Pierre Buyoya, président du Burundi de 1987 à 1993 et de 1996 à 2003, est décédé à Paris à l'âge de 71 ans des suites du Covid-19, a-t-on appris vendredi auprès de plusieurs de ses proches.
"Le président Pierre Buyoya est mort cette nuit à Paris. Il avait le Covid-19", a déclaré vendredi 18 décembre à l'AFP un membre de sa famille qui a requis l'anonymat. Plusieurs autres proches ont confirmé le décès de l'ancien président du Burundi, qui a également occupé le poste de haut représentant de l'Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel de 2012 à fin novembre de cette année.
Pierre Buyoya "avait été hospitalisé mercredi de la semaine passée [le 9 décembre] dans un hôpital de Bamako où il avait été placé sous respirateur", a précisé à l'AFP le membre de sa famille.
"Il a été évacué à Paris hier", jeudi en début d'après-midi, "son avion a fait une escale et est arrivé en France dans la nuit. Il est décédé dans une ambulance qui l'amenait dans un hôpital parisien pour des soins", a précisé cette source.
En octobre, Pierre Buyoya avait été condamné à la prison à perpétuité dans son pays pour l'assassinat, en 1993, de son prédécesseur Melchior Ndadaye. L'ancien président avait dénoncé "un procès politique mené de manière scandaleuse" et avait démissionné fin novembre de son rôle d'envoyé spécial de l'UA pour "laver [son] honneur".
Deux coups d'État
Pierre Buyoya, Tutsi issu d'un milieu modeste, a d'abord fait sa carrière dans l'armée avant de devenir président à la suite d'un coup d'État contre Jean-Baptiste Bagaza, lui-aussi Tutsi, sur fond de grogne dans l'armée.
Pendant son premier mandat, il s'emploie à ouvrir l'espace démocratique au Burundi, un processus qui débouche en 1993 sur l'élection à la tête du pays de Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu du Burundi et premier hutu à accéder au pouvoir. Les Hutu représentent environ 85 % de la population du Burundi.
Il revient au pouvoir en 1996, encore à la faveur d'un coup d'État, et alors que le Burundi est plongé dans une guerre civile meurtrière.
Il signera en 2000 les Accords d'Arusha, qui visent à mettre un terme à la guerre civile (300 000 morts entre 1993 et 2006), et quitte le pouvoir en 2003 conformément à ces accords.
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