Ce week-end, les chrétiens d’Éthiopie célèbrent Meskel, qui commémore la découverte de la Vraie Croix sur laquelle Jésus-Christ aurait été crucifié. Cette année, l'ambiance n'était pas totalement détendue. Les chrétiens éthiopiens ont fait part de leurs inquiétudes quant aux attaques dont ils se disent victimes.
Selon un militant d'une association de la diaspora américano-éthiopienne, une trentaine d'églises orthodoxes ont été brûlées depuis juillet 2018. Des prêtres et des civils ont été tués et des personnes déplacées de force. Ces actes ont eu lieu dans différents endroits du pays et ont fait grimper le sentiment d'insécurité des chrétiens orthodoxes.
Le 27 septembre, place Meskel (« place de la croix ») dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, le patriarche de l’Église orthodoxe Tewahedo, Abune Mathias, a appelé à la fin de ces violences. Meskel commémore la découverte de la Vraie Croix sur laquelle Jésus-Christ aurait été crucifié. Selon la tradition, cette découverte a eu lieu au quatrième siècle après Jésus-Christ par sainte Hélène, la mère de l'Empereur romain Constantin.
Les célébrations ont débuté vendredi 27 septembre au soir à Addis-Abeba avec l'allumage d'un grand feu sur la place Meskel, puis de plus petits dans chaque quartier. Elles se sont poursuivies le lendemain en famille. Selon la presse locale, qui cite la police, 55 personnes ont été arrêtées en marge de cette fête, dont une dizaine pour port d'armes tranchantes.
Clivage ethnique
Ces dernières semaines, des marées humaines ont défilé dans les grandes villes de la région amhara pour demander au gouvernement fédéral de protéger les lieux de culte et de punir les coupables de violences, sur lesquels on dispose de peu d'éléments.
Cette peur affichée des chrétiens et ces cortèges prennent en tout cas une tournure politique. Ils s'inscrivent en partie dans la rivalité Amhara–Oromo alors que les élections approchent. Le lien historique entre religion orthodoxe et ethnie amhara resurgit.
Début septembre, un prêtre orthodoxe oromo a menacé de créer sa propre structure religieuse. Il réclame une meilleure intégration des Oromos dans l’Église, notamment en termes de langue liturgique. « Les velléités de divisions sont destructrices », a martelé le patriarche Abune Mathias.
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