Le 9ème Congrès de la Société africaine de génétique humaine s'est ouvert dimanche à Dakar, pour renforcer les capacités de l'Afrique en génétique humaine, a constaté Xinhua.
Cette rencontre qui se tient jusqu'au 17 mai regroupe des médecins, spécialistes des maladies génétiques de plusieurs pays d'Afrique, mais aussi des partenaires techniques et financiers. Le congrès se tient tous les deux ans dans une capitale africaine.
"Le choix de ce thème 'renforcer les capacités de l'Afrique en génétique humaine' est motivé par le fait que l'Afrique est en retard dans le domaine de la génétique. Ce retard n'est pas du fait que les Africains soient moins intelligents que les autres. Pour régler ce défi, il faut oser commencer", a expliqué le médecin biologiste sénégalais Oumar Faye, membre du comité d'organisation.
Selon Dr Faye, renforcer les capacités de l'Afrique en génétique humaine passera par renforcer l'Afrique en ressources matérielles, mais également en ressources humaines.
Pour sa part, le docteur camerounais Ambroise Wonkam, spécialiste en génétique humaine, estime que le premier point de la recherche sur les maladies génétiques, c'est le diagnostic. Le deuxième aspect c'est la prévention et l'anticipation.
"On sait que certaines personnes vont développer certaines pathologies, parce qu'elles ont des prédispositions génétiques. La recherche systématique permettrait d'établir des mesures de préventions pour ceux qui ont des marqueurs qui les prédisposeraient à être atteintes d'un cancer du sein", a-t-il dit.
"La génétique devrait être une priorité stratégique de tout pays, parce que ça va au-delà de la médecine. C'est un domaine dans lequel nous devons en tant que pays, nation, avoir comme priorité, parce que l'implication est majeure", a plaidé Dr Wonkam.
Aujourd'hui, les défis à relever en Afrique pour régler la question des maladies génétiques, c'est, d'après le professeur congolais Prosper Tshilobo Lukusa, de "convaincre" les gouvernements et les décideurs.
"Le grand défi, c'est le financement. Par rapport à l'accès aux soins, nous devons avoir l'offre clinique pour la population. L'analyse génétique coûte chère. Or, dans beaucoup de pays, la plupart de la population sont pauvres et n'arrivent pas à supporter les soins. Il faut donc trouver un système qui puisse mutualiser les soins pour que tout le monde puisse y avoir accès", a-t-il souligné.
Selon ces spécialistes, en Afrique et notamment en Afrique centrale, la drépanocytose et l'albinisme sont les maladies génétiques qui causent plus de problème de santé publique. Au Congo, un Congolais sur trois est hétérozygote-porteur, et les enfants qu'ils ont sont homozygotes. Ils meurent à 80% avant l'âge de cinq ans.
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Anonyme
En Mai, 2016 (23:49 PM)Participer à la Discussion