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Afrique

BLOCUS DES ÉCHANGES TRANSFRONTALIÈRES SÉNÉGAL-MALI: L’abcès crevé à Dakar

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BLOCUS DES ÉCHANGES TRANSFRONTALIÈRES SÉNÉGAL-MALI: L’abcès crevé à Dakar

 

Le problème transfrontalier entre le Sénégal et le Mali qui avait occasionné l’immobilisation de 700 camions de transport de marchandise, a été passé au peigne fin hier, jeudi 31 août 2006, à Dakar. Une délégation malienne a fait le déplacement dans la capitale pour essayer d’arrondir les angles avec leurs homologues sénégalais. L’abcès a été crevé, les problèmes soulevés sont plus importants qu’on ne l’imagine.

L’incident survenu à Kayes, opposant un camionneur sénégalais à un policier malien et qui avait perturbé le trafic transfrontalier a été au centre des débats de la réunion ayant regroupé acteurs du secteur et autorités compétentes des deux pays. L’abcès a été crevé de fond en comble. Les deux parties ont examiné les problèmes survenus à la frontière entre les deux pays. Malgré les recommandations formulées à la 11ème session de la Commission de Coopération entre le Sénégal et le Mali, le problème est toujours présent. On se souvient qu’une délégation malienne avait séjourné à Dakar pour les même motifs. La réunion d’hier a été une opportunité pour les deux parties, surtout les transporteurs, de soulever tous les maux qui gangrènent les échanges qui s’effectuent sur le corridor. Les chauffeurs des deux côtés ont étalé le calvaire qu’ils affirment subir de part et d’autre. Les débats ont été par moment houleux avec des déclarations énergétiques. N’eut été la fermeté du président du Conseil d’affaires et d’investissement sénégalo-malien, Madior Bouna Niang, qui a présidé la séance, la réunion allait se terminer en queue de poisson. La hauteur avec laquelle les autorités des deux délégations ont traité la question a également contribué à l’apaisement. Ce qui a permis de calmer les ardeurs des transporteurs sénégalais et maliens qui n’ont pas hésité à se renvoyer la balle.

La ristourne de 10 mille F Cfa payée au Mali, pomme de discorde

Le président du Conseil d’affaires et d’investissement sénégalo-malien, Madior Bouna Niang, a indiqué au cours de la réunion que «cette affaire n’est que la partie visible de l’iceberg». Pratiques occultes, tracasserie, incitation à la corruption, perceptions illicites non autorisées sont entre autres maux, ce que les transporteurs affirment rencontrer sur le corridor. Soixante-dix points de contrôle sont listés sur l’axe Dakar-Bamako au lieu des quatre officiellement reconnus de chaque côté en plus des postes de sécurité. Ce qui a surtout constitué la pomme de discorde, c’est un ticket de ristourne de 10 mille F Cfa que les transporteurs sénégalais affirment payer sur le territoire malien. Une taxe qui, de l’avis des transporteurs sénégalais, est reversée à une organisation de syndicalistes de transporteurs maliens et non le trésor public comme le recommande la Cedeao. Des coupures ont même été brandies lors de la réunion devant les autorités de la police malienne qui ont affirmé n’être pas au courant de l’existence d’un tel ticket. Les transporteurs maliens, de leur côté, jugent cet acte très normal du moment qu’il est payé par l’ensemble des camions étrangers qui traversent le territoire malien. Selon eux, «ces 10 mille F Cfa sont reversés dans une caisse pour assurer le fonctionnement des organisation syndicales maliens qui veillent à la bonne tenue du secteur». Les transporteurs maliens ont également déploré le manque de répondant du côté de leurs homologues sénégalais.
Face à cette kyrielle de doléances, le président du Conseil des affaires impute cette situation à une mauvaise application du Trie (Trafique routier inter-État) et des normes de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Des solutions durables pour éradiquer le problème

Conscientes des répercussions que ces perturbations engendrent sur le plan économique, les deux délégations ont montré leur volonté de trouver des solutions face à ce problème qui devient récurrent. La délégation malienne qui est présente à Dakar depuis quatre jours a également montré sa désolation face à cette situation. Le directeur des transports routiers du Mali, Djibril Tall a rappelé qu’il y a trois ans, «70 % des marchandises maliens transitait par le port autonome de Dakar». Il pense qu’en plus du souci de fluidité, les autorités doivent veiller à faire régner la sécurité sur l’axe Dakar-Bamako. A son avis, «les deux pays doivent profiter d’un avantage dont ils bénéficient, c’est-à-dire être relié par trois voies terrestres». Il a, par ailleurs, «appelé les autorités sénégalaises «de veiller à ce que les camions maliens ne subissent qu’une seule vérification de fond comme ça se fait au Mali».

Pour rappel, l’incident qui a valu cette rencontre avait occasionné le blocage de sept-cent camions qui transportaient des marchandises diverses et des denrées de premières nécessité. Le président du Conseil des affaires a tenu de son côté, à rappeler aux transporteurs que : «bloquer une frontière est un délit et un crime car nul n’a le droit de se faire justice». Pour le Colonel qui a représenté la gendarmerie nationale à cette rencontre, il n’y a jamais eu de blocage car, a t-il affirmé, «une fermeture ou un blocage de frontière relève de l’autorité publique». Il pense que «cette histoire de refuser la traversée des camions est purement syndicale». Son homologue du Mali y a ajouté que : « si les syndicalistes veulent se faire entendre, ils n’ont qu’à passer par les créneaux qu’ils connaissent bien et laisser les gens circuler librement».

 



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