Ce dernier leur a confirmé que l'appareil abattu vendredi 22 juin, un
avion de combat F-4 Phantom, effectuait une mission d'entraînement
au-dessus des eaux internationales. Il aurait toutefois pénétré - durant
cinq minutes selon la version turque - en territoire syrien, une erreur
qui aurait été renseignée à Damas. L'appareil aurait ensuite été abattu
alors qu'il se trouvait à quelque 24 km des côtes de la Syrie. Une version dénuée de toute "ambiguïté", selon le diplomate turc, alors que le gouvernement syrien affirmait qu'il ignorait la nature de la cible.
Les ambassadeurs, réunis au sein du Conseil de l'Atlantique Nord, ont dès lors conclu qu'il fallait condamner "dans les termes les plus forts" l'attitude de la Syrie.
Le secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, a expliqué que la sécurité de l'Alliance était "indivisible". "Nous continuons à suivre de très près, et avec une grande préoccupation, et nous resterons saisis des développements à la frontière sud-est de l'OTAN", a poursuivi M. Rasmussen.
"ATTAQUE LÂCHE DU RÉGIME AL-ASSAD"
Interrogé sur l'attitude de son organisation en cas de répétition
d'un tel incident, le secrétaire général s'est cependant montré très
prudent. Il "ne prévoit pas" une telle hypothèse. Et il n'a pas
mentionné l'hypothèse d'une éventuelle intervention militaire, qu'il
rejette d'ailleurs catégoriquement depuis le début.
L'attaque contre l'avion turc force cependant le commandement de l'Alliance atlantique à s'impliquer davantage dans la question syrienne et à considérer cet épisode comme "un
exemple supplémentaire du mépris des autorités de Damas pour les règles
internationales la paix et la sécurité, ainsi que pour la vie humaine"
QUESTIONS SUR LA NATURE DE LA MISSION DU F-4
Ankara avait saisi ses partenaires en vertu de l'article 4 du Traité
de Washington, qui prévoit une consultation lorsqu'un Etat membre juge
que sa sécurité, son indépendance ou son intégrité territoriale sont
menacés.
Les explications fournies mardi par l'ambassadeur turc semblent laisser
certaines questions ouvertes. Des experts s'interrogent sur la nature
exacte de la mission du F-4 dans cette zone sensible. Effectuait-il des
reconnaissances pour l'armée turque, voire pour l'OTAN ? Son incursion
en territoire syrien - en fait au-dessus d'un morceau de territoire tout
proche de la côte - était-elle purement accidentelle ? Les versions
avancées depuis quelques jours par Ankara sur les circonstances précises
de l'attaque ont légèrement divergé, renforçant certains doutes.
Des experts russes les ont, eux, tous balayés : selon leur version, la Turquie
menait une activité de renseignement radio-électronique et le F-4
abattu testait la défense antiaérienne syrienne, composée de systèmes
russes qui auraient démontré leur efficacité...
1 Commentaires
Kaangaado
En Juin, 2012 (01:05 AM)Participer à la Discussion