La police kényane dans la tourmente une fois encore. Le 23 juin, un avocat spécialisé dans les droits de l'homme, travaillant pour une ONG américaine, Willie Kimani, son client et un chauffeur qui les conduisaient étaient portés disparus, juste après une audience dans un tribunal d'une banlieue de Nairobi. Très vite, les soupçons s'étaient portés sur la police du pays, que certains accusent de corruption. Une hypothèse qui est en train de se confirmer depuis la découverte des corps des trois hommes, atrocement tués.
Il y a trois jours, des avocats kényans avaient manifesté devant la Cour suprême et onze organisations de défense des droits de l'homme avaient accusé la police kenyane dans un communiqué d'avoir enlevé les trois hommes. Il y a « des éléments de preuve convaincants qui indiquent que Willie et ses collègues ont été détenus illégalement au commissariat de Syokimau, près de Nairobi, pendant un certain temps », disait ce texte.
Les événements se sont alors précipités. Le corps du jeune avocat spécialisé dans les droits de l'homme a été découvert mutilé et ses poignets ligotés dans le dos. Il était recouvert par un sac et flottait sur la rivière Ol Donyo Sabuk, quelque 70 kilomètres au sud-est de la capitale kényane.
Dans la foulée, on a retrouvé le corps du chauffeur, puis vendredi matin celui du client de Me Willie Kimoni, tous portant les signes de graves sévices subit avant leur mort.
Le client de l'avocat victime d'intimidations
Depuis quelque temps, le client de l'avocat kényan accusait la police de son pays de l'avoir « harcelé et intimidé » afin qu'il abandonne une plainte contre un haut responsable qui, disait-il, lui avait tiré dessus sans aucune raison en avril 2015.
Le président du barreau kényan est monté au créneau vendredi après-midi, dénonçant l'existence d'escadrons de la mort de la police «chargés d'éliminer les avocats et les citoyens du Kenya ».
La réaction de la police ne s'est pas fait attendre. Son chef, Joseph Boinnet, a annoncé quelque temps après, l'arrestation de trois officiers de police qui seraient « liés » au meurtre des trois hommes.
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