L'Association des professeurs de l’Université Kinshasa a décidé de suspendre les activités académiques après des violences impliquant étudiants et agents de l'ordre, lundi. Des étudiants mécontents se sont livrés, dans la matinée, à d'importantes destructions de matériel.
Les manifestants protestaient contre la modification du taux de change pour les étudiants qui paient leurs frais académiques en francs plutôt qu'en dollars, une modification qui entraîne pour eux une hausse de 920 à 1 700 francs congolais. Des violences ont éclaté à l'intervention des forces de l'ordre et les dégâts sont énormes.
Des chaises cassées, climatiseurs démantelés, ordinateurs emportés… des documents jonchent le sol de la salle de promotion. Le commissaire supérieur adjoint, Baudouin Mpiana, a conduit l'opération policière.
« Tout a été saccagé. Il n’y a plus de vitre, de climatiseur, de rideaux… Ils se sont même blessés, vous voyez du sang ici. Ce sont des vitres qui les ont blessés, vous voyez toutes les vitres sont endommagées. Du sabotage à outrance. »
Lorsque la manifestation a éclaté, la police est intervenue. Aux jets des pierres, elle a répondu par des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Certains manifestants s’en sont pris aux bureaux des professeurs et le guichet de banque n’a pas été épargné.
Dans l'un des bureaux investis, Jean-Luc, délégué de promotion, estime que « c’est le sentiment de tout un chacun qui a été exprimé à sa manière ». « On ne peut pas maîtriser. Ce sont des choses à ne pas soutenir, parce que c’est notre patrimoine, nous devons le protéger. »
Pour le général Sylvano Kasongo, le chef de la police à Kinshasa, il faut filtrer le site universitaire. « La plupart sont des voyous. UniKin regorge de gens qui ne sont pas des étudiants. L’autorité doit ouvrir l’œil pour identifier tous ceux qui habitent le campus. Il faut même envisager de fermer l’internat. »
Même chose pour l’association des professeurs de l’Université de Kinshasa (Apukin). Ils proposent l'expulsion de tous les étudiants des résidences.
La police affirme que 7 de ses éléments ont été blessés grièvement. Officiellement, seule une dizaine de personnes, dont 5 étudiants, ont été interpellées. Le comité estudiantin dénonce lui des blessés parmi eux, sans donner de chiffres.
Sur la question qui a provoqué la manifestation, les autorités ne reculent pas. Lundi soir, le Premier ministre Sylvestre Ilunga a appelé au calme, tout en rappelant aux protestataires que les frais avaient été fixés de façon consensuelle.
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