Malgré l’échec de sa stratégie à la présidentielle de 2020, le vieux chef, imperméable aux critiques, refuse de lâcher les rênes du PDCI. Au risque de voir les jeunes déserter ses rangs.
À bientôt 87 ans, Henri Konan Bédié (HKB) a une vie bien réglée. Tous les ans, lorsque l’été pointe le bout de son nez sur les rives du Vieux continent, il s’envole pour la France. Son programme n’y est pas bien différent d’une année sur l’autre : profiter de son appartement du XVIe arrondissement de Paris, accompagner de temps en temps Henriette, son épouse, en thalassothérapie au Sofitel Quiberon, en Bretagne, rendre visite à de vieux amis dans le Sud-Ouest.
À LIRE Côte d’Ivoire : à un mois des législatives, l’opposition en ordre dispersé
Casanier, l’ancien président est avant tout un homme du terroir. En Côte d’Ivoire, il fuit le brouhaha d’Abidjan à la première occasion, direction Daoukro, dont il aime le calme et où il possède de vastes plantations.
Sol de marbre blanc
Cette petite ville de 70 000 habitants devient alors le centre névralgique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Ses cadres défilent les uns après les autres à la résidence du chef. Bédié y convoque de grandes réunions, réquisitionnant lorsqu’il le faut l’un des hôtels de la ville, faisant déplacer des dizaines de journalistes.
Mais, depuis un peu moins d’un an, l’ancien président a vu son quotidien quelque peu bouleversé. La pandémie de Covid-19 et les soubresauts de la vie politique ivoirienne l’ont d’abord contraint à renoncer à son traditionnel séjour hexagonal. Et puis, voilà bientôt six mois que, cloîtré à Abidjan, il n’a plus mis les pieds à Yamoussoukro.
0 Commentaires
Participer à la Discussion