en Afrique de l’ouest, il n’y a que le Ghana qui l’a mis en œuvre mais à côté de ce pays il y a la Tunisie, le Kenya, le Rwanda entre autres. Ce retard est dû à la nomenclature de l’accord mais également aux défis liés à l’accompagnement du secteur privé. C’est pourquoi le secrétariat de la zone de libre-échange continentale qui est basé au Ghana a lancé un certain nombre de mécanismes c'est-à-dire d'instruments d’accompagnement... On a constaté qu’il y a 96 produits qui ont été échangés sur le régime de la zone de libre échange continentale. Tous ces produits ont respecté à hauteur de 90% la régle d’origine. Nous pouvons aussi citer les barrières non tarifaires qui sapent aussi les échanges commerciaux entre les différents Etats. Depuis la mise en place de cet instrument en 2003, on nous a signalé qu’il y a 200 cas qui ont été répertoriés et parmi ces cas, 75% ont été résolus", informe M. Barro.
Aussi le retrait des pays de l'AES préoccupe les acteurs publics, privés et de la société civile.
"Quand ces trois pays quitteront la CEDEAO, il y aura un effet immédiat car cette zone est composée de 15 Etats, si les trois Etats sortent, on va se retrouver avec 12 Etats. Donc parmi ces trois États ce qu’il faut noter c’est qu’il y aura certainement une perte d’une partie du PIB de la CEDEAO. La CEDEAO va perdre également une partie de son territoire et une partie de sa population. Cet impact sera visible parce que quand on parle d’intégration régionale on réfléchit globalement parce que l’intégration n’est rien d’autre que le fait que des pays acceptent de laisser une partie de leur souveraineté au profit de la communauté. Si aujourd’hui, il y a un étranger qui veut investir dans l'espace CEDEAO c’est sûr qu’il va étudier ces paramètres car le marché va se rétrécir", assure-t-il.
Cet atelier régional multipartite sur la ZLECAF vise à renforcer les synergies entre acteurs publics, privés et de la société civile, afin de promouvoir l’alignement des politiques commerciales et d’investissement avec la ZLECAF, initiative phare pour l'intégration et le développement du continent.
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Vu Hui Weed
il y a 3 heures (16:03 PM)Participer à la Discussion