Le calme est revenu à Buleusa après les violences de ce début de semaine. Dans cette zone frontalière entre les territoires de Walikale et du Lubero, on assiste depuis la fin de l’année dernière à des poussées de tensions entre communautés et notamment hutus et nandés, sur fond de rivalités entre groupes armés. L’armée congolaise et la brigade d’intervention des Nations unies sont intervenues mais un camp de déplacés a été entièrement brûlé par des milices d’autodéfense qui les accusent d’être complices des FDLR, les rebelles hutus rwandais. Une accusation persistante depuis le début de l’opération des FARDC contre les FDLR.
Sept camps fermés par force depuis le début de l’année au Nord Kivu et pour six d’entre eux au moins, c’est toujours la même accusation qui revient. Pour l’un des leaders de la communauté hutue congolaise au Nord Kivu, cette assimilation hutu – FDLR est dangereuse et infondée. « Il y a des armes qui sont découvertes dans ces camps et c’est incontestable », rétorquent les autorités locales, assurant qu’une partie de ces déplacés hutus congolais seraient des dépendants des FDLR et donc des hutus rwandais et non congolais.
La question a été abordée à l’Assemblée nationale en début de semaine et a fait l’objet de recommandations : identification des réfugiés et retour dans leurs milieux d’origine ainsi que la fermeture progressive des camps. « Mais dans le respect des normes internationales », insiste un député.
Une situation qui divise la société civile du Nord Kivu. Il y a ceux qui ne cessent d’appeler à lutter contre les rebelles hutus rwandais, rappelant que depuis près de 20 ans, ils vivent sur le dos de la population congolaise. Et d’autres qui s’inquiètent de voir la communauté hutue congolaise, victime depuis quelques mois d’abus : fermeture des camps, problèmes d’accès aux terres, tentatives de déstabilisation de certaines chefferies coutumières... mais on cite également l’exemple du village de Kigaligali, entièrement brûlé dans la foulée d’une opération contre les FDLR.
... Il y a eu des morts : on parle de cinq ou six morts et d'une trentaine de blessés. Le site des déplacés, qui abritait environ 1000 personnes, a été brûlé et toutes les personnes (qui y vivaient) ont dû de rabattre sur un camp des FARDC...
0 Commentaires
Participer à la Discussion