Abidjan accueille depuis mercredi 17 novembre, et jusqu’à vendredi, la 41e réunion du Comité des chefs d'état-major de la Cédéao. Les haut-gradés évoqueront ensemble la reconfiguration de l’opération Barkhane et ses possibles conséquences dans la sous-région, toujours en proie à des attaques terroristes récurrentes.
Approche collective, opérations conjointes, échanges de renseignements… Les chefs d’état-major de la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest) souhaitent mettre en place rapidement des outils de coopération inter-étatique pour parer à une menace terroriste qualifiée de « grandissante ». « Des menaces multiformes, hybrides et transnationales » selon le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, qui craint le retrait progressif des troupes françaises au Sahel :
« La redéfinition de la posture des partenaires au Sahel, notamment Barkhane, s’accompagnera immanquablement d’un bouleversement dans la riposte au terrorisme dans cette région et bien au-delà. Dans ce sens, l’anticipation de cette nouvelle donne, s’impose pour la préservation du fragile équilibre dans ces zones. »
« Nous somme convaincus que les opérations conjointes sont la solution. Nous avons à faire à des groupes armés qui passent d'une frontière à l'autre, en fonction des actions menées. Il est évident que, pour pouvoir mieux sécuriser nos hommes, il nous faut agir ensemble. »
Interrogé sur le risque d’expansion des activités des groupes terroristes actifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger, vers les pays côtiers du Golfe de Guinée, le général ivoirien Lassina Doumbia se dit néanmoins confiant et sans inquiétude. Les récentes attaques au nord de la Côte d’Ivoire, à Tehini ou à Kafolo, interrogent pourtant les observateurs qui craignent que la forêt de la Comoé, à la frontière avec le Burkina ne facilite les incursions.
« Non, pas du tout, pas du tout. Les soldats sont formés pour manœuvrer sur les terrains qui sont les nôtres, chaque armée s’entraine en fonction de sa géographie. La Côte d’Ivoire est un pays de forêt, donc la forêt de la Comoé ne peut pas être pour nous une zone difficile à maitriser, ce serait incompréhensible. Non non non. Évidemment, le parc de la Comoé offre beaucoup plus de refuges aux groupes armées terroristes, ça c’est un fait. Mais nous sommes capables de les y débusquer aussi, parce que nous sommes formés pour cela », explique Lassina Doumbia.
Le nombre d’attaques terroristes au Sahel a augmenté de 250% entre 2018 et 2020. 2 440 civils et 1 000 militaires ont été tués au cours de ces attaques. En 2021, la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée.
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