ALGER — Le ministre des Affaires étrangères algérien Mourad Medelci a estimé que les événements en Libye risquaient de favoriser le "terrorisme", dans un entretien paru jeudi dans le journal L'Expression.
"Ce qui se passe en Libye peut être considéré comme une chance de plus que nous donnons aux terroristes", a-t-il déclaré au quotidien francophone algérien, en jugeant que cette situation sera "exacerbée par l'intervention étrangère".
Il fait également état du "séisme" que provoquera "le foisonnement d'armes dans la région" et cela "ne concernera pas seulement les Libyens mais tous ses pays voisins plus particulièrement l'Algérie".
Lors d'une conférence de presse à Alger, mardi, son homologue russe Sergueï Lavrov avait aussi évoqué ce danger. "Si la situation s'aggrave, alors nous aurons affaire à de nouveaux cas de terrorisme international et à d'autres évènements que nous voudrions éviter", avait déclaré M. Lavrov.
M. Medelci souligne dans cette interview l'accord total des deux ministres sur cette question. L'Algérie avait à cette occasion appelé à un arrêt immédiat des hostilités dans ce pays frontalier.
Concernant les relations franco-algériennes, au plan économique, Paris se situe "parmi les partenaires les plus forts au sein de l'Union européenne".
Mais pour ce qui est des relations politiques, "elles ont été polluées par plusieurs problèmes", déclare le chef de la diplomatie algérienne.
Il cite l'affaire du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, qui a bénéficié d'un non-lieu le 31 août dernier dans l'enquête sur l'assassinat en 1987 à Paris de l'opposant Ali Mecili.
Il a également parlé de l'assassinat controversé des moines de Tibhirine (100 km environ au sud d'Alger) au printemps 1996.
Pour le ministre algérien, "ces deux volets qui ont un peu masqué les choses se sont réglés. Ils se sont réglés par le retour à la vérité. Cette vérité qui est reconnue aujourd'hui par la justice française et par un témoin vivant et conscient pour ce qui est de l'affaire de Tibhirine", a-t-il dit.
Dans une interview au Progrès de Lyon, le frère Jean-Pierre, dernier moine rescapé, avait déclaré que pour lui, ces assassinats avaient été commis "par un groupe du GIA (Groupe islamique armé) d'après les indications données par le gardien".
Le troisième dossier concerne "la mémoire", a indiqué M. Medelci, en référence aux excuses attendues de Paris pour sa politique coloniale et aux archives.
Sur les dossiers actuels, M. Medelci a reconnu qu'il y avait "évidemment, des divergences sur certaines questions", sans les énumérer.
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En Mars, 2011 (16:29 PM)Participer à la Discussion