Le gouvernement malien et les groupes armés signataires de l'accord de paix de 2015 se sont entendus sur la création d'autorités intérimaires dans les cinq régions administratives du nord du Mali, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Le retard de l'application de cette disposition de l'accord constituait l'un des principaux points de blocage du processus de paix et avait conduit les groupes pro-Bamako aussi bien que ceux de l'ex-rébellion à boycotter depuis près d'un mois certaines instances de l'accord.
Cette entente constitue une avancée significative dans le processus de paix, s'est félicitée dans un communiqué la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), qui publie le texte, daté du 14 juin.
L'information a été également annoncée par le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), une des principales composantes de l'ex-rébellion. Nous revenons donc dans le processus après ce boycott, a déclaré à l'AFP un de ses porte-parole, Almou Ag Mohamed.
Des responsables de l'ONU et des analystes maliens ont lié la récente recrudescence d'attaques jihadistes meurtrières, frappant notamment les Casques bleus, à la quasi-paralysie du processus de paix.
D'après ce document, signé par le ministre de la Reconstruction des régions du Nord, Hamadou Konaté, et les deux représentants des groupes pro-Bamako et de l'ex-rébellion, les collectivités territoriales du Nord seront remplacées par des autorités intérimaires.
Il comprend un calendrier pour les principales mesures de la période transitoire, retardées depuis des mois.
L'installation dans les régions du Mécanisme opérationnel de coordination(MOC) chargé de conduire des patrouilles mixtes composées d'éléments des trois parties est ainsi prévue à partir du 1er juillet, le redéploiement des services de l'Etat dans le Nord du 15 juillet au 15 août et la mise en place des autorités intérimaires du 15 juillet au 25 août (bien : 25 août).
Les membres de ces autorités seront désignés de façon consensuelle par les trois parties parmi les agents des services de l'Etat, la société civile et les conseillers sortants des collectivités qu'elles remplacent, selon le texte.
Le président de chaque autorité intérimaire sera le chef de l'exécutif local et leurs décisions seront exécutoires immédiatement, leur légalité n'étant contrôlée par le représentant de l'Etat qu'a posteriori.
En attendant la promulgation de la loi créant ces nouvelles collectivités, votée par le Parlement le 31 mars, des collèges transitoires sont mis en place, à titre exceptionnel, dans les circonscriptions administratives nouvellement créées, selon le document.
Ces collèges, dotés des attributions des futures autorités intérimaires, seront désignés de manière consensuelle par les trois parties parmi la société civile.
L'accord de paix signé en mai-juin 2015 prévoyait la mise en place de ces autorités transitoires dans un délai de trois mois pour gérer pendant une période transitoire les régions administratives du nord du Mali.
L'accord vise à isoler définitivement les groupes jihadistes qui avaient pris le contrôle du Nord en mars-avril 2012.
Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement, mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
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