PARIS - La France s'est engagée militairement lundi dans le conflit ivoirien en menant des bombardements aux côtés de l'ONU, faisant fi des accusations du camp Gbagbo et ouvrant pour son armée un deuxième front en un peu plus de deux semaines, après l'intervention en Libye.
Le porte-parole du gouvernement François Baroin a implicitement exclu mardi un nouveau renforcement des forces militaires françaises en Côte d'Ivoire en affirmant qu'"elles l'ont déjà été" et qu'"elles sont suffisammment et significativement" présentes.
"Elles l'ont déjà été et elles le sont suffisamment significativement pour permettre d'intervenir dans le cadre de la résolution internationale" de l'Onu, a déclaré sur France 2 M. Baroin. Il était interrogé sur un éventuel nouveau renforcement des forces militaires françaises dans ce pays.
Les troupes françaises ont été autorisées à participer à des actions armées à Abidjan menées par celles de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) afin de neutraliser les armes lourdes utilisées par le camp Gbagbo contre les populations civiles, a annoncé dans la soirée la présidence française.
Cette intervention fait suite à une demande expresse du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, transmise dimanche au président français Nicolas Sarkozy, pour "mettre hors d'état de nuire les armes lourdes qui sont utilisées contre les populations civiles et les Casques bleus", ont indiqué lundi des responsables des Nations unies à New York.
M. Sarkozy "a répondu positivement à cette demande et autorisé les forces françaises" de l'opération Licorne "à participer aux opérations conduites par l'Onuci en vue de la protection des civils", a expliqué l'Elysée.
Lundi, M. Ban a tenu à souligner que l'Onuci n'était "pas partie prenante" dans le conflit ivoirien et que les troupes françaises et celles de l'ONU visaient à protéger les civils et non à s'attaquer au président sortant Laurent Gbagbo.
A Paris, l'état-major des armées a précisé lundi soir que des hélicoptères des forces françaises engagés dans la journée à Abidjan avaient visé des armes lourdes et des détachements de blindés "utilisés contre la population civile".
Depuis plusieurs jours, les autorités françaises n'ont eu de cesse d'affirmer que "les forces françaises n'agissent qu'en soutien de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire".
Dans le même temps, le déploiement militaire français en Côte d'Ivoire a presque doublé. De 900 hommes, il est passé en début de semaine à environ 1.650 hommes, alors que la France est engagée depuis le 19 mars dans un autre conflit sous le drapeau de l'ONU, contre le régime libyen de Mouammar Kadhafi.
A Abidjan, la force française Licorne avait pris dimanche le contrôle de l'aéroport, suppléant l'Onuci que Paris appelait depuis plusieurs semaines à jouer un rôle plus efficace. Cette dernière force est composée de quelque 10.000 membres, policiers et militaires.
Lundi, les combattants d'Alassane Ouattara, reconnu internationalement comme le nouveau président de Côte d'Ivoire, sont passés à nouveau à l'offensive pour réduire les derniers bastions des troupes de Laurent Gbagbo, chef d'Etat sortant refusant de quitter ses fonctions.
Le camp d'Alassane Ouattara avait réclamé durant le week-end une "forte implication de la France" et de l'ONU. "Il y a des accords de défense entre la Côte d'Ivoire et la France, nous pouvons invoquer ces accords. Alassane Ouattara pourrait demander que la France intervienne plus massivement", a déclaré Ally Coulibaly, son ambassadeur à Paris.
Dans le même temps, toujours à Paris, Toussaint Alain, un conseiller de Laurent Gbagbo, accusait la force Licorne d'agir "comme une armée d'occupation en dehors de tout mandat" de l'ONU. Il a dénoncé lundi soir les bombardements à Abidjan comme des "actes illégaux" et une "tentative d'assassinat" du président sortant.
L'ex-puissance coloniale qui avait réduit ces dernières années sa présence militaire en Côte d'Ivoire, tout en tentant d'y préserver ses intérêts économiques, avait cherché jusqu'à présent à rester à l'écart des combats.
Pour justifier sa posture militaire, elle a brandi la nécessité de protéger les ressortissants français et étrangers ainsi que les populations civiles. Selon le Quai d'Orsay, plusieurs personnes, dont deux Français, ont été enlevés lundi par des "hommes en armes" à l'hôtel Novotel d'Abidjan.
Le dernier affrontement armé entre la France et les forces de Laurent Gbagbo remonte à novembre 2004, avec un bombardement de l'aviation ivoirienne causant la mort de neuf soldats français à Bouaké (centre).
Des heurts entre l'armée française et des manifestants ivoiriens à Abidjan avaient ensuite fait 57 victimes ivoiriennes, précipitant un départ du pays de près de 8.000 ressortissants français.
6 Commentaires
Boubina
En Avril, 2011 (09:45 AM)je pense kil devai intervenir en cote divoire avant la libye
mais le cacao ne pése pas lourd a coté du prétrole
ke la paix revienne en cote divoire
AMINE
Kesako
En Avril, 2011 (09:58 AM)Le droit d'ingérence étant exclu dans le droit international, le devoir de protéger, notamment les populations civiles, est désormais la régle dans les conflits nationaux!
Africains, sans parti pris, posons nous honnetement la question: fallait il laisser faire?
Gbagbo avait tout prévu, apparemment: aveugle à la souffrance du peuple Ivoirien, sourd à l'appel de la Communauté Internationale sans exception aujourd'hui d'un seul pays, il s'est bunkérisé pour peut etre mourir en martyr, alors je proposerai cet épytaphe sur sa tombe: " Ici git un gros con qui a détruit un beau pays qu'un homme sage a patiemment bati"!!!
C'est effarant ce que l'égoisme, la mégalomanie, la petitesse, le machiavélisme de certains leaders politiques ont pu causer de tort à l'Afrique!
Finalement le vrai patriote en Cote d'Ivoire , et nonobstant ses erreurs du passé, aura été Henri Konan Bédié, qui, par amour pour son pays plus que sa personne a accepté le verdict populaire que pourtant ses partisans ont contesté et s'est effacé, avec grandeur et noblesse, mais évidemment, tout le monde n'a pas cette culuture: Yako, Cote d'Ivoire!
Looooooooo
En Avril, 2011 (10:00 AM)La communauté dite internationale devrait intervenir militairement en Cote d'Ivoire et proposer à Khadafi de négocier avec les dirigeants de son opposition
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En Novembre, 2021 (17:03 PM)Muslim
En Avril, 2011 (12:20 PM)Galse
En Avril, 2011 (13:04 PM)Undefined
En Avril, 2011 (16:54 PM)Participer à la Discussion